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22, v’l’à la RATP !

Publie le dimanche 6 juillet 2008 par Open-Publishing

Communiqué du Réseau pour l’abolition des transports payants
suite à une déclaration de la RATP dans le journal le Parisien, concernant le pass Navigo

22, v’l’à la RATP !

Nous avons appris il y a quelques semaines, par un article du Parisien, que la Ratp (Régie autonome des transports parisiens) avait refusé de divulguer à la police certaines informations d’ordre personnel concernant un passager, enregistrées par le biais du pass Navigo. A la première lecture de cet article on pourrait presque y croire et s’en réjouir. Pourtant l’idée que la Ratp refuse de collaborer avec la police est peu crédible, d’autant que les conséquences de cette collaboration régulière sont souvent dramatiques.
Non, nous ne croyons absolument pas au fait que la Ratp, au même titre que la Sncf et de tant d’autres organismes publics ou privés, refusent de divulguer des informations à la police, concernant notre vie privée. Rappelons d’ailleurs qu’un décret existe, daté du 26 octobre 2007, qui permet à la police de passer des protocoles d’accord, avec de nombreux organismes ou entreprises, dont la Ratp, qui permet, dans le cadre d’une enquête, d’utiliser ces fameuses informations. Rappelons aussi qu’en interne, la Ratp ne se gêne pas, à l’occasion de contrôles des titres, d’interroger certains passagers sur leurs déplacements.
Les raisons de cette déclaration dans la presse, nous les connaissons. La Ratp sait que le pass Navigo est la cible de nombreuses critiques. Au regard de la criminalisation actuelle de tous les comportements que le pouvoir considère comme déviants, nous sommes nombreux à craindre le flicage de nos déplacements et à terme de tous nos faits et gestes, à travers l’utilisation de ce genre d’outils. Il en faudra plus pour que les gestionnaires des transports en commun parviennent à nous faire croire qu’ils se préoccupent du respect de nos libertés individuelles et collectives, et qu’ils refusent de collaborer avec la police. Les sans-papiers, qui meurent pour échapper à des contrôles et éviter d’être livrés aux forces répressives de l’Etat, ou les pauvres qui finissent en prison parce-qu’ils non pas les moyens de payer des transports hors de prix, nous le rappellent.
Nous continuerons à dénoncer les pratiques de contrôle des populations liées à la généralisation d’outils technologiques tels que le pass Navigo et la responsabilité que portent la Ratp et la Sncf dans la répression féroce que subissent les plus pauvres.

Pour un accès gratuit aux transports en commun et la disparition de tous les outils de flicage de nos déplacements

Réseau pour l’abolition des transports payants, Paris, le 6 juillet 2008
145, rue Amelot, 75 011 Paris. gratuit@samizdat.net / http://metro.samizdat.net