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CELLULE PSY A LA REUNION

Publie le mardi 21 mars 2006 par Open-Publishing

SORT DANN FENOIR , RANT DAN LA LIMIER

Le Groupe de dialogue inter-religieux a pris l’initiative d’une campagne solidarité anti-chikungunya les 25 et 26 mars dans toute La Réunion. Des spots radio et télévision sont envisagés dans la semaine du 20 au 26 mars.

CHIKUNGUNYA - SANTÉ PUBLIQUE

MESSAGE radio, clip à la télévision, le groupe inter-religieux emploie les mêmes voix mais présente un autre type de communication qui parle de solidarité dans la famille, dans le quartier. Pas de paroles techniques, mais des gestes simples pas suffisamment vus, oubliés. Tout ça dans la bonne humeur et l’humour. Il s’agit aussi dans les différents réseaux respectifs d’inviter les membres des communautés à organiser des visites à domicile, de repérer les enclaves des familles déshéritées et organiser la solidarité autour d’elles.

Sortir de la psychose

Pour empêcher la déprime et la psychose de gagner La Réunion, il faut sortir de l’isolement, de la peur, démystifier la bataille. La pasians i géri la gal. Ce sont justement dans les périodes d’épreuves que nous arrivons à nous reconstruire. Le comité du Groupe de dialogue inter-religieux est confiant dans la bataille, sûr que nous pouvons ensemble la gagner. Idriss Issop-Banian, président du comité, présentait ainsi l’esprit de l’opération de solidarité décidée par le Groupe de dialogue interreligieux. Il s’agit de provoquer un phénomène de résilience.

Prières et actions

Monseigneur Gilbert Aubry indique que l’Église catholique s’est unie dans la prière, la réflexion et l’action. Prière dans toutes les paroisses. En réaction au sentiment de châtiment, la réflexion s’est portée sur la notion d’épreuve. Et la puissance de la résurrection est plus forte que toutes les souffrances. L’Église a essayé de comprendre, de sortir du fatalisme avec persévérance et continuité.
Le Révérend Rennye Pecqueux-Barboni, bouddhiste, pense que l’épreuve nous invite à modifier notre attitude, à reconsidérer notre place dans la nature, qui n’est pas qu’un décor mais une forme de vie générale dont nous nous sommes beaucoup trop séparés. Il faut se redonner des périodes de vigilance, veiller la nature et s’occuper les uns des autres, s’occuper de quelqu’un un moment dans la journée, pour une vaisselle comme pour faire des courses. Les jardins peuvent se nettoyer entre voisins.

S’entraider et positiver

Selvam Chane-Mougam de Tamij Sangam est aussi docteur et constate une montée des récidives. Au-delà de la solution économique, il faut sortir de la solitude, de l’isolement que provoque cette douleur déprimante. En tant que docteur, il est face à des pleurs et à de l’anxiété. Il est impératif de sortir de la morosité. Les pasteurs protestants invitent à positiver, à sortir de l’illusion que l’appartenance à un pays développé ne nous sépare pas géographiquement de l’Afrique et des maladies tropicales.
Gilberte Moéllon d’ATD Quart Monde témoigne du mauvais jeu de l’information et de la désinformation qui crée un véritable chaos dans la tête, l’armée qui arrive et ce sont des images de guerre. Pour les plus démunis qui sont déjà dans une bataille au quotidien afin d’avoir le nécessaire pour se faire entendre, ils ne sont plus rien. Seules l’ouverture, la joie, l’entraide feront que le chikungunya sra pi in bèbèt, une force du mal envoyée par les Américains, mais un virus que tout le monde aura domestiqué.

Eiffel

Sort dann fénoir, rant dan la limièr
Article paru dans Témoignages le mardi 21 mars 2006