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Antipub : Ne pas confondre la stratégie du grain de sable avec celle de la goutte d’eau...

Publie le mardi 9 mars 2004 par Open-Publishing

L’intransigeance de la RATP à l’égard des antipubs commence à montrer ces
limites. Quelques jours avant le procès intenté à l’encontre de 62 militants
et quelques jours avant le début d’une campagne antipublicitaire
d’expression citoyenne légalement signée entre Agir pour l’Environnement et
Métrobus, la RATP tente en dernier ressort, un tour de passe passe
relativement maladroit. La stratégie du grain de sable commence donc à
produire ces effets et gripper la machine publicitaire.

En date du 07 mars, la RATP propose "d’offrir" 47 espaces de libre expression aux antipubs. Ce premier pas ne répond pas aux questions posées
par les antipublicitaires. L’omniprésence de la publicité de grand format
impose une redondance dégradante et symptomatique de la société de
consommation. Nous ne demandons pas seulement des espaces de libre expression mais une diminution drastique de la publicité ainsi que son
encadrement afin que celle-ci n’incite plus à des usages ayant des
conséquences sur l’état de notre planète.

C’est ainsi que les visuels proposés pour la campagne antipublicitaire
d’expression citoyenne (www.agirpourlenvironnement.org ) ne se pose pas
comme une nouvelle forme de publicité mais bien au contraire comme un moyen
de contester cette publicité. "Offrir" ponctuellement 47 panneaux n’est
qu’une stratégie visant à noyer la contestation sous un flot de publicités.
Autrement dit, la contestation ne s’achète pas avec 47 panneaux, fussent-ils
"offerts", fussent-ils utiliser pour redorer les images dégradées de
Métrobus et de la RATP.

La RATP doit s’engager maintenant à restreindre d’au moins 50% l’espace
affecté à la publicité, tout en interdisant les espaces publicitaires de
grand taille. Sur les 50% restant, la RATP doit reconnaître la légitimité
des zones de libre expression. En tout état de cause, aucune publicité ne
devra plus inciter les consommateurs à détruire notre environnement et
dégrader l’image de l’humain. En améliorant la qualité de l’espace public,
moins pollué par la publicité, la RATP peut espérer accroître sensiblement
le nombre d’usagers des transports publics et ainsi compenser le manque à
gagner publicitaire.

Stéphen Kerckhove,

Coordinateur des campagnes

Agir pour l’Environnement