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Au nom de la terreur

Publie le mercredi 7 juin 2006 par Open-Publishing

VARSOVIE - Plusieurs pays européens ont rejeté mercredi les conclusions d’un rapport du Conseil de l’Europe qui les a accusés de violations des droits de l’homme en autorisant la CIA, au moins tacitement, à transférer ou détenir sur leur sol des terroristes islamistes présumés.

Soupçonnées d’avoir abrité des prisons clandestines des services secrets américains, la Pologne et la Roumanie, deux fidèles alliés des
Etats-Unis depuis la chute du communisme, ont réfuté les accusations figurant dans le rapport écrit par le parlementaire suisse Dirk Marty pour le Conseil de l’Europe.

"Ce sont des calomnies qui ne reposent sur aucun fait", a brièvement déclaré le Premier ministre polonais Marcin Marcinkiewicz, à des journalistes dans les couloirs du parlement.
"Pour nous, l’affaire est close", s’est borné à ajouter un porte-parole du gouvernement polonais Jaroslaw Krajewski.

"Le rapport de M. Marty ne fournit pas de preuves sur la présence de centres de détention en Roumanie", a dit à l’AFP la présidente de la commission parlementaire d’enquête sur les vols supposés de la CIA en Roumanie, Norica Nicolai.
Mme Nicolai, dont la commission doit publier son rapport prochainement, a également ajouté qu’il n’y avait pas de preuves que des avions appartenant à la CIA aient même atterri en Roumanie.

Par le passé, le président roumain Traian Basescu a cependant affirmé qu’il y avait eu des "atterrissages d’avions" dans le cadre de la coopération entre services secrets roumains en américains.
Dirk Marty a indiqué ne pas disposer de preuves formelles contre la Roumanie et la Pologne. "Si des preuves au sens classique du terme ne sont pas encore disponibles, de nombreux éléments, cohérents et convergents, indiquent que de tels centres ont bel et bien existé en Europe", a-t-il écrit dans son rapport.

"Le rapport du Conseil de l’Europe n’ajoute absolument rien", a déclaré pour sa part le Premier ministre britannique Tony Blair lors de la séance de questions hebdomadaires à la Chambre des communes. "Nous avons dit tout ce que nous avions à dire sur ce (sujet) et il n’y a rien à ajouter".
Le ministère britannique des affaires étrangères a précisé que
le rapport n’apportait pas de preuve que les vols américains qui ont transité par la Grande-Bretagne aient été utilisés pour un transfèrement de prisonniers.
Dans le rapport, le Royaume-Uni figure sur une liste de sept pays (avec la Suède, la Bosnie-Herzégovine, l’Italie, la Macédoine, l’Allemagne et la Turquie) pouvant "être tenus pour responsables, à des degrés divers et pas toujours établis de façon définitive, de violations des droits des personnes" suspectées de terrorisme lors de transfèrements illégaux.

L’Espagne a également rapidement réagi. "Nous rejetons de façon ferme et catégorique" les conclusions du rapport, a affirmé mercredi à l’AFP un porte-parole du ministère espagnol des Affaires étrangères.
"L’Espagne n’a aucunement participé, de façon active ou passive, à des opérations de transfèrement de prisonniers", a affirmé le porte-parole espagnol, ajoutant que son pays n’avait "pas la moindre information à ce sujet".

Le rapport affirme que l’Espagne peut, avec la Pologne, la Roumanie, Chypre, l’Irlande, le Portugal et la Grèce être tenue pour responsable "de collusion, active ou passive, en matière de détentions secrètes et de transferts interétatiques illégaux".
La justice espagnole est censée enquêter sur dix escales d’avions affrétés par la CIA aux Baléares (îles espagnoles dans l’Océan Atlantique) entre janvier 2004 et janvier 2005.

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