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"Apesanteur juridique"

Publie le lundi 27 juin 2005 par Open-Publishing
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de Al Faraby

Juillet 2003, le journaliste anglais Robert Fisk rapportait l’histoire de Qais al-Salman, ingénieur danois d’origine irakienne, revenu en Irak avec des projets pour aider à la restauration des infrastructures de son pays, notamment du système de purification des eaux.

Qais al-Salman roule dans la rue Abu Nawas lorsque son véhicule fut pris sous le feu américain. Des balles touchent les pneus. Qais al-Salman s’arrête et reste près du véhicule. Il prépare à exhiber son passeport danois, son permis de conduire danois et ses certificats médicaux.

Une voiture civile surgit avec à l’intérieur, des soldats américains. Puis davantage de soldats dans d’autres véhicules militaires. Qais al-Salman leur dit qu’il ne comprend pas ce qui se passe et qu’il est un chercheur scientifique. Mais ils l’allongent par terre dans la rue, lui attachant les bras dans le dos et les pieds et l’embarquent.

Ils le conduisent dans le centre de détention de masse "Camp Cropper" qu’ils ont installé à côté de l’aéroport international de Bagdad. Il est ensuite emmené pour interrogatoire devant un officier américain du renseignement. Qais al-Salman lui montre des lettres l’impliquant dans des projets d’aides américains. On lui colle l’étiquette "Assassin Présumé".

Qais Al-Salman entame une grève de la faim pour protester contre son arrestation arbitraire.

Au bout de 33 jours de détention, des soldats l’escortent à Bagdad et le relâchent dans Rashid Street. Ils lui rendent ses document et son passeport danois et lui déclarent qu’ils sont "désolés".

En juillet 2003, "Camp Cropper" comptait plus 2000 prisonniers. Juin 2005, leur nombre dépasse 20.000 dont Abdul-Jabbar Al Koubaysi, ancien réfugié politique en France, président de l’Alliance Patriotique Irakienne et rédacteur en chef du quotidien Nida al Watan. Il est enlevé le 4 septembre 2004 à Bagdad par l’armée d’occupation américaine, sans motif légal, privé de tout contact avec sa famille ou avocat.

En état d’"apesanteur juridique", précise Gilles Perrault, écrivain français et défenseur des droits de l’homme.

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2284

Messages

  • Mauvais souvenirs familiaux qui remontent. Toutes ces dénonciations et suspicions. Mais cet état des choses commence à se banaliser en Europe, ça arrive tout doucement. Il n’y a qu’à voir le traitement réservé à des membres de la CNT il y a quelques temps. Ca fait froid dans le dos. Mais comme d’habitude, l’opinion ne dit rien, jusqu’ici tout va bien...
    Je vais me relire Matin Brun, je crois que ce livre a encore des grandes heures devant lui.