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Attentat de Tel Aviv : Réaction du Parti communiste français

Publie le jeudi 20 avril 2006 par Open-Publishing
12 commentaires

Le Parti communiste français condamne l’odieux attentat qui a fait de nombreuses victimes à Tel Aviv, et endeuille le peuple isréalien.

Alors que tout devrait être entrepris afin de recréer un climat favorable au dialogue et à la négociation, un tel acte ne peut qu’alimenter la tension et les dangers de confrontation élargie.

Ce sont les peuples palestiniens et israéliens qui risque d’en payer le prix et avec eux la cause de la paix pour tous et l’exigence de sécurité partagée.

Cet attentat injustifiable ne peut qu’aggraver encore l’impasse qui caractérise aujourd’hui le conflit israélo-palestinien, impasse marquée par la brutale politique de force et d’occupation d’Israël, et par l’inacceptable suspension, aux conséquences potentiellement dramatiques, de l’aide européenne et américaine à la Palestine.

La France et ses partenaires européens doivent entendre l’appel du Président palestinien Mahmoud Abbas qui a exprimé sa condamnation de l’attentat de Tel-Aviv et exhorté la « communauté internationale » à prendre des initiatives pour arrêter la grave détérioration de la situation au Proche-orient.

Il y a urgence.

Parti communiste français

Messages

  • UN EFFORT DE MEMOIRE Jérusalem, il y a 60 ans

    Jérusalem, le 22 juillet 1946. Une camionnette se dirige vers l’hôtel King David. Arrivé à hauteur de l’entrée, deux hommes sortent du véhicule, maîtrisent la sentinelle et enferment toutes les personnes présentes. Le commando place 350 kilos de dynamite avant de battre en retraite sous le feu de la police. À 12h37, une formidable explosion secoue l’édifice dont l’aile sud s’effondre. Le bilan est lourd : 91 morts. L’hôtel abritait le QG de l’administrateur civil et militaire britannique en Palestine. Les membres du commando, déguisés en Arabes, font partie de l’Irgoun, une milice sioniste de droite dirigée par Menahem Begin , futur premier ministre d’Israël !

    Jérusalem, le 17 septembre 1948. Un convoi de l’ONU est arrêté à un barrage de l’armée israélienne. Soudain un homme surgit et ouvre le feu sur l’une des voitures du convoi. Deux personnes sont tuées : un colonel français et le comte Folke Bernadotte, médiateur suédois de l’ONU. Sauveur de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, ce dernier était l’auteur d’un plan destiné à régler le problème entre Juifs et Arabes jugé trop favorable aux Arabes par les Israéliens. Bernadotte vient d’être assassiné par des membres du Lehi, mouvement constitué des disciples d’Abraham Stern et dissident de l’Irgoun. L’un des triumvirs du Lehi n’est autre que Itzhak Shamir, un autre futur premier ministre d’Israël ; l’assassin du comte Bernadotte deviendra le garde du corps de Ben Gourion , le premier chef du gouvernement israélien.

    Ces deux exemples, œuvres de groupes juifs ayant choisi l’option de la lutte armée, ont à l’époque été qualifiés de « terroristes ».

    De : claude de toulouse

    • additif

      Médiateur de l’ONU
      À la suite du Plan de partage de la Palestine de 1947, Bernadotte fut nommé médiateur des Nations unies en Palestine. Il est ainsi le premier médiateur officiel de l’histoire de l’organisation. À cette fonction, il arriva à négocier une trêve pendant la guerre israélo-arabe de 1948 et prépara le terrain pour l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA).

      Son assassinat à Jérusalem
      Bernadotte fut assassiné le 17 septembre 1948 par le groupe clandestin du Lehi, également connu sous le nom de Groupe Stern. Cet assassinat avait été approuvé par les dirigeants du Lehi, Yitzhak Shamir, Natan Yalin-Mor et Israël Eldad, et préparé par le responsable des opérations à Jérusalem du Lehi, Yehoshua Zetler. Une équipe de quatre hommes, conduite par Meshulam Markover, prit en embuscade dans la ville de Jérusalem le convoi de Bernadotte et fit feu à bout portant sur sa voiture, tuant Bernadotte et le colonel français André Sérot, chef des observateurs des Nations unies à Jérusalem.

      Le Lehi fut alors dissous par le premier ministre israélien David Ben Gourion, et les tueurs identifiés. Toutefois, personne ne fut inquiété pour ce meurtre. Seuls Yalin-Mor et une autre membre du Groupe Stern, Mattiyahu Shmulovitz, furent condamnés pour appartenance à une organisation terroriste, mais relâchés deux semaines seulement après leur inculpation, suite à une amnistie générale décrétée par Ben Gourion. Yalin-Mor fut ensuit élu à la Knesset et le tireur Yeoshua Cohen devint le garde du corps personnel de Ben Gourion. Yitzhak Shamir fut quant à lui premier ministre d’Israël à deux reprises.

      claude de toulouse .

    • Massacre de Deir Yassine.

      Déroulement des évènements

      Début de l’attaque du commando

      A l’aube du 9 avril 1948, les commandos de l’Irgun, dirigé par Menachem Begin, et le Gang Stern ont attaqué Deir Yassine, un village d’environ 750 habitants palestiniens.

      C’était quelques semaines avant la fin du Mandat Britannique.

      Le village était situé à l’extérieur de la zone que les Nations Unies avaient recommandé pour faire partie du futur Etat Juif.

      Deir Yassine avait la réputation d’être un village paisible.

      Un journal Juif avait préconisé d’en expulser plusieurs militants Arabes

      Mais il était situé sur une hauteur dans le couloir entre Tel Aviv et Jérusalem.

      Un projet, le Plan Dalet, gardé secret jusque bien des années plus tard, demandait sa
      destruction et l’évacuation de ses habitants pour construire un petit terrain d’aviation qui desservirait les habitants juifs cernés de Jérusalem.

      Plus de 100 morts

      A midi, plus de 100 personnes, dont la moitié étaient des femmes et des enfants, avaient été systématiquement assassinés.

      Quatre membres des commandos avaient été tués par la résistance Palestinienne équipée de vieux Mausers et de vieux mousquetons.

      Vingt-cinq villageois masculins ont été chargés dans des camions, exhibés dans le quartier Zakhron Yosef à Jérusalem, et puis emmenés dans une carrière de pierres située le long de la route entre Givat Shaul et Deir Yassine et abattus.

      Les habitants restants ont été conduits dans Jérusalem-Est Arabe .

      Parce que rien ne peut se comprendre aujourd’hui , si l’on ne sait pas ce qui s’est passé hier .

      claude de toulouse .

    • Oui, Claude. Mais on ne peut pas affirmer que tous les attentats sont commis par les orgas sionistes. Le terrorisme existe des deux côtés. L’un alimente l’autre. C’est bien un serpent qui se mord la queue. D’où le problème israélo-palestinien toujours pas résolu à ce jour depuis le début, 1948.

      Il est essentiel d’avoir un point de vue empreint de rigueur et d’objectivité en toutes circonstances.

      Bilba.

    • Les organisations terroristes des deux pays sont en fait plus alliées qu’ennemies. Chacune étant instrumentalisée pour tenter de justifier des représailles sur l’autre peuple.

      Bilba.

    • Je m’explique (car je me rends compte que ma phrase peut porter à confusion) "chacune des actions terroristes est instrumentalisée par les orgas terroristes de l’autre pays pour justifier des représailles sur l’autre peuple"

      Ces organisation asservissent chacune l’autre peuple mais aussi leur propre peuple en se jouant de leurs vies.

      Bilba.

    • Quant au "journal Juif", il serait bon de faire la distinction entre "juif" et "Israélien", ce n’est pas tout à fait pareil. Car le judaïsme n’est pas une identité mais une religion. Chez les Israélien-nes, il y a un nombre majoritaire d’athées qui ne se reconnaissent pas dans les principes du judaïsme. Et puis tant qu’à faire, citer le nom du journal.

      Bilba.

    • Quant au carnage sur les femmes et les enfants, il est inacceptable. Mais il aurait été juste de rappeler que les organisations terroristes se servent des femmes et des enfants comme boucliers humains, ce qui est tout aussi inacceptable.

      En gros, je trouve tes commentaires très orientés au lieu d’avoir la rigueur essentielle pour que la recherche soit claire et objective.

      En toute amitié,

      Bilba.

    • Au vu du deferlement d’infos sur les affreux terrorristes palestiniens , sur le peu de cas qu’ils font des innocentes victimes , en particulier des femmes et des enfants , j’ai cru bon de remettre en memoire des faits historiques , non contestés , qui montrent que ceux qui combattent le MAL ABSOLU qu’est le terrorrisme , n’ont pas hésité à l’utiliser quand il servait leur cause ! Et que le recours à de tels moyens , ne les a pas empeché d’acceder aux plus hautes responsabilités de l’etat d’Israel .
      amitiés BILBA

      claude de toulouse .

    • Israël fait pleuvoir des milliers d’obus sur des villes et des villages, les « aires de tir » des roquettes Qassam, appellation douteuse créée par la Défense et adoptée, yeux fermés, par les médias. Mais seuls les Palestiniens qui lancent des roquettes Qassam - lesquelles n’ont tué personne depuis le désengagement [des colonies de Gaza - NdT] - sont considérés comme « terroristes ».

      Avec 18 tués, dont trois enfants, en 12 jours dans la seule Bande de Gaza, pouvons-nous vraiment nous satisfaire de l’argument de l’absence d’intention ?

      Celui qui tire au canon sur des concentrations de population et déclare avec une effrayante insensibilité que ce n’est encore que la « bande de lancement », peut-il prétendre qu’il n’a pas l’intention de tuer des enfants ?

      Aucune roquette Qassam ne justifie de semer la mort et la terreur par des bombardements. Les canons sont destinés à la guerre contre une armée. Leur emploi contre une population civile impuissante doit être tenu pour illégitime. Un Etat ne bombarde pas des villes. Un point c’est tout. Exactement comme dans la lutte contre la criminalité qui, elle aussi, tue et menace la sécurité, aucune fin ne justifie les moyens.

      Le siège imposé à Gaza relève d’une politique strictement inverse de celle qu’il faudrait adopter, même en fonction des intérêts d’Israël. La politique actuelle ne fait que renforcer le soutien au Hamas, exactement de la même manière que les attentats ont renforcé la droite en Israël. Un peuple assiégé, dont les dirigeants font l’objet d’un boycott, se montrera beaucoup plus résolu à lutter jusqu’à sa dernière goutte de sang. Seul un peuple qui apercevra une lueur au bout du tunnel pourra changer d’attitude.

      Que se passerait-il si Israël s’adressait au monde et lui demandait, là maintenant, de venir en aide aux habitants de Gaza, de donner et d’investir afin de les aider à sortir de leur misère ?

      Qui est terroriste ? par Gideon Lévy

      http://www.e-torpedo.net/article.ph...

    • Voici pour BILBA l’article d’une israélienne très objective :

      Enfants qui meurent, enfants qui tuent
      Par Leah Tsemel
      Avocate israélienne, Jérusalem. Cet article est tiré de l’intervention de l’auteur au colloque organisé par la Fondation Giorgio Cini sur le thème « Enfance et droits humains », à Venise, le 20 septembre 2003.

      Mes parents ont quitté l’Europe juste avant le génocide, dans lequel a péri la plus grande partie de ma famille, pour venir dans cette région qui s’appelait alors la Palestine ­ et que nous nommons Israël ­ m’offrir une vie meilleure et la sécurité d’un Etat. Près de soixante ans après, je ne puis pas dire qu’ils aient réussi, bien au contraire. Tous ceux qui voulaient bâtir l’Etat d’Israël ne semblent pas avoir compris qu’on ne saurait ériger un nouveau futur sur un socle d’oppression. Voilà plus de trente ans que je défends des Palestiniens devant des tribunaux israéliens, et je n’ai toujours pas réussi, malgré mes efforts acharnés, à faire comprendre aux juges cette vérité élémentaire. La situation ne cesse de se détériorer et, l’an dernier, pour un pas en avant, j’ai dû reculer de deux.

      L’écrivain David Grossman parle du « recyclage » linguistique. « Occupation » s’est transformée en « libération », « colonisation » en « implantation pacifique », « assassinat » en « ciblage »... A cette tentative de dissimulation de forfait répond, chez les Palestiniens, une radicalisation du langage. Naguère, ceux qui venaient me consulter à Jérusalem parlaient de « soldats » ou de « colons », mais maintenant ils n’emploient plus ces mots : ils disent carrément Elyahud (les juifs) : « Les juifs m’ont confisqué ma carte d’identité », « les juifs m’ont frappé », « les juifs ont détruit... » Que l’Etat d’Israël devienne ainsi le représentant de tous les juifs du monde me terrifie, car tous les juifs vont se voir accoler l’image de soldats, de policiers et de colons...

      L’enfant palestinien qui parle d’Elyahud pour désigner les gens en uniforme va embrasser le fanatisme. Mais un fanatisme du même type ­ religieux ­ se renforce du côté juif. Sur les murs de nos villes, on peut lire en hébreu : « Les Arabes dehors » ou « Mort aux Arabes ». D’ailleurs, notre gouvernement débat ouvertement du sort de M. Yasser Arafat, le président élu des Palestiniens : allons-nous le tuer, ou le déporter, ou appeler à l’élection d’un autre président assez faible pour que nous obtenions de lui ce que nous voulons ?

      Les principales victimes de l’occupation et de l’oppression sont naturellement, des deux côtés, les enfants. Les lois promulguées avant 1948, en vigueur sous le mandat britannique, existent encore. Elles permettent à toute puissance occupante d’imposer des châtiments collectifs.

      J’ai perdu récemment un procès. J’avais tenté de faire opposition à la destruction de la maison d’un jeune Palestinien qui s’était suicidé à la bombe près d’un camp militaire, tuant huit personnes. La loi mandataire (britannique) veut que la maison de l’auteur d’un attentat soit détruite. Lorsque j’ai appelé la famille pour lui dire que j’avais perdu le procès, la mère de ce jeune homme m’a dit : « Je savais qu’il n’y avait pas d’espoir, et cela fait des heures que nous avons évacué la maison. »

      Souvent, l’armée procède sans préavis. « Vous avez cinq minutes pour évacuer les lieux. » Tout est cassé, y compris les meubles et les effets personnels. J’ai parfois demandé à ces familles ce qu’elles emportaient lorsqu’elles disposaient de quelques minutes.Réponse : « Les diplômes scolaires des enfants ». « Quel optimisme ! », me suis-je réjouie.

      Les enfants, ou les frères et les soeurs, des terroristes palestiniens seront marqués à vie. Sous l’occupation militaire, ils n’auront pas le droit de quitter le pays, de se déplacer d’une ville à l’autre, d’aller faire leurs études ailleurs, de rendre visite à leurs proches en prison. Ces dernières années, les familles de terroristes présumés sont déplacées par mesure punitive. Depuis le début de la nouvelle Intifada, toutes les villes et tous les villages palestiniens sont soumis à des bouclages et à des couvre-feux complets, et les tanks israéliens rentrent et sortent de ces localités comme ils l’entendent. Les enfants palestiniens se livrent à un sport inédit : escalader les collines et tous les obstacles dressés par Israël pour empêcher le passage d’un lieu à l’autre. Si cette discipline existait aux Jeux olympiques, les Palestiniens auraient la médaille d’or...

      M. Ariel Sharon érige entre Israël et la Palestine une « clôture de sécurité », qui ne correspond pas au tracé des frontières de 1967. Il s’agit d’un mur visant à la fois à créer une forme d’apartheid entre les populations juive et palestinienne, en isolant les Palestiniens, et à placer les terres palestiniennes non encore confisquées par les colonies juives sous le contrôle de l’Etat d’Israël.

      Si le spectacle de ces mères escaladant murs et barrières prête à rire, les incidents tragiques se multiplient : récemment, de jeunes soldats israéliens ont empêché une jeune palestinienne sur le point d’accoucher de passer à un barrage, provoquant la mort du bébé. L’oppression et l’humiliation pèsent de plus en plus lourd. Pour faire soigner son enfant, un père habitant un village près de Ramallah devra marcher des heures avant d’atteindre un hôpital. Et quelle humiliation va subir ce patriarche, aux yeux des siens, lorsqu’il devra supplier les soldats, aux barrages, de le laisser passer ? Quelle image de leurs parents auront les enfants ?

      Sans parler de l’assassinat de cet enfant de 10 ans tué, près d’un barrage à la sortie de Jérusalem, par un soldat auquel il avait lancé une pierre ; ni de la bombe d’une tonne larguée par un avion israélien sur Gaza, et qui a tué seize enfants... Le petit Mohamed Al-Dura, mort dans les bras de son père il y a trois ans, n’est pas seulement un symbole, mais une expérience quotidienne.

      Cette vaste tragédie tient en partie à la similitude entre les deux nations. A un ami européen qui me demandait comment les soldats pouvaient différencier les juifs des Arabes alors que tout le monde se ressemble, j’ai répondu ce que j’ai entendu dire : « Le soldat regarde la personne droit dans les yeux, et si celle-ci a les yeux d’un juif, à coup sûr elle est arabe. »

      L’autre jour, à la frontière entre Jérusalem-Est et Jérusalem-Ouest, j’ai vu 150 Palestiniens d’un certain âge rassemblés dans un jardin. Ils venaient de Cisjordanie et n’avaient pas de permis. Sûre ­ comme femme, blanche, juive et avocate ­ de pouvoir tout régler, j’ai essayé d’intervenir. Les soldats avaient confisqué les batteries de leurs téléphones portables et leur ont intimé l’ordre de ne pas parler. Ils sont demeurés silencieux, et je me suis soudain sentie stupide, car ils comprenaient la situation bien mieux que moi : ils savaient qu’il leur coûterait cher de me répondre et que mon intervention... ne servirait à rien. L’arbitraire pèse bien plus lourd que le système juridique que je représente. J’ai pensé à Primo Levi, en me disant qu’il devait être heureux de ne pas avoir vécu le moment où d’autres seraient opprimés par des juifs.

      Golda Meir affirmait, suscitant un tollé justifié, que la démographie galopante des Palestiniens lui donnait des cauchemars. Le 29 août, la Knesset a adopté un projet de loi prévoyant qu’en cas de « mariage entre un Israélien et une Palestinienne des territoires occupés, l’épouse n’aura pas le droit de venir en Israël, et tout enfant qui naîtra de cette union et qui ne sera pas inscrit la première année de sa naissance ne figurera pas dans le registre israélien ». Nous tentons de lutter de toutes nos forces contre cette politique de différenciation, osons le mot : raciste.

      Comment ne pas évoquer les auteurs d’attentats-suicides ? Ce sont des enfants. Je connais ceux qui ne sont pas morts, et je connais ceux qui sont morts. Ne nous y trompons pas : ils ne choisissent pas la mort pour les soixante-dix vierges qu’on leur promettrait une fois devenus shahid, ni parce qu’on leur aurait lavé le cerveau. Si ces jeunes de toutes catégories se portent volontaires pour mourir, c’est parce qu’ils éprouvent un immense désespoir : ils ont le sentiment d’avoir très peu à perdre et quelque gloire à gagner. Que dire d’une société ­ comme la palestinienne ­ qui produit des enfants prêts à mourir ou qui ­ comme la nôtre ­ sécrète un groupe clandestin de colons capables de piéger une voiture près d’une école de fillettes palestiniennes à Jérusalem ?

      Tuer les enfants, c’est une obsession ! Depuis la dernière Intifada, 700 Palestiniens et 100 Israéliens de moins de 16 ans ont perdu la vie. Au cours des trois dernières années, l’armée et les colons israéliens ont tué 382 enfants palestiniens, et 79 enfants juifs sont morts. Etre un enfant israélien en Israël relève donc du cauchemar. Vous avez peur de prendre le bus, d’aller au marché ou chez un copain ; avant d’entrer où que ce soit, des gardes vous fouillent. Et il y a cet amalgame malsain, contre lequel je m’élève, entre le souvenir du génocide (« nous avons toujours été des victimes ») et la nouvelle « victimologie » israélienne (« nous sommes des victimes car les Palestiniens nous tuent »).

      Comparaison inacceptable : dans le passé, nous avons été des victimes, mais actuellement, c’est nous qui victimisons les autres. Après trente-six ans d’occupation, une deuxième génération de colons dans les territoires occupés parle au nom de la Bible : « Comment peut-on nous déraciner de notre nouvelle patrie ? » Juste après 1967, les jeunes soldats s’interrogeaient : « Avons-nous le droit de conquérir les terres d’un autre peuple ? » Désormais, on ne se pose pratiquement plus de questions. Tous les jeunes soldats sont contaminés. Pas un seul qui n’ait été posté à un barrage, pas un seul qui n’ait pas réveillé au moins une fois une famille en pleine nuit pour arrêter quelqu’un.

      Une petite minorité, dont les rangs grandissent peu à peu, refusent de faire leur service militaire dans les territoires occupés. De plus en plus d’Israéliens se disent : « Je ne veux pas m’impliquer là-dedans. » Un autre espoir vient de ces héroïques parents palestiniens qui, malgré l’occupation, n’enseignent pas la haine à leurs enfants, refusent de considérer tous les Israéliens comme des démons, parlent des différences d’opinions entre eux, apprennent à leurs enfants à juger les gens en fonction de leurs actes et non de leur origine.

      A ces mères palestiniennes, je voudrais dire : « Soyez patientes, une reconnaissance mutuelle est possible, nous avons déjà obtenu celle de l’Organisation de libération de la Palestine (0LP). Actuellement, il existe dans le monde ­ ce n’était pas le cas en 1967 ­ un consensus favorable à la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. Préparez la prochaine génération, car le futur est porteur d’une promesse. »

      Aux mères israéliennes qui se battent pour la paix, je voudrais rappeler qu’elles ont déjà gagné une guerre et qu’elles doivent continuer. L’organisation des Quatre mères, en référence aux mères de la Bible, a déjà obtenu que l’armée israélienne se retire du Liban. Une autre organisation, celle des Femmes en noir, manifeste toutes les semaines depuis vingt ans contre l’occupation. Je leur dis : « Vous allez gagner. »

      Il existe également un groupe de femmes israéliennes qui surveille les barrages où des atrocités sont commises. Elles s’y rendent et se tiennent près des soldats, leurs fils, en leur disant, de même qu’aux Palestiniens : « Nous n’avons rien à voir avec ce racisme, nous sommes contre. »

      Nourit Peled, dont le père était un général haut placé, milite pour la paix. Sa fille, une adolescente, a été tuée à Jérusalem lors d’un attentat-suicide commis par un adolescent palestinien (1). Choisissant la paix plutôt que la haine, elle a créé une organisation qui rassemble des parents palestiniens et israéliens victimes du terrorisme et qui lutte pour la paix.

      Lorsqu’elle a reçu le prix Sakharov en 2001, elle a évoqué devant le Parlement européen Abraham, père mythologique d’Isaac et d’Ismaël, symbole des deux nations. Abraham voulait sacrifier Isaac pour prouver à Dieu toute sa confiance, mais Dieu lui interdit de sacrifier son fils et lui donna une chèvre à la place. Elle conclut : « Si nous ne voulons pas que notre planète devienne le royaume des enfants morts, nous devons élever la voix, notre voix de mères, et faire taire toutes les autres. Nous devons faire en sorte que tout le monde entende la voix de Dieu disant à Abraham : "Ne lève pas la main sur l’enfant..." »

      Leah Tsemel.

      Lire aussi : (1) Lire Nourit Peled-Elhanan, « Bibi,qu’as-tu fait ? », (Une autre israélienne très objective :).

      Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/TSEMEL/10653

      Transmis par Sam.

  • SOLIDAIRE DE LA POSITION DU PCF !

    Je n’oublie pas que ceux qui meurent, essentiellement ce sont des innocents qui n’ont fait qu’une erreur : être au mauvais endroit au mauvais moment...
    Ce n’est pas qu’il faille systématiquement refuser la mort : on doit pouvoir choisir sa fin, je pense. Mais je conteste à qui que ce soit le droit de choisir pour moi, ou à quelqu’un de choisir pour quelqu’un d’autre... Je pense - joyeusement - que comme notre vie, notre mort doit pouvoir servir à quelque chose...

    Les actes terroristes sur ce terrain israélo-palestinien ne font en rien avancer la solution. Et encore moins respecter le droit : c’est à dire les résolutions de l’ONU.
    Qu’on se jette au visage les morts des uns et les morts des autres, çà laisse bien tranquille les sinistres organisateurs des massacres, qui peuvent continuer à tirer parti, personnellement ou pour leurs gangs, de cette course à la mort, et sans en avoir rien à faire d’aboutir un jour à une paix juste pour tout le monde.

    Je veux aussi rappeler le livre essentiel de Yasmina KHADRA "L’Attentat" qui aide beaucoup à comprendre comment s’enchaînent les événements...

    Jeune militant, je luttais alors, avec les armes dont nous disposions (la solidarité internationale) contre 2 foyers de guerre inadmissibles : la guerre au Vietnam et la guerre en Palestine. Vieux militant, je vois que nous n’en avons fini (!?) qu’avec l’une, et que l’autre prospère encore grace à l’ignorance ou l’oubli des "consciences" internationales. Sur ce point, d’ailleurs, les "french doctors" sont bien silencieux !

    NOSE DE CHAMPAGNE