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Alain Krivine désigne Olivier Besancenot comme la personne la plus apte à mener une candidature anti

Publie le mercredi 28 juin 2006 par Open-Publishing
16 commentaires

Assurément Alain Krivine ne se trompe pas de combat lorsqu’il met l’ensemble des responsables politiques devant le fait accompli d’une gauche sociale-démocrate confrontée à ses engagements dans le capitalisme, prise au pilori des désillusions que celle-ci a développées à contre coup (coût !) des espérances d’une multitude d’électeurs anonymes clairsemés sous les fondations solides du militantisme.

Militantisme qui a certainement changé de direction notamment au Parti Communiste désigné comme « accompagnateur » d’un socialisme progressiste et réformiste mais qui dans la confusion des alliances se retrouve à pas plus de trois unités en pourcentage des suffrages octroyés à une éventuelle candidature aux présidentielles tandis que parallèlement, à contre courant, se séparait il y a longtemps une partie des communistes (1965) pour fonder la LCR et ceci dans un souci pointu destiné à défendre une éthique politique « de gauche » qui n’allait rien lâcher historiquement sur toutes compromissions possibles dans la logique du capitalisme et encore moins si celles-ci se dissimulent derrière de saugrenues formulations de libéralisme.

Entité économique muée en société « néo-libérale » encore plus mièvre que la précédente transportant la pauvreté au bout de sa précarité sur les flots de ses profits... Ainsi la main mise sur le bien républicain ne s’est pas effectuée sans séquelles et au Parti Communiste de se retrouver dans l’impossibilité de se séparer du socle socialiste malgré les vicissitudes du second sur le premier depuis 1981 avec maintenant le contre coup d’être paralysé lorsqu’il s’agirait de s’engager plus concrètement vers le choix d’une société anticapitaliste ailleurs qu’aux côtés du Parti Socialiste dans le but de donner un prolongement plus efficace à la victoire du « non » sur le traité de constitution européenne.

Au contraire chacun y va de ses propositions de candidatures. Arlette Laguiller, José Bové et maintenant au tour d’Olivier Besancenot de balancer la sienne dans une confusion où l’électeur sera probablement prié de ne pas dépasser les chapelles de son appartenance parmi lesquelles celle de Mari George Buffet reste une candidature hypothétique à l’idée d’un rassemblement aux présidentielles pour barrer la route à l’ultra capitalisme. Alors comment feront-ils pour trouver une entente politique qui fit si défaut à cette gauche « hors PS » au cours de l’histoire et qui pourtant reste nécessaire pour parvenir à prolonger une forme de respect référendaire relatif à la victoire du « non » si vite et maladroitement bâclée par une coalition française d’eurodéputés vendus déjà le 7 pour officialiser une décision le 14 au Parlement dans l’espoir évident que personne n’y verra que du feu.

Cette entente politique au Parlement européen alla même jusqu’à réunir des socialistes européens avec des représentants de l’extrême droite européenne dans l’unique but mercantile de répudier le choix référendaire français du 29 mais, de ne plus en tenir compte, de l’abolir... Alors pourquoi a-t-on voté ? Pourquoi ne donne-t-elle pas, cette Europe, la possibilité à toutes les nations européennes de se prononcer par le suffrage universel autrement que dans des décisions de marchandage parlementaire où tout se vend jusqu’à la conscience politique du refus de l’histoire car les socialistes européens tournent définitivement le dos à l’histoire européenne après ce bricolage argumenté à coups constitutionnels d’un système désavoué dans son idée de Constitution avec en sus le ralliement aux choix fondamentaux et aux décisions imposées émanant des milieux et des vœux droitiers... presque du Bayrou avant l’heure...

Plus que jamais il est devenu urgent et impératif que puisse se désigner un candidat aux présidentielles capable de poursuivre le combat et les revendications qui sont ressortis des discussions autour du référendum. Tirer au sort, nommer la première qui s’est déclarée candidate, à savoir Mme Laguiller ? Ah, oui, mais là ça risque de ne pas plaire à tout le monde et puis briser la ferveur d’un parti politique candidat aux présidentielles en se désistant pour une formation voisine n’est pas à la portée de tout le monde et puis aller vers qui ?

La formation la plus extrême ? Dans ce cas Lutte Ouvrière serait le catalyseur le mieux approprié pour représenter plus d’un combat !

La moins représentative ? A cet effet le Parti Communiste colle parfaitement à son image de cellule morte de la politique française, du moins est-ce là la marque d’une prétendue victoire du service socialiste rendu (vendus ?) aux droitiers !

Le plus militant ? Alors il faudrait se tourner vers José Bové tandis qu’en cherchant une union autour d’une formation qui serait la moins compromise dans l’histoire du capitalisme on ne trouverait finalement que la LCR, ATTAC s’étant prononcé pour ne soutenir aucun de ces candidats !

Pas banale la situation alors qu’on oublie trop rapidement déjà que quoi qu’il arrive il y aura un premier tour et que de ces quatre formations pourrait dépendre la présentation au second tour d’une force de gauche autre que le socialisme déchu qui a retourné communisme sous terre pendant une bonne vingtaine d’années durant. Cette mesure paraissant essentielle pour que nous n’ayons pas à attendre une fois de plus les quelques miettes que concèdera la « sociale démocratie » pour améliorer la situation d’une pauvreté qui s’accroît à la même vitesse que se développe le capitalisme on l’aura compris.

Du moment que les formations politiques capables d’inverser le déséquilibre provoqué par l’asphyxie capitaliste sont bien vivantes chacune à sa manière et que l’idée politique existe puisqu’elle s’est transformée en victoire par le rejet du référendum questionnant sur l’acceptation d’une Constitution pour l’Europe il semblerait logique que sorte un candidat qui puisse porter le regroupement des collectifs du 29 mai jusqu’aux élections de 2007. Mais voilà, il se trouve qu’il manque le bonhomme ou alors toutes ces formations se rallieront peut-être - mais ça m’étonnerait - derrière une candidature d’ATTAC pour affiner l’angle politique de ses attaques politiques évidemment. Remarquez on prendrait bien Noël Mamère s’il acceptait de bouffer chez Arlette avec Olivier, José et Marie George pour désenclaver le « non » socialiste d’un parti qui le tue et dans le but de produire autre chose que l’éternel dîner de cons auquel nous a voué la sociale démocratie jusqu’à présent.

La nomination à la candidature de Olivier Besancenot n’apporte donc rien de plus aux autres candidatures déjà sous-entendues ou déclarées. Par contre elle sanctionne le chahut dont savent faire preuve l’empressement affiché par certains à déposer la leur. Elle aura par conséquent l’avantage de tirer vers une issue plus favorable pour les électeurs/animateurs des collectifs pour le programme antilibéral des représentants politiques qui se devraient de faire naître un prolongement à la mobilisation dynamique crée à partir du « non » au TCE. Quant à ceux qui feraient le reproche à la LCR de refuser de s’asseoir autour de certaines tables, ils oublient un peu rapidement que si cela lui arrive c’est parce que des postulats politiques ne sont pas respectés et ils concernent l’angle d’attaque qu’il faudrait adopter pour s’affronter au capitalisme.

Messages

  • Je suis assez d’accord.

    Qui crache sur la LCR ?

    En priorité la gauche qui peut arriver au pouvoir.

    Or, sauf on est très optimiste, on ne peut pas penser que les actuel(les) presidentables qui sont situées à gauche feront autre chose que du Jospino-Blairo-Segolinisme une fois elus.

    J’ai lu dans des commentaires d’articles précédants que les méchants LCR avaient a eux seuls tués l’espoir de l’adoption de la taxe Tobin.
    A 3 voix près si j’ai bien lu.

    Alors là je pose la question :
    Accuse-t-on avec autant de férocité tous les députés, maires, députés-maires, euro-députés-maires, du PS, des Verts, de n’avoir pas su voter contre la fameuse loi qui affirmait les bienfaits de la colonisation ?
    Combien de voix "traitres" a comptabiliser pour ce cas précis ?

    Et puis, si elle est adoptée enfin, cette bonne et juste taxe Tobin, comment la faire respecter dans un cadre libéral ?
    Est-ce que cela ne ce terminerait-il pas comme la notion de pollueur-payeur, qui a regressé en bourse de la pollution (les entreprise polluant le moins étant plus côtés, ce qui inverse le problème).

    On peut craindre en effet que dans une économie entièrement libéralisée, cette taxe Tobin, si elle n’est pas encadrée par un gouvernement qui est clairement hostile à la logique capitaliste, dérive vers une taxe tobin "light", avec des amendements selon les besoins des marchés.

    C’est a force de répéter sans cesse que l’adaption à la loi du marché était une necessité, qu’il n’y avait pas d’autre alternative, que petit à petit, le discours social-démocrate a perdu sa légitimité.
    Trop facile de dire que la LCR n’a rien à proposer, pendant que dans le même temps le PS propose une nouvelle fois d’adapter les gens aux rigueurs des marchés internationaux.

    Les exemples des pays d’Amérique du Sud ont marqué mon esprit, et je pense que je ne suis pas seul dans ce cas.
    Mais évidemment ces pays ont plus de pauvres, et moins de Bouygues, de Dassault.

    Un type comme Bayrou, qui a fait à peine mieux que le score commulé de LCR et LO en 2002, est maintenant considéré comme un opposant par le CSA, alors que l’UDF fait parti du gouvernement.

    Or le PS Kouchner ne cache pas sa sympathie pour L’UDF, qui est pourtant le symbole de "la société libérale avancée"

    Cela explique la raison pour laquelle certains préfèrent voter rouge, comme moi.

    jyd.

  • je ma demande qui va donner les signatures suffusantes à la lcr si ils partent seuls.
    j’ai une petite idée en 2 lettres. ps.

    mathieu

  • quelle belle série de clichés, par exemple, le prix du militantisme à LO. Que lui doit-on, l’opposition à Maastricht ? l’implication de cette secte dans des luttes unitaires pour faire aboutir nos revendications ? J’ai lu récemment la version Laguiller des Congés payés de 1936. On pourrait en dire autant des nationalisations ou du code du travail : des manoeuvres pour endormir les salariés ! ainsi vont les choses de ce coté ci de la pensée politique où le pire doit immanquablement précéder le meilleur.
    Notons tout de même que ce sont ces maudits acquis, obtenus dans des alliances perverses que l’extrème gauche affirme aujourd’hui défendre.
    Dans la même veine, plus il y aurait de candidats déclarés, plus on se rapprocherait de l’unité. la dialectique n’est pas encore tout à fait l’incohérence et les ligueurs me semblent très doués pour la danse du ventre.
    Quant au PCF, cellule morte, je le trouve à chaque fois du coté de ceux qui luttent pour transformer les conditions concrètes de leur existence ou défendre le peu que le peuple a arraché. L’agitation n’est pas l’action. l’extrème gauche a les mains blanches parce qu’elle n’a pas de main.
    Léon

    • Notre interlocuteur précédent, défenseur du PCF critique Lo et LCR sur plusieurs aspects :
      1) Maastricht. C’est vrai, LO n’a pas appellé à voter non. Mais alors, si c’était si essentiel que cela pourquoi le PCF a-t-il gouverné pendant des années et des années avec les "Maastrichiens" notoires du PS ? Un peu contradictoire, non ?
      2) LO est une "secte" nous dit-il. Qu’on reprenne la presse réactionnaire des années 1920-1930 ; elle disait très exactement la même chose (utilisant d’ailleurs le même mot)...à l’encontre du PC !
      3) LCR et LO n’ont pas les mains sales, car ils n’ont "pas de mains" ?
      C’est exact. En apparence seulement. Ces formations n’ont jamais "exercé le pouvoir" (comme dirait Léon Blum) car elles ne pensent pas que cela changera quoi que ce soit de fondamental à la situation des travailleurs. En France comme ailleurs. Seule leur intervention directe, leur irruption massive sur la scène sociale ET POLITIQUE pourra changer les choses.
      Et puis quelles vertus peut-on trouver à avoir les mains sales ou "les mains dans le cambouis" comme le répêtent sans cesse ceux qui veulent (et aiment) aller aux gouvernements ?
      4) LO a dit que les congés payés, conquète de 1936, constituaient une manoeuvre pour endormir les travailleurs ? Où ça ? Quel livre ? Quelle page ? Il ne faut pas raconter de salades. Ce que disent LO et LCR, c’est que 1936, c’est la grève générale qui a fait obtenir les choses et pas Blum...qui n’était d’ailleurs même pas encore installé au gouvernement quand la grève a commencé ! Et puis, oui, 1936 aurait pu aller beaucoup plus loin que les congés payés, c’est une évidence. L’enjeu de l’époque était beaucoup plus large et le mouvement de grève très puissant.

      S’il ya des gens qui aiment les échecs successifs, les renoncements et le discrédit qui ont rejailli sur tous les gouvernements de gauche depuis des années et bien en avant ! Qu’ils continuent sans réfléchir à une autre alternative : VIVE LES MAINS DANS LE CAMBOUIS !

  • Alain Krivine a tout à fait raison de mettre en avant Olivier Besançenot, c’est le meilleur représentant de la LCR voir de l’extreme gauche. Si la droite et la gauche nous prend trop pour des "cons" et que leur projet ne semble pas tout à fait réalisable et intéressant, on pourra au moins se reporter sur la LCR.

  • Les poubelles de l’histoire ne nous ont pas avalées.
    On espère la même chose pour vous.
    Attention aux ulcères quand même avec toute cette bile déversée.

    Jean-Michel (PCF)