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AGRESSIONS DES AGENTS DES SERVICES PUBLICS : CELA BOUGE UN PEU A GAUCHE

Publie le lundi 24 septembre 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

Nos alertes répétées sur les agressions suscitent de l’intérêt de la part du Parti Socialiste, de Delphine Batho et Ségolène Royal, ainsi que des sénateurs communistes

LE PARTI SOCIALISTE ET DELPHINE BATHO SONT TRES SENSIBILISES PAR RAPPORT AUX AGRESSIONS DES AGENTS DES SERVICES PUBLICS

Parti socialiste. Communiqué du 31 janvier 2006

Augmentation des agressions dont sont victimes les agents de services publics

Delphine Batho, secrétaire nationale chargée de la sécurité, a reçu aujourd’hui une délégation de la Fédération Mines-Energie CGT et des représentants du Comité national d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CNHSCT) d’EDF et de Gaz de France afin d’évoquer l’augmentation des agressions dont sont victimes les agents d’EDF-GDF. A cette occasion, le Parti socialiste tient à apporter son soutien à tous les agents des services publics victimes de violences dans l’exercice de leurs missions, et déplore que dans nombreux cas les dispositifs de soutien et d’accompagnement des agents victimes de violence en service soient totalement insuffisants, voire inexistants. Les agents des services publics se trouvent aujourd’hui en première ligne face à l’augmentation des violences. Sur toile de fond de pénurie d’effectifs, les conditions d’intervention des services publics de proximité sont de plus en plus difficiles, et se sont encore dégradées depuis les violences urbaines du mois de novembre [2005]. Le silence et l’immobilisme actuel du gouvernement ne sont pas acceptables, d’autant que des solutions pourraient être apportées immédiatement pour améliorer la sécurité des agents et la qualité de service rendu à la population. Face à la nécessité urgente d’apporter des réponses à la situation vécue par de nombreux agents, Delphine Batho, secrétaire nationale chargée de la sécurité, et Christian Martin, secrétaire national chargé des services publics, réuniront avant la fin février une table ronde à laquelle seront invités les représentants syndicaux des agents de La Poste, d’EDF-GDF, des transports, des hôpitaux et de tous les services publics touchés par les violences. »

Deux rencontres avec Delphine Batho (Parti socialiste) ont eu lieu le 31 janvier 2006 (Olivier Fégueux, Jean-Pierre Brazzini et Thierry Gerber) et le 17 janvier 2007 (Joseph Boyer, Jean-Pierre Brazzini et Thierry Gerber). Lors de la réunion du 31 janvier 2006, Thierry Gerber a fait état d’un traitement cloisonné de ces questions d’agression, profession par profession. Un jour, c’est l’une d’elle qui proteste contre les agressions, une autre fois, c’en est une autre qui réclame plus de sécurité. Un échange et une coordination serait utile, car il y a des problèmes communs.

Une réunion de travail a été organisée le 21 février 2006 par Delphine Batho, secrétaire nationale du Parti socialiste, chargée de la sécurité, Christian Martin, secrétaire national du PS chargé du service public et Pascal Terrasse, en charge de la santé, au siège du PS. La Fédération CGT de l’Energie était représentée par Marie-Catherine Polo-Daguerre et Thierry Gerber. Etaient aussi présents : CFDT Hôpitaux, CFTC pompiers, CGT pompiers, UNSA Hôpitaux. Excusés : CGT RATP du fait d’une agression survenue peu avant.

Le 17 janvier 2007, Delphine Batho nous a fait part de la proposition de Ségolène Royal, candidate aux présidentielles, de rencontrer des agents EDF GDF pour évoquer l’insécurité et les agressions dont ils sont victimes.

LES SENATEURS COMMUNISTES SONT ATTENTIFS AUX PROBLEMES D’AGRESSION

Nicole Borvo Cohen-Seat, Vice-présidente de la commission des lois du Sénat, Présidente du Groupe communiste républicain citoyen du Sénat, et Michel Billout, Sénateur de Seine-et-Marne, Membre de la commission des affaires économiques du Sénat, ont adressé un courrier le 25 juillet 2007 à Thierry Gerber Réseau CGT-Insécurité :

« Monsieur, Nous avons bien reçu votre courriel du 16 juillet dernier et ne manquerons pas de prendre connaissance avec attention du rapport que vous y avez joint. Nous avons bien conscience des conditions difficiles dans lesquelles les agents des services publics exercent leurs missions. Nous sommes convaincus qu’il faut des moyens beaucoup plus importants pour que ces missions puissent être remplies dans des conditions normales de sécurité pour les salariés et les usagers. Cette exigence fait partie intégrante du combat que les parlementaires de notre groupe mènent tout au long de l’année et notamment lors de la discussion du budget. Il est également particulièrement choquant d’entendre des directions d’entreprises publiques et des ministres parler de ‘clients’ au lieu d’usagers, confirmant dans les termes, la logique de rentabilisation que vous dénoncez et que la commission européenne ne cesse d’imposer au nom du dogme de la libre concurrence. Nous nous prononçons, pour notre part, pour une véritable démocratisation au sein de l’entreprise. Il s’agit de donner des droits beaucoup plus importants aux salariés, leur permettant notamment d’intervenir sur la stratégie même de leur entreprise et sur les choix d’investissements. Bien évidemment, les problèmes que vous évoquez dépassent le seul cadre des entreprises publiques. Mais ce qu’on constate, c’est que, en tout domaine, la prévention de l’insécurité est au fil des lois de plus en plus négligée au profit de la seule répression, ce que nous dénonçons. Nous tenons enfin à vous alerter sur le fait que les restrictions en matière de droit de grève votées par la droite sénatoriale à l’occasion du débat sur le service minimum, constituent des pressions inadmissibles sur ce droit constitutionnellement reconnu. C’est une véritable déclaration de guerre aux salariés faite par le Président Sarkozy. Ceux-ci se trouveront ainsi concrètement privés de l’exercice de leur citoyenneté au sein de l’entreprise. Cela témoigne d’une conception du dialogue social bien particulière de la majorité au pouvoir qui nous renvoie aux conceptions les plus archaïques des relations sociales au sein de l’entreprise.

Vous assurant que les sénatrices et sénateurs du groupe CRC sont attentifs aux problèmes que vous soulevez et restent à votre disposition, nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’expression de nos salutations les plus distinguées. »

Messages

  • cet article me mets très mal à l’aise, c’est le moins que je puisse dire !

    Les violences, elles sont sociétales, certes, mais aussi conséquences de pratiques inhumaines dont nous sommes collectivement complices.

    Trop facile, certes, mais je pourrais multiplier les exemples :
     les agents EDF qui se font agresser quand ils viennent couper le courant dans une famille
     les "liquidateurs" et "contrôleurs" de Sécu qui coupent les prestations, soupçonnant la moindre "fraude"
     les agents de l’ANPE qui radient un chom’du parce qu’il n’a pas "répondu" au téléphone
     les "liquidateurs" qui délivrent une attestation de retraite misérable
     les contrôleurs de bus qui foutent une amende au "sans ticket", et jouent le rôle de supplétifs de la police
     les "avionneurs" (pilotes et personnels de bord) qui acceptent les expulsions de sans pap’
     etc...

    Quoi d’étonnant que les "usagers" se révoltent ?

    Les "usagers" sont transformés en "clients" et majoritairement, on accompagne !

    Combien de syndiqués CGT se "révoltent" un tant soit peu ? Combien exercent un "devoir de résistance" ?

    Si je prends un contre exemple, combien de syndiqués CGT EDF/GDF rétablissent le courant/gaz après coupure ?

    Quand est-ce que la CGT lancera un véritable appel à résistance ? Ca aurait de la gueule, non ?

    Patrice Bardet, militant CGT, et plutôt .... du côté des révoltés

    • Très bonne analyse Monsieur Bardet, il n’y a vraiment rien à ajouter.

      Merci

      Roland militant SUD/RATP.

    • Il a raison Bardet !

      Pourquoi payer son électricité, son gaz, ses transports, sa bouffe, pourquoi on me suspend les aides sociales quand soit disant je n’y ai plus droit ? c’est un vrai bordel dictatorial ce pays !

      Alors que pour remédier à tout ça il suffit tout simplement de CASSER LA GUEULE aux électriciens, aux gaziers, à ces plombs de la SNCF, de la RATP, aux poulets, aux fonctionnaires à la solde du grand capital tous ces employés véreux des assedics, de l’ANPE, de la CAF...
      Et pour la bouffe un petit braquage d’épicerie suffit (pas celles de nuit car vu l’origine des patrons on pourrait penser à un crime raciste)...

      Et même s’il y a des cégétistes dans le lot tant pis pour leur cul ! Il faut nettoyer (on a qu’a faire comme l’ennemi à une époque ; une espèce de nuit des longs couteaux)

      Baudet
      cégétiste abruti depuis toujours et du côté des révoltés

    • n’importe quoi ! Je n’ai rien suggéré de tel (même si je milite pour la gratuité des transports, du logement, de la santé). Je ne partage pas la violence gratuite, mais elle se comprend, très souvent, quand elle devient collective, elle prend du sens. Je trouve lamentable le "recul" de la gauche en général vis à vis des émeutes des quartiers, pas seulement celles de 2005 : elles sont récurrentes. Toujours plus de "sécurité", des barbelés, des "agents de sécurité" pour protéger les agents des "hordes sauvages" ?
      Il y a une vraie prise de distance de nos organisations, que l’on ne peut nier : le divorce vient aussi de là, non ? A quand le retour des militants CGT ou PC dans les quartiers ? Ils en sont trop souvent absents !

      Quand à la "désobéissance civile", je la considère comme un "devoir". J’ai quelques camarades à EDF qui rétablissent le courant, au risque de se faire révoquer. Il ne me semble pas qu’ils bénéficient d’un soutien massif, qu’ils soient légion, et c’est déplorable

      Sinon, il faut excuser Papon et consorts. Par exemple Belin, ancien CGT (tendance "syndicaliste"), collabo notoire, devenu maire de son village à la Libération. Combien d’autres ?

      La "médaille du travail" pour avoir coupé l’électricité, pour avoir expulsé, pour avoir sucré les allocs ? Une nouvelle "lutte des classes" ? Ce n’est pas ma conception du syndicalisme, définitivement

      J’attends de mon syndicat un véritable "appel à résistance", et j’y contribue

      P. Bardet