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Alfortville : Les squatters évacués à la surprise générale

Publie le samedi 9 juillet 2005 par Open-Publishing

Une ouverture collective et revendiquée de logements, ça dérange
beaucoup ! Alors on se dépêche de foutre les mal-logés dehors...

Alfortville : Les squatters évacués à la surprise générale

UNE SOIXANTAINE de policiers et de CRS et trois camions de
déménagement... Hier matin, à 9 heures, la préfecture du Val-de-Marne
a fait évacuer l’ancienne maison de retraite Grünbaum-Ballin
d’Alfortville occupée depuis le 18 juin par une soixantaine de
mal-logés de la ville. Une intervention policière qui survient
seulement deux jours après la décision de justice.
Une rapidité qui a surpris tout le monde. Mardi après-midi, le
tribunal de grande instance de Charenton avait en effet exigé le
départ des squatters. « Tout s’est passé dans le calme, commente un
des occupants. Les CRS sont entrés dans la résidence munis de leurs
casques et de leurs boucliers. Ils ont fait sortir les femmes, les
enfants puis les hommes, soit une vingtaine de personnes. Les autres
étaient au travail. » Quelques instants plus tard, une fois les lieux
sécurisés, les déménageurs entrent en action. Matelas, gazinières,
réfrigérateurs, chaises... sous l’oeil de quelques badauds du
quartier, tout le mobilier et tout l’électroménager apportés depuis
trois semaines par les squatters sont sortis et entreposés sur le
trottoir à la demande des occupants.

« Quatre familles se retrouvent à la rue »

« On les traite comme des bêtes, lâche cet observateur. Il aurait
fallu prendre des précautions et leur trouver autre chose en attendant
et ne pas les remettre à la rue. » Et c’est bien là tout le problème.
Selon le Comité chômeurs salariés d’Alfortville (CCSA), organisateur
du squat, « quatre familles se retrouvent à la rue et quatre autres
vont retrouver un logement plus qu’insalubre, avec des rats, des
cafards et surtout des risques de saturnisme ». Pour Daniel Petri,
conseiller municipal d’extrême gauche d’Alfortville et responsable du
CCSA, « la seule réponse de la municipalité, c’est la force. Elle n’a
jamais voulu négocier. Ces familles sont en situation régulière, elles
remplissent tous les critères pour obtenir un logement, et notamment
financier, mais la mairie laisse pourrir la situation ». Hier
après-midi, peu après l’évacuation, les squatters se sont rendus
devant l’hôtel de ville au cri de « recevez les familles sans logement
 ». Une demande refusée par la municipalité : « Nous n’acceptons pas de
les rencontrer sous la pression, insiste-t-on en mairie. Nous gérons
les demandes de logement au cas par cas. Il n’y a pas que ces
familles-là. Ce serait injuste qu’elles passent avant d’autres
personnes qui sont tout autant dans le besoin. Le problème de logement
est indéniable mais il n’est pas propre à Alfortville. Surtout, le
squat n’est pas la bonne réponse. Au contraire, cela complique le sort
des familles qui sont ballottées et prises en otages par le comité...
 » Hier soir, vers 19 heures, les squatters ont commencé à installer un
campement pour passer la nuit devant la mairie.

http://www.leparisien.fr/home/maville/index.htm?VILLEID=3787