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Bernard Thibault dénonce le chantage du gouvernement sur la SNCM

Publie le mercredi 12 octobre 2005 par Open-Publishing
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Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, dénonce le chantage et l’absence de volonté de négocier du gouvernement dans le conflit à la SNCM, où la grève dure depuis trois semaines.

"Les salariés qui sont en grève depuis 22 jours sont face à un chantage", a-t-il déclaré sur RMC.

"Nous avons eu un silence systématique à toutes les demandes d’ouverture et de discussion depuis l’automne 2004 et au retour des vacances, le gouvernement découvre l’urgence de la situation, a préparé le terrain, et présente un projet de privatisation totale de la compagnie", a-t-il ajouté.

"Je considère donc que sur cette affaire il y a eu une attitude politique délibérée préparant un sabordage de l’entreprise, ce qui explique tous les événements de ces dernières semaines".

"L’heure de vérité" a sonné pour la SNCM, a prévenu mardi le Premier ministre Dominique de Villepin, selon qui "le temps du dialogue" a laissé la place au "temps des décisions".

Un dépôt de bilan de la compagnie maritime publique déficitaire apparaît de plus en plus probable en l’absence d’une reprise rapide du travail de ses 2.400 salariés.

De l’avis de Bernard Thibault, les trois déplacements à Marseille des ministres des Transports et de l’Economie, Dominique Perben et Thierry Breton, ont été de simples "voyages d’information".

Pour le secrétaire général de la CGT, dont le syndicat est largement majoritaire à la SNCM, le plan gouvernemental qui propose une privatisation partielle de la compagnie reste inacceptable.

"Nous ne pouvons pas être d’accord avec un plan qui n’assure pas l’avenir", a-t-il répété sur RMC.

Aux termes de ce projet, l’Etat conserverait 25% du capital et les salariés en prendraient 9%. Le solde serait partagé entre le fonds d’investissement Butler Capital Partners (38%) et la Connex, filiale de Veolia Environnement (28%).
Selon Bernard Thibault, la présence de l’Etat dans le capital de l’entreprise ne sera que "transitoire".

"Dans quatre ans, l’Etat se retire totalement", a-t-il prédit.

Ce plan favorisera en outre selon lui "tous les projets d’inspiration indépendantiste" corse pour que la compagnie maritime passe sous contrôle de la collectivité territoriale.

"Autrement dit, l’ensemble de la collectivité nationale se débarrasse du besoin de solidarité nationale pour assurer les transports maritimes", a insisté Bernard Thibault.

Le secrétaire général a démenti une quelconque divergence de vues entre la direction de la CGT et ses représentants à la SNCM. 

"Il n’y a pas de différence d’appréciation fondamentale entre nous sur le projet gouvernemental, sur ses intentions et sur les risques qu’il font courir depuis plusieurs semaines", a dit Bernard Thibault, qui a assuré être "en contact étroit" avec les délégués CGT sur le terrain. PARIS (Reuters)

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