Accueil > Alcool et grossesse : une enquête

Alcool et grossesse : une enquête

Publie le mercredi 4 août 2004 par Open-Publishing
6 commentaires

Le parquet de Lille a ouvert une enquête préliminaire sur les risques de la consommation d’alcool pour les foetus

L’enquête fait suite à une plainte déposée par une association, Esper, qui aide les femmes victimes de l’alcool pendant leur grossesse et dont les enfants souffrent de malformation.

Elle a été ouverte pour mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée sur la marchandise et blessures involontaires. C’est la première du genre en France.

L’association Esper s’appuie sur l’article L213-1 du code de la consommation, qui prévoit deux ans d’emprisonnement pour "quiconque aura, par quelque moyen ou procédé que ce soit (...) même par omission (...) trompé le consommateur sur les risques inhérents à l’utilisation de produits et sur les précautions à prendre".

Esper réclame que les producteurs et les distributeurs d’alcool informent des risques inhérents. L’avocat de l’association, Benoît Titran, souligne que des étiquettes, sur les bouteilles de vin français vendues aux Etats-Unis, informent les risques que la consommation entraînent pour les femmes enceintes.

"Pourquoi le consommateur américain aurait-il droit à cette information et pas le consommateur français ?", s’interroge-t-il.

Chaque année, 0,3% des 700.000 bébés nés en France sont atteints du Saf (syndrome d’alcoolisation foetale), selon le Centre d’Action médico-sociale précoce (Camsp) de Roubaix, et 1% présentent des effets partiels d’alcoolisme foetal.


Alcool : les risques pour l’enfant

Boire de l’alcool pendant la grossesse peut entraîner chez l’enfant des retards de croissance, des malformations, un retard mental, des troubles de l’apprentissage ou du comportement, selon les médecins et les experts.

Les formes les plus graves du syndrome d’alcoolisation foetale (saf) sont visibles à la naissance, d’autres lésions cérébrales plus légères n’apparaissent qu’à 6 ou 7 ans, à l’école, et peuvent entraîner des difficultés d’insertion sociale.

Ces formes concerneraient jusqu’à 0,7% des enfants, contre 0,3% pour les formes plus graves, affirme Maurice Titran, pédiatre au centre hospitalier de Roubaix.

Plus prudente, Béatrice Larroque, chercheur à l’Inserm, parle d’un à deux enfants pour mille atteints. A La Réunion, le Saf est la première cause de déficience intellectuelle du nouveau-né.

Même à faible dose, l’alcool peut être néfaste pour le bébé et compromettre son développement, explique-t-elle. Un verre par jour peut avoir une incidence sur le poids du bébé. Deux à trois verres peuvent se traduire par un "moins bon développement" et des effets sur le quotient intellectuel.

Et la consommation d’alcool est mauvaise à tous les moments de la grossesse, selon les médecins. Une consommation pendant le troisième trimestre, au moment de la grande croissance du cerveau, peut s’avérer "particulièrement dangereuse", selon le Dr Larroque.

"Les femmes ne devraient pas du tout boire durant la grossesse", avertit le Dr Larroque, regrettant qu’elles n’en soient pas mieux informées.

http://info.france3.fr/france/3721112-fr.php

Messages

  • Eh bien on peux être content, on va déresponsabiliser tout le monde et on va bientôt en arrive a des absurdité comme aux Etats Unis où il faudra indiquer par exemple que l’on ne doit pas mettre son chat dans le micro onde (peut être qu’il pourrait mourir)
    Je trouve le comportement de cette association intolérable : reporter la faute de mères inconscientes sur les producteur d’alcool, c’est un peu comme si je portai plainte contre les fabricants de cordes car il ne m’ont pas dit qu’il ne faillait pas me pendre avec.

  • "Pourquoi le consommateur américain aurait-il droit à cette information et pas le consommateur français ?", s’interroge-t-il.

    Parce que les Français ne sont pas si cons que les américains, tout simplement.

    Cet avocat français serait-il l’exeption qui confirme la règle ?, ou alors aurait-il flairé un bon filon pour se faire du pognon ...

    • avec cet article on peut quand meme se demander si les français ne deviennent pas quand meme de plus en plus cons.
      Les français qui critiquent tant les américains suivent tout de meme leur voix dans ce domaine.
      en esperant que la justice mette fin a cette debilite au plus vite.

  • Et mettre un gosse dans notre monde, c’est pas criminel ?

    • oh que non, ça te remet plutot les pieds sur terre !

      C’est bien ce qui pourrait expliquer l’existence d’une telle association, ces pauvres femmes ont tout de suite compris leur incommensurable connerie dés qu’elles ont eus leur bébé, c’est moins culpabilisant de faire endosser la responsabilité aux vendeurs d’alcool que de subir le regard horrifié des autres sur son bébé, sur soi et sur sa famille.

      Et soit dit en passant, peut etre est ce une opportunité pour faire débat sur les ravages de cette drogue licite qu’est l’alcool, dont les victimes rapportent beaucoup et sont souvent les exclus d’une société qui ne tolère aucune fragilité ou maladie si elle ne rapporte pas, comme le cancer par exemple, cause nationale car rapporte beaucoup.