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Après les caricatures de Mahomet, retour sur le 11 septembre

Publie le mardi 23 mai 2006 par Open-Publishing
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Après les caricatures de Mahomet, retour sur le 11 septembre

par Paul Lannoye et Sarah Fautré

Le 23 mars 2006

Au nom de la presse libre ?

L’affaire des caricatures de Mahomet publiées à l’origine dans un journal
danois mais reprises ensuite par plusieurs organes de presse européens n’a
pas fini de susciter réactions et prises de position. La liberté de la
presse a été invoquée unanimement pour expliquer qu’il était politiquement
irrecevable de condamner une telle publication même si elle est jugée
offensante dans le monde musulman. Les débordements de violence et les
manifestations d’hostilité qui ont eu lieu dans certains pays ont été à
juste titre considérées en Europe comme inacceptables ; ils ont aussi
renforcé l’idée que l’intégrisme musulman était une menace de plus en plus
claire pour les pays occidentaux. Les médias, dans leur ensemble, ont
largement reflété ce sentiment. Bien sûr, la liberté de la presse ne peut
être mise en question. Toutefois, nous pensons que les défenseurs les plus
virulents de cette liberté devraient au minimum s’interroger sur le contexte
national et géopolitique dans lequel l’évènement et la polémique qu’il
suscite se situent. Certains observateurs et quelques rares journalistes
n’ont pas manqué de faire remarquer que le gouvernement danois dépendait
pour sa survie du soutien d’une formation d’extrême droite xénophobe, ce qui
expliquerait largement l’attitude pour le moins maladroite et méprisante de
son premier ministre à l’égard des ambassadeurs de certains pays arabes qui
lui demandaient audience.

Au plan géopolitique, il est assurément flagrant que la publication
incriminée s’inscrit dans la logique de "choc des civilisations" voulue à la
fois par les milieux islamistes radicaux d’une part, les faucons de
l’administration Bush et ses complices européens les plus zélés d’autre
part.

Les caricatures de Mahomet ne sont donc en aucune manière l’expression d’une
pensée anti-conformiste ou contestataire d’un quelconque ordre établi.

Elles expriment au contraire la pensée dominante des esprits les plus
réactionnaires et les plus belliqueux en se garantissant habilement le
soutien inévitable des vertueux défenseurs de la liberté de la presse.

Le 11 septembre : un cas d’école d’autocensure

Ce n’est pas notre propos de cautionner en quoi que ce soit les actes de
violence et le fanatisme islamiste. Mais nous pensons que la presse
européenne serait plus crédible si elle avait le courage de s’en prendre
avec virulence à toutes les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse.

Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler que la censure et, pire encore,
l’autocensure, sont à cet égard des menaces permanentes. Ces menaces se
concrétisent toujours en temps de guerre, comme l’histoire l’a montré à
maintes reprises. Or, nous sommes en guerre depuis le 11 septembre 2001.

C’est du moins ce que répète avec constance le gouvernement des Etats-Unis
depuis cette même date avec l’assentiment explicite ou à tout le moins
implicite des responsables européens

1. L’ennemi est depuis cette date identifié et reconnu comme tel : c’est le
terrorisme islamiste et tous ceux qui le soutiennent. Si le 11 septembre
2001 avait été un jour comme un autre, si 3000 personnes innocentes
n’avaient pas perdu la vie, du fait d’attentats unanimement considérés
comme odieux et imputés au groupe islamiste Al Qaeda, le monde ne serait pas
celui que nous connaissons aujourd’hui. Il est cependant capital de se
rendre compte que c’est la version officielle des évènements, c’est-à-dire
celle du gouvernement des Etats-Unis, plus que les faits eux-mêmes, qui
constitue la pierre angulaire de l’édifice politico-militaire mis en place
dès le lendemain du 11 septembre 2001. C’est en effet le refus du
gouvernement afghan d’obtempérer aux exigences de l’administration Bush qui
a, dès le mois d’octobre 2001, coalisé les forces de l’OTAN pour attaquer
les Talibans, considérés comme les complices de "l’introuvable" Ben Laden.
C’est l’accusation ridicule et non étayée, selon laquelle Saddam Hussein
aurait aidé Ben Laden dans son entreprise de destruction visant à frapper au
cour les Etats-Unis, qui a permis de conditionner l’opinion publique
américaine au déclenchement d’une guerre en Irak, au mépris de l’ONU et
d’une opinion internationale qui y était très largement hostile. C’est cette
même version officielle des évènements du 11 septembre 2001 qui a entraîné
une politique de plus en plus générale de réduction des libertés civiles et
de contrôle des citoyens ordinaires aux Etats-Unis mais aussi en Europe, au
nom de la guerre au terrorisme. Or, cette version officielle a été et est
encore mise en question par un certain nombre d’experts et d’analystes
divers sur base d’une argumentation solidement étayée et qui, c’est en tout
cas notre opinion, mérite d’être examinée sérieusement, étant donné
l’importance de l’enjeu.

Des analyses qui dérangent

Nous citerons en premier un ouvrage publié dès 2002 en langue anglaise (et
traduit en français) de Michel Chossudovsky, professeur d’économie politique
à l’université d’Ottawa (titre original :"War and Globalization. The truth
behind September 11th, Ed. Ecosociété, Montréal 2002). L’auteur met en doute
la thèse selon laquelle la CIA et l’entourage du président américain
auraient été totalement surpris par les attaques du 11 septembre 2001.

En 2003, Andreas Von Bülow, ancien ministre SPD du gouvernement Schmidt en
Allemagne, publiait "Die CIA und Der 11 September - Internationale Terror
und Die Rolle Der Geheindienste "(ed. Piper Verlag Gmbh, München). Il
considère que, parmi les scénarios possibles des évènements, le plus
incroyable est celui présenté par l’administration Bush, truffé
d’invraisemblances et de contradictions.

En 2004, nous avons invité ces deux personnalités au Parlement européen.
Elles ont pu s’exprimer lors de séances ouvertes non seulement aux
parlementaires et à leurs collaborateurs mais aussi aux représentants de la
presse. L’écho de ces conférences a été plus que limité et nul dans la
presse à grand tirage. Notre sentiment fut à l’époque que l’énormité de la
remise en cause de ce qui était considéré comme politiquement correct,
c’est-à-dire la version officielle des évènements, tétanisait tous les
interlocuteurs, personne n’ayant cependant pu produire le moindre élément
concret invalidant les analyses présentées. Depuis lors, aucun organe de
presse n’a jugé utile de confronter les contestataires aux tenants de la
vérité officielle.

Des initiatives nombreuses occultées

Aux Etats-Unis, des voix se sont élevées à la même époque et des comités de
citoyens se sont formés pour réclamer une enquête approfondie et la réponse
à des questions troublantes concernant les évènements du 11 septembre. Une
commission officielle a été chargée de faire la lumière sur ce qui s’est
passé ; elle a publié son rapport le 22 juillet 2004. Six initiatives
citoyennes ont eu lieu pour analyser le contenu de ce rapport (enquêtes,
auditions, grands jurys) ; toutes ont conclu à sa non validité, la plupart
des questions troublantes (pour ne pas dire la totalité de celles-ci)
n’ayant reçu aucune réponse sérieuse ou n’ayant même pas été examinées. Aux
Etats-Unis, des personnalités de premier plan, connues pour leur esprit
critique ont, dès le mois d’octobre 2004, pris une nouvelle initiative avec
l’appui de parents proches de victimes des attentats dans le but d’obtenir
une nouvelle enquête. Parmi les cent signataires, citons notamment Ralph
Nader, Frances Moore Lappé, Michael Parenti ou encore Howard Zinn ; une seule
parlementaire les a rejoints : Cinthya Mac Kinney, élue démocrate de l’état
de Géorgie. Les questions les plus dérangeantes posées par cette requête,
suggéraient manifestement que certains responsables, au sein de
l’administration américaine auraient pu laisser les attaques du 11 septembre
avoir lieu pour servir de prétexte à la guerre (voir les 12 questions en
annexe).

Cette initiative a échoué, sans pour autant décourager ses auteurs.

Le 30 janvier 2006, un groupe d’universitaires et d’experts publiait une
déclaration à la presse intitulée de manière provocante "Des experts
affirment que l’histoire officielle du 11 septembre est un canular". Ce
groupe comprend notamment Morgan Reynolds, Steven E. Johnes, Robert M.
Bowman, Lloyd De Manse, James H. Fetzer et Andreas Von Bülow

2. Leur conclusion, consécutive à une analyse rigoureuse des faits, est que
des responsables au sommet du gouvernement Bush ont délibérément dissimulé
des faits importants à propos de ce qui s’est réellement passé le 11
septembre.

(texte disponible à l’adresse :
http://www.scholarsfor911truth.org/PressRelease30Jan2006.html )

A ce jour, aucun organe de presse francophone n’a fait mention de cette
prise de position, pas plus que des initiatives précédentes. Il est
difficile d’admettre que cette publication, de même que le contenu des
analyses du groupe "Scholars for 9/11 truth" soit sans intérêt
journalistique et surtout sans intérêt politique.

Mensonges et déclaration prémonitoire

L’explication la plus plausible du silence total observé sur un tel sujet ne
peut être qu’un mélange d’autocensure et de peur d’une vérité dérangeante.

Une lecture attentive de documents disponibles depuis septembre 2001 et
notamment du volumineux rapport de la commission d’en quête de juillet 2004
ne laisse pourtant aucun doute :

* le gouvernement Bush a délibérément trompé l’opinion publique
internationale à plusieurs reprises depuis le 11 septembre 2001 pour
justifier sa politique agressive et ses violations répétées du droit
international ;

* la commission d’enquête, sous contrôle, n’a pas cherché à faire
toute la lumière sur les évènements du 11 septembre.

A l’intention des plus incrédules, nous livrons en conclusion un dernier
évènement, particulièrement interpellant. Le matin du 11 septembre 2001,
avant même de recevoir la note officielle lui faisant part des attaques,
Donald Rumsfeld faisait une déclaration "prémonitoire" : "il devrait y avoir
un évènement dans le monde suffisamment choquant pour que les gens se
souviennent à nouveau à quel point il est important d’avoir un département
de la défense solide et efficace".

En décembre 2000, un document révélateur était publié par un think tank
ultra conservateur basé à Washington, le PNAC : Project for the New Americain
Century. Le PNAC a comme objectif affiché de promouvoir le leadership global
des Etats-Unis dans le monde. Le document disait que "le processus de
transformation de la guerre, visant à assurer la prééminence des Etats-Unis,
puisqu’il implique de profonds changements, risque d’être long en l’absence
d’un évènement catastrophique catalyseur comme un nouveau Pearl Harbour" (
http://www.newamericancentury.org ). Des membres éminents du gouvernement
Bush sont aussi membres du PNAC ; il s’agit du Vice-Président Cheney, de
Donald Rumsfeld et de Paul Wolfowitz.

Choc des civilisations ou choc des barbaries ?

Il y a quelques jours, nous "fêtions" le triste anniversaire du
déclenchement des "opérations militaires" anglo-américaines en Irak. Alors
que la situation de ce pays est loin d’être stabilisée, une autre guerre se
prépare, celle contre l’Iran. Si l’Irak était soupçonné de posséder des
armes de destruction massive, l’Iran quant à lui, est menacé pour ses
installations nucléaires. Pendant que la timide Union européenne aligne ses
résolutions invitant instamment l’Iran à respecter le traité de
non-prolifération nucléaire (traité qu’Israël refuse de signer et que les
puissances nucléaires ne respectent que partiellement), les Etats-Unis ne
cachent pas leur intention de recourir aux frappes préventives en Iran.

L’attitude du gouvernement des Etats-Unis ne gêne pas les extrémistes
islamistes puisqu’elle alimente leur haine de l’occident et les crédibilise
dans le monde musulman.

Ainsi, comme l’a dit avec beaucoup de pertinence Gilbert Ashcar, le monde
entier est entraîné dans une guerre permanente qui signifie non pas un choc
des civilisations mais bien celui des barbaries. Paul Lannoye

Paul Lannoye,
Docteur en Sciences

Député européen honoraire

Sarah Fautré

Licenciée en arts et sciences de la communication

_____

ANNEXE

Il n’y a pas eu de véritables réponses aux questions suivantes :

1.Pourquoi les procédures normales en vigueur en cas de détournement
d’avions de ligne n’ont-elles pas été suivies ce jour là ?

2.Pourquoi les batteries anti-missiles et les défenses anti-aériennes
déployées autour du Pentagone n’ont-elles pas été activées pendant
l’attaque ?

3.Pourquoi les services secrets ont-ils permis au président Bush d’achever
sa visite d’une école primaire, sans préoccupation apparente pour sa
sécurité ou pour celle des enfants de l’école ?

4.Pourquoi aucune personne n’a-t-elle été virée, pénalisée ou réprimandée
pour la grossière incompétence dont nous avons été témoins ce jour là ?

5.Pourquoi les autorités aussi bien aux Etats-Unis qu’à l’étranger
n’ont-elles pas publié les résultats des multiples enquêtes sur les
transactions commerciales qui suggèrent fortement une connaissance anticipée
de détails spécifiques des attaques du 11/9, transactions qui ont entraîné
des dizaines de millions de dollars de bénéfices ?

6.Pourquoi Sibel Edmonds, ancienne interprète du FBI, qui déclare avoir
connaissance d’avertissements préalables, a-t-elle été condamnée au silence
sur requête du procureur général Ashcroft et accordé par un juge nommé par
Bush ?

7.Comment le vol 77, qui parait-il a frappé le Pentagone, pouvait-il avoir
volé en retour vers Washington DC pendant 40 minutes, sans être détecté ni
par le radar de la FAA ni même par le radar plus performant des forces
armées ?

8.Comment la CIA et le FBI ont-ils été capables de fournir les noms et les
photos des pirates de l’air présumés en quelques heures et en outre de
visiter les maisons, restaurants et écoles de pilotage dont on savait qu’ils
les fréquentaient ?

9.Qu’est-il advenu des plus de 20 avertissements documentés livrés à notre
gouvernement par 14 agences de renseignements étrangères ou chefs d’Etat ?

10.Pourquoi l’administration Bush a-t-elle caché le fait que le chef des
services secrets pakistanais était à Washington dans la semaine du 11/9 et à
ce qu’on dit a livré 100.000 $ à Mohamed Atta, considéré comme le chef des
pirates de l’air ?

11.Pourquoi le Commission 11/9 a-t-elle refusé d’aborder la plupart des
questions posées par les familles des victimes, en plus de celles posées
ici ?

12.Pourquoi Philip Zelikow fut-il choisi comme directeur exécutif de la
Commission apparemment indépendante sur le 11/9 bien qu’il ait publié
précédemment un livre en collaboration avec Condoleezza Rice ?

1 Reprenons à ce titre, les mots de la Ministre belge de la justice,
Laurette Onkelinx :" La Belgique, comme tous les États démocratiques, est en
guerre contre le terrorisme. Il ne faut pas baisser la garde. Quand on est
en guerre, il faut des mesures exceptionnelles" - 9 septembre 2005

2 Morgan Reynolds, professeur émérite d’économie, ancien économiste en chef
du département du travail du président George W. Bush et ancien directeur du
centre de justice criminelle au National Center for Policy Analysis. Steven
E. Jones, professeur de physique à la Brigham Young University. Robert M.
Bowman, ancien directeur du programme de défense spatiale "guerre des
étoiles" à la fois dans les administrations républicaine et démocrate. Lloyd
De Manse, directeur de l’Institut de psychohistoire, président de
l’association internationale de psychohistoire et rédacteur en chef du
journal de psychohistoire. James H. Felzer, professeur de philosophie à
l’université du Minnesota.

Messages

  • " politiquement irrecevable de condamner une telle publication même si elle est jugée offensante dans le monde musulman"

    Le Tartuffe est dans le messie. Pardon, le "même si".
    L’irrecevabilté est le corollaire de la liberté d’expression, bien avant d’être "politique". La liberté d’expression ne doit pas plier pas devant l’obscurantisme. Quel que soit son origine.

  • Toute personne bien informée sait que la version officielle des événements du 11/9 n’est qu’une suite de bobards.
    Mais, quand bien même toute l’humanité jusque dans ses moindres recoins en prendrait-elle conscience, que pourrions-nous concrètement faire pour amener les menteurs criminels devant un tribunal qui les obligerait à répondre aux questions posées dans cet article ?

    Le seul espoir, me semble-t-il, serait que les langues se délient. Je suis persuadé que quelqu’un bientôt brisera le silence.

    Il n’est pas trop tard, les Etats-Unis sont toujours une démocratie et un état de droit.
    Mais pour combien de temps encore ?

    A propos, voilà le bébête-show Ben Laden qui recommence :

    http://actu.voila.fr/Article/mmd--f...

    Question : Bush va-t-il libérer Zacarias Moussaoui ?