Accueil > BÉZIERS : OCCUPATION PACIFIQUE

BÉZIERS : OCCUPATION PACIFIQUE

Publie le vendredi 9 octobre 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

photo Olivier GOT Midi libre

L’éventuelle installation sur le port de Sète de l’entreprise israélienne d’importation de fruits et légumes Agrexco déclenche la controverse.

Petite mais déjà nerveuse. La coalition anti Agrexco de Béziers créée il y a seulement une semaine est passée à l’acte. Pour son baptême, elle a choisi d’intervenir sur la voie publique. Et de jouer du symbole. Une trentaine de personnes, pancartes explicites anti-Frêche, anti-Israël et deux drapeaux palestiniens au vent, se sont rassemblées devant la mairie puis sont allées envahir la Maison de la Région Languedoc-Rousillon, avenue Alphonse-Mas à Béziers. Elles manifestaient contre la volonté de Georges Frêche, président, et des élus de la Région, de voir s’installer à court terme Agrexco sur le Port de Sète.

« Aujourd’hui, c’est tranquille, demain ce le sera moins, lance Jean-Paul Nunez, responsable régional de la Cimade. On va faire ça partout, on va faire la musique à Frêche. On est des tiques sur le dos, on ne lâchera pas tant que les élus ne seront pas revenus sur leur décision. »

Les reproches que la coalition émet au sujet de la société Carmel Agrexco, mais « également formulés par 90 autres associations et collectifs en Europe », précise Jean-Philippe Turpin, responsable de la Cimade sur Béziers, sont multiples : entorse aux décisions de l’ONU, installation des cultures maraîchères dans les colonies, non respect des accords commerciaux internationaux (devant préciser la provenance des fruits et légumes), argument écolo-économique sur le fait d’importer des fruits et légumes qui pourraient être produits ici… « Il est impossible d’accueillir une telle entreprise, monte d’un ton Jean-Paul Nunez, tant que l’Etat israélien, actionnaire d’Agrexco, ne revoit pas sa position. »

L’unique employée de la Maison de la Région n’a pu rien faire contre cette intrusion. Juste a-t-elle pu négocier avec les manifestants un départ le plus rapide possible. Après un échange "incontournable" de « Mais non » « mais si », « mais non », « mais, on est en démocratie vous avez pu vous exprimer maintenant je vous demande de partir », les envahisseurs se sont dispersés dans le plus grand calme.

Ch. GAYRAUD Midi Libre du 9 octobre 2009

Les associations, collectifs et coalitions se réunissent demain samedi 10 octobre à Montpellier, à Antigone. Stands et ateliers seront ouverts à partir de 15 h au public. Des responsables syndicaux anglais, palestiniens et français participeront au débat. "Nous sommes des tiques dans le dos des élus, on ne lâchera pas"