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Attentat de Karachi : une affaire d’Etat déjà enterrée ?

Publie le mardi 23 juin 2009 par Open-Publishing
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Attentat de Karachi : discrétion de rigueur !
Luc Mandret -

Sept ans après, il semblerait que l’attentat de Karachi soulève bien des interrogations. Attentat exclusivement islamiste ou sombre affaire de corruption au sommet de l’Etat ? Pour Luc Mandret, blogueur associé, les médias sont les seuls à évacuer ces questions pourtant incontournables.

Retour sur le passé : le 8 mai 2002, onze Français de la Direction des chantiers navals (DNC) de Cherbourg meurent dans un attentat à Karachi. Ces attentats arrivant quelques mois à peine après ceux du 11 Septembre perpétrés aux Etats-Unis, Al-Qaida semblait tout droit désignée comme responsable.

Plus de 7 ans après, Marc Trévidic et Yves Jannier, les deux juges d’instruction chargés du dossier, ont déclaré avoir abandonné la piste d’Al-Qaida, pour se tourner vers une sombre histoire politico-financière. Une note nommée « Nautilus » vient tout remettre en question. Que trouve-t-on notamment dans cette fameuse « Nautilus » ? Que « l’attentat de Karachi a été réalisé grâce à des complicités au sein de l’armée (pakistanaise) et au sein des bureaux de soutien aux guérillas islamistes » et que « les personnalités ayant instrumentalisé le groupe islamiste qui a mené à bien l’action poursuivaient un but financier. Il s’agissait d’obtenir le versement de commissions non honorées » (source Le Monde).

Arrive alors en compte le système de rétro-commissions à la française. De 1993 à 1995, Edouard Balladur est alors Premier ministre, et Nicolas Sarkozy est alors ministre du Budget et porte-parole de ce gouvernement. C’est durant ce mandat que sont signés des contrats d’achat de sous-marins français par le Pakistan. Désormais les juges suspectent que des commissions auraient été versées à des responsables pakistanais afin de faciliter la signature de ces contrats. Et en retour, un système de rétro-commissions pour aider des responsables politiques français. Est donc clairement visé Edouard Balladur, candidat aux élections présidentielles de 1995.

Attentat de Karachi : discrétion de rigueur !

Et l’attentat dans tout cela ? Jacques Chirac est élu en 1995 Président de la République. L’ennemi juré d’Edouard Balladur à cette époque aurait purement et simplement annulé tout le système de commissions. Les Pakistanais alors furieux pourraient avoir donc commandité ces attentats en représailles.

Tout cela n’est pour le moment que suppositions et présomptions. Mais l’identité de l’auteur de la note Nautilus donne un fort impact à sa crédibilité : Claude Thévenet est en effet un ancien membre des services secrets français. Mais au-delà des faits, trois réflexions me viennent à l’esprit.

Un complot anti-Sarkozy. Jacques Chirac, qui depuis maintenant plusieurs longues années voue une haine indestructible à Nicolas Sarkozy, pourrait avoir décidé de passer à l’offensive. Jacques Chirac, maître ès barbouzeries, pourrait ainsi trouver sa vengeance contre son successeur. A moins qu’il n’envoie un signal au pouvoir actuellement en place : il vaut mieux laisser El Chi finir tranquillement sa retraite, et laisser ses proches (je pense notamment au procès Clearstream de Dominique de Villepin qui se tiendra après l’été ) en paix, au risque de lancer des œufs pourris et de commencer le grand déballage de la droite française.

Deux affaires séparées. Je m’étonne que les médias lient aussi facilement ces deux affaires et n’arrivent pas à les dissocier. Car si la piste des commissions et rétro-commissions s’avérait être la vérité, nous nous trouverions alors bel et bien face à deux affaires : l’une sur l’attentat de Karachi et dans ce cas je souhaite bien du courage aux juges Trévidic et Jannier pour aller enquêter dans les plus hautes sphères de l’Etat pakistanais. La seconde franco-française de financement occulte de partis politiques, mettant directement en cause un ancien Premier ministre (Edouard Balladur) et indirectement deux présidents de la République (Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac).

Le silence des médias. Souvenez-vous de l’affaire Julien Dray, et du ramdam médiatique autour des révélations judiciaires. Pour finalement un « simple député ». Et aujourd’hui, alors que les plus hauts représentants politiques français sont clairement nommés et visés, les médias se taisent. Aux Etats-Unis, quelques uns menaceraient déjà d’impeachment leur Président. En France, tout le monde se tait. Cette affaire a à peine été abordée quelques secondes dans les JT des chaînes de télévision. Personne n’ose demander à Nicolas Sarkozy de s’expliquer. Tout ressemble à l’étouffement d’une sombre affaire de gros sous. Mais silence, les Français préfèrent qu’on leur parle d’enlèvement de fillettes et d’accident d’hélicoptère. Mais bien sûr.

http://777socrate.blogspot.com/2009/06/attentat-de-karachi-une-affaire-detats.html

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