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Bagagistes de Roissy : la CGT brandit la menace d’une "action d’ampleur"

Publie le mercredi 25 octobre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

"Peut-être qu’on s’est trompé, mais dans ce cas, qu’ils fassent valoir leurs droits devant les tribunaux"

Le syndicat CGT d’Air France, qui proteste contre la décision du ministère de l’Intérieur de retirer leurs badges d’habilitation à plusieurs dizaines de bagagistes de l’aéroport de Roissy, a menacé lundi d’une "action d’ampleur" pour faire cesser des actes qu’elle estime "discriminatoires". Une réunion intersyndicale est prévue le 7 novembre.

"Depuis un mois, des dizaines de salariés de confession musulmane sont avertis de l’abrogation de leur titre d’accès en zone réservée et sont en situation de perdre très rapidement leur emploi, sans préavis ni indemnité", dénonce la CGT dans un communiqué diffusé lundi. "Aucun fait précis ne leur a été communiqué qui puisse justifier cette décision préfectorale. On peut en déduire que ces décisions sont fondées uniquement sur des pratiques religieuses", poursuit le syndicat.

Estimant que "toutes ces décisions sont (...) illégales", la CGT "va saisir le tribunal administratif de Cergy-Pontoise sur le cas de plusieurs salariés. Me Daniel Saadat, avocat de plusieurs bagagistes, annonce pour sa part une audience le 10 novembre devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.

L’Union Locale CGT a d’ores et déjà prévu de consulter le même jour les syndicats et sections syndicales CGT de Roissy sur la construction d’une initiative d’ampleur comme réponse à la provocation du préfet et du gouvernement", souligne le syndicat

Il précise qu’une première réunion intersyndicale est fixée au 7 novembre.
Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a invoqué des impératifs de sécurité, samedi dernier, pour justifier la décision de retirer les badges de plusieurs dizaines de bagagistes de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle en banlieue parisienne.

"Il y a 43 personnes à qui nous avons retiré l’habilitation. Il n’y avait là aucun ’délit de sale gueule’. Il y avait des éléments précis qui nous appelaient à leur interdire l’entrée", a-t-il affirmé lors d’un débat à la Sorbonne dans le cadre de la 15e édition des débats de la Cité de la Réussite. Il n’a livré aucune précision concernant ces éléments.

"Je ne peux pas accepter que des gens qui ont une pratique radicale travaillent sur une plate-forme aéroportuaire", a poursuivi Nicolas Sarkozy, qui estime de son "devoir de veiller à ce qu’ils n’aient ni de près ni de loin de liens avec des organisations radicales".

"Peut-être qu’on s’est trompé", mais dans ce cas, "qu’ils fassent valoir leurs droits devant les tribunaux", a-t-il ajouté. "Je préfère qu’on ait le risque d’un contentieux devant un tribunal parce qu’on aura été trop sévère pour une habilitation plutôt qu’on se retrouve avec un drame par ce qu’on n’aura pas été assez sévère".

Messages

  • Mais où sont ils tous ces bouffons qui défendaient la laicité en interdisant d’école quelques gamines ?
    On ne les entends pas non plus toute la clique infernale des intellos mondains, les Gluksmann, Finkelkraut, Val, Bruckner, Goupil, etc... Quand il s’agit de défendre un minable prof de philo raciste ils hurlent à la défense de la liberté d’expression et à la mise à mort de la laicité.
    Mais quand il s’agit de défendre la liberté de culte, du culte musulman en particulier, là il n’y a plus personne.
    Drôle de conception d’une laicité à sens unique ....

    En tout cas, bravo à la CGT de Roissy.

    Jips

    • Bravo pour ta prise de conscience, j’espère qu’ils y en aura d’autres ! La guerre commence par les pseudo-terrosistes, et se poursuit pour n’importe quelle autre raison, la réalité ce que tous le monde doit comprendre une bonne fois pour toute, c’est que les coups sont en réalité portés contre celles et ceux qui ne vivent pas à Neuilly ou dans le XVIème ! La guerre est clairement portée contre celles et ceux qui sont pauvres, qui travailllent, qui ne sont pas patrons, ou né avec une cuillère d’argent dans la bouche, qu’ils soient autochtones ou indigènes ce qui veut dire contre tous les français ! Vive la France riche de sa diversité, à bas les fachos dont la croyance n’est que le pognon !

      M.El ghali
      Syndicaliste CGT DHL

    • Je suis entièrement d’accord, il s’agit belle et bien d’une guèrre menée contre les pauvres (dommage que cela ne soit pas contre la pauvreté), la France d’en haut pour être sûre de gagner cette guèrre, divise la France d’en bas en groupes d’Islamiste, de jeunes de banlieue, de SDF, de sans papier..., alors soyons sur nos gardes et restons unis !
      il est frappant ce que ce texte (l’internationale) de juin 1871 est d’actualité :

      C’est la lutte finale
      Groupons-nous, et demain,
      L’Internationale
      Sera le genre humain.

      Debout ! les damnés de la terre !
      Debout ! les forçats de la faim !
      La raison tonne en son cratère,
      C’est l’éruption de la fin.
      Du passé faisons table rase,
      Foule esclave, debout ! debout !
      Le monde va changer de base
      Nous ne sommes rien, soyons tout !

      Il n’est pas de sauveurs suprêmes
      Ni Dieu, ni César, ni tribun,
      Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes !
      Décrétons le salut commun !
      Pour que le voleur rende gorge,
      Pour tirer l’esprit du cachot,
      Soufflons nous-même notre forge,
      Battons le fer quand il est chaud !

      L’État comprime et la loi triche ;
      L’Impôt saigne le malheureux ;
      Nul devoir ne s’impose au riche ;
      Le droit du pauvre est un mot creux.
      C’est assez languir en tutelle,
      L’Égalité veut d’autres lois ;
      " Pas de droits sans devoirs, dit-elle,
      Égaux, pas de devoirs sans droits ! "

      Hideux dans leur apothéose,
      Les rois de la mine et du rail
      Ont-ils jamais fait autre chose
      Que dévaliser le travail.
      Dans les coffres-forts de la bande
      Ce qu’il a créé s’est fondu.
      En décrétant qu’on le lui rende
      Le peuple ne veut que son dû.

      Les rois nous soûlaient de fumées,
      Paix entre nous, guerre aux tyrans !
      Appliquons la grève aux armées,
      Crosse en l’air et rompons les rangs !
      S’ils s’obstinent, ces cannibales,
      A faire de nous des héros,
      Ils sauront bientôt que nos balles
      Sont pour nos propres généraux.

      Ouvriers, paysans, nous sommes
      Le grand parti des travailleurs ;
      La terre n’appartient qu’aux hommes,
      L’oisif ira loger ailleurs.
      Combien de nos chairs se repaissent !
      Mais, si les corbeaux, les vautours,
      Un de ces matins, disparaissent,
      Le soleil brillera toujours !

      C’est la lutte finale
      Groupons-nous, et demain,
      L’Internationale
      Sera le genre humain.