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4000 sans papiers en grève ! la presse francaise se tait....???

Publie le mercredi 28 octobre 2009 par Open-Publishing

Cela se passe dans un des restaurants les plus trendy de Paris, qui, depuis plusieurs jours, voit son fonctionnement très perturbé par un mouvement de grève. Cela se passe chez « Georges » précisément, propriété du groupe Costes, qui règne sur un empire de la restauration dans la capitale et au-delà. Cela se passe en plein ciel, au sixième et dernier étage du Centre Pompidou. Avec son homologue situé en toit-terrasse du musée du quai Branly, « Georges » est sans doute le restaurant d’où l’on jouit de la plus belle vue qui soit sur la capitale. Cela dit, il n’est pas impossible que ce soit le seul intérêt de cet établissement. C’est en tout cas ce que pensent les détracteurs de "Georges" (avec lesquels on n’est pas loin d’être d’accord), qui soupirent devant sa déco tape-à-l’œil, son rapport qualité-prix très perfectible et la mine pas rarement hautaine de son personnel.

Depuis jeudi dernier donc, "Georges" est occupé par ses travailleurs sans-papiers. Ils demandent à leur employeur d’"assumer ses responsabilités" et d’intervenir auprès des pouvoirs publics afin d’appuyer leurs démarches en vue d’obtenir un titre de séjour. La direction du restaurant, visiblement très en colère, tempête contre "un coup de force" de la CGT. Avant d’être rejoint par d’autres organismes et associations, c’est ce syndicat qui a lancé le vaste (et énième) mouvement de grève, avec occupations de lieux de travail qui, en ce moment, est mené dans toute la région parisienne par des travailleurs sans-papiers réclamant leur régularisation. Au total, selon les chiffres du syndicat, 4.000 sans-papiers seraient actuellement en grève à Paris et dans sa région.

Un peu curieusement, de ce mouvement social, les médias français n’ont qu’assez peu parlé, jusqu’à présent. Alors pourtant que, ces derniers mois, ils en ont fait des tonnes sur les actions d’occupations d’usines par des travailleurs en colère contre des délocalisations ou des licenciements. En France désormais, pour avoir accès aux médias, faudrait-il menacer de séquestrer des patrons, de polluer l’environnement ou de faire sauter des bouteilles de gaz ?