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COMMUNISME MOTEUR DE L’AVENIR

Publie le samedi 24 mai 2008 par Open-Publishing
22 commentaires

de Bernard LAMIRAND

Quand je dis cela, je me réfère à l’excellent débat entre Badiou et Slavoj Zizek paru dans l’humanité des débats de ce samedi 24 mai 2008.
Slavoj Zizek situe bien ce que j’essaye laborieusement de dire depuis un certain temps sur l’avenir du communisme ; je le cite :

"Pour le dire en des termes politiques, ce qui nous unit, c’est la réhabilitation, non pas du socialisme, mais du communisme. Tout le monde aujourd’hui est pour le socialisme. Cela ne fait aucun problème.

Fukuyama est aujourd’hui abondamment moqué comme crétin qui a pensé que l’histoire était finie. Mais je crois que 99% des gens de gauche sont aujourd’hui fukuyamistes. Au fond, ils acceptent, sans questions, le capitalisme. Ils se contentent de revendiquer un peu plus de "tolérance", un peu plus de "justice". Mais est-ce- que le capitalisme global à visage humain est l’horizon final de la gauche" ?

Bref c’est que nous présente l’appel Politis avec tous les cocos et socialos orphelins de la gauche plurielle et c’est ce que voulez faire les Italiens de Bertinotti avec leur "arc-en-ciel".

Plus loin : « Le problème, ici, est précisément celui du commun. En ce sens, oui, il faut réhabiliter le communisme. Mais, comme le souligne Badiou, pas au sens d’une restauration de ce qui a échoué. La propriété privée, ça ne marche pas non plus. Mais l’Etat, ça ne marche pas non plus. On nous présente comme de vieux totalitaires. En réalité, nous admettons que le problème n’est pas résolu ».

Ces deux philosophes nous invitent incontestablement à repenser ce que doit être le communisme et à chercher des voies qui y conduisent.
Pour ma part, je pense qu’il faut le construire « pas à pas » dans ce monde tel qu’il est.

Nous avons besoin d’actes communistes sur chacun des problèmes que pose la société capitaliste dans ce qu’elle sécrète comme injustices et vols.
Je prends un problème majeur de notre temps : la santé ; va-t-on la laisser aux mains du marché avec toutes les saloperies qui se multiplieront dans le cadre de l’accès aux soins en fonction du marché et des profits à réaliser.

Croizat, ministre de la sécurité sociale en 1945 avait établi, tout compte fait, du communisme avec une sécurité sociale solidaire. Ne peut-on pas aujourd’hui considérer que l’ensemble de la superstructure santé doit être retiré du marché et que la gratuité doit s’exprimer totalement dans ce domaine ?

D’autres sujets pourraient être abordées de la même façon, par exemple l’eau, les céréales, l’énergie, les transports.
Des batailles allant dans ce sens, avec des
résultats d’étapes pourraient valoriser tous ces besoins qui ont vocation à être sortis du marché et des règles du profit.

Ces projets peuvent être conduits non seulement en France mais plus largement dans le monde.

Cela pose la question des moyens financiers à retirer des pattes du capital : Boccara, un grand économiste communiste, travaille ces questions et en particulier sur le rôle des banques ; je pense que l’usager salarié, celui qui dépose son salaire, sa pension, ses économies dans ces banques doit avoir le contrôle de la destination de ses fonds : la dictature du capital doit cesser dans ce domaine.

Cela me conduit aussi à dire que ces professionnels des appels pour une gauche asexuée, qui déferlent en ce moment, font fausse route ou alors sont devenues des fukuyamistes : ils cédent au capital et n’ont plus comme raison d’être que de l’accompagner dans sa course folle.

Cela me confirme dans l’enthousiasme d’un « communisme moteur de l’avenir » qui a toutes les raisons d’exister aujourd’hui autrement que dans ces formes anciennes qui n’étaient en rien communistes où encore selon les recettes trotskystes et leur anti-capitaliste de boutique.

Bernard Lamirand PCF j’y tiens.

Messages

  • Bernard LAMIRAND PCF : COMMUNISME MOTEUR DE L’HISTOIRE,Grosse plaisanterie qui a montré ses limites en moins de 80 ans.

    • une "plaisanterie" qui a tout l’avenir devant elle tant que le capitalisme produira tant de guerres, de faim, de misère, de prisons, de migrations à un pôle de la société et tant de richesses et de pouvoirs, pour quelques’uns, à l’autre pôle....

      CN46400

    • Oui CN46400, mais une "plaisanterie" qui n’aura d’avenir devant elle que si ELLE SAIT ENFIN se transformer A TEMPS !!! (et évidemment je ne prône pas la disparition du PCf faut i le préciser mais sa démocratisation réelle et un retour au marxisme et à la dialectique.)

      La Louve

  • Fukuyama est aujourd’hui abondamment moqué comme crétin qui a pensé que l’histoire était finie.

    Tant que des enfants naîtront, l’histoire ne sera jamais finie ! La naissance permet le mouvement, la création, l’imagination... les générations futures ne penseront pas comme nous, et règleront les problèmes différemment, selon ce que nous leur laisserons sur les bras.

  • Un passage de l’intervention de Slavoj Zizek

    Ce qui est décevant, chez ceux que l’on a appelés il y a trente ans les « nouveaux philo­sophes », ce n’est pas leur anticommunisme en tant que tel. C’est que, dans leur haine même des communistes, ils se montrent in­capables de décrire et d’analyser l’horreur vé­ritable du stalinisme. En réalité, personne n’a tiré toutes les conséquences de la catastrophe - Badiou parle de « désastre obscur » - qu’on appelle stalinisme. Il y a là une tragédie radi­cale, véritable.

    Au début, et sur ce point je ne cède pas, la révolution d’Octobre fut une explosion im­mense d’énergie émancipat’rice. Disant cela, je ne nourris aucun rêve naïf de contingence historique. Je ne crois pas que le stalinisme puisse être réductible à un simple malen­tendu, comme le suggèrent les trotskistes.

    Mais nous refusons le procédé qui consiste à projeter rétrospectivement des causes pour dire que les conditions de ce dé­sastre étaient déjà réunies chez Lénine, chez Marx, chez Robespierre, chez Rousseau, et finalement au cœur même du projet des Lumières.

    Pas de trait d’égalité entre nazisme et communisme

    Même le stalinisme le plus dur ne saurait être identifié au nazisme. Anne Appelbaum rapporte, dans Goulag, que les prisonniers étaient rassemblés le jour de l’anniversaire de Staline pour leur faire signer un télé­gramme de félicitations. Une telle scène se­rait tout simplement inimaginable s’agissant d’Auschwitz. Voilà la différence.

    Même les grands procès publics mons­trueux témoignent du fait qu’une tout autre logique que celle du nazisme était à l’œuvre dans le stalinisme. Le procès politique, l’aveu même signifient que, formellement, on a obéi à la nécessité de démontrer la culpabilité de l’accusé. Dans le cas d’Auschwitz, les nazis n’avaient rien à démontrer. C’était assez de prouver que vous étiez juif. Vous étiez cou­pable non pour ce que vous aviez fait, mais pour ce que vous étiez.
    En réalité, le stalinisme fut une chose beaucoup plus énigmatique que le nazisme. C’est pour cela que c’est un désastre obscur.

    Durant les douze années de la terreur, de 1925 à 1937, le lieu le plus dangereux était le sommet de la nomenklatura, avec la liquida­tion de 80 % des membres du comité central du PCUS. On ne trouve rien de semblable dans le nazisme. C’est très énigmatique. Il s’est passé là quelque chose que les analyses simplistes en termes de « totalitarisme » ne parviennent pas à expliquer.

    • Le sommet du nazisme également était dangereux (SA et SS) , ce n’est pas cela qui fait la différence.

      Sur le fond les deux systèmes étaient différents.

      L’un est un emballement terrifiant du capitalisme, l’autre est une société où la bourgeoisie et l’aristocratie ont été éradiquées, la classe ouvrière , trop faible et profondément décimée par la guerre impérialiste puis la guerre civile, ne pouvant diriger, la paysannerie fragmentée.

      La nature a horreur du vide dans les processus de production en termes de classes, comme dans les questions de direction politique.

      Bourgeoisie et aristocratie éradiquées, classe ouvrière trop faible, paysannerie ne se hissant pas en sujet centralisé, la lutte des classes a suivit son cours et une caste a émergé à grande vitesse par les nécessités de gestion de l’époque , une caste très rapidement sans contrôle qui a imposé à grande vitesse sa domination sans partage.

      Une classe inattendue est née et on en a retrouvé des traits semblables dans beaucoup de processus révolutionnaires ayant éradiqué la bourgeoisie, avec des travers très comparables (les cultes de la personnalité sur Staline, Mao, Hodja, Ceaucescu, etc, mais n’ayant pas percé dans le Vietnam post Ho Chi Minh, l’URSS post Kroutchev) , une grande violence contre toutes les couches populaires et les personnes qui, par leurs connaissances et leurs culture susceptibles d’être concurrentes à l’ordre établi.

      Ces régimes ont emprunté une grande partie des méthodes du capitalisme pour diriger, ont souvent emprunté les traits les plus réactionnaires de l’idéologie bourgeoise, empruntant des aspects sordides du nationalisme, se maintenant au sommet de leurs sociétés par la terreur policière et l’instrumentalisation de la menace extérieure,...

      Cette caste, ou classe inattendue, dés lors qu’elle a pu le faire sans se mettre en danger a muté dans la plupart des cas en classe bourgeoise (Chine, URSS, ...). Montrant en cela qu’il lui était plus aisé, car elle en était plus proche, de devenir bourgeoisie que couche gestionnaire au service et sous contrôle de la classe ouvrière.

      La question du stalinisme ne peut être traitée en s’arrêtant à la personnalité du dirigeant. Ce dernier aspect non négligeable n’est quand même qu’un produit d’une caste paranoïaque mais pas toujours connu partout dans ces régimes, par contre le culte de la soumission aux dirigeants est une constante.

      La pyramide porte controle et dictature sur la base , à l’inverse de ce qui définit le socialisme (le pouvoir des travailleurs sur la société et donc sur le haut).

      Tout cela était relativement imprévisible du temps de Marx, les expériences révolutionnaires n’ayant jamais permis d’éradiquer bourgeoisie et aristocratie en même temps. La question était donc en grande partie théorique.

      Il n’y a pas de Marx mis en cause dans l’affaire du stalinisme mais un développement imprévu, inconnu de la lutte des classes et qu’il faut prendre comme tel. Il n’y a rien de particulier d’écrit dans le marxisme qui le rende responsable qu’une caste reprenne les méthodes violentes de la bourgeoisie et de l’aristocratie pour se maintenir au pouvoir.

      Bien au contraire les sociétés "staliniennes" sont bien une illustration de la réalité de la lutte des classes.

      Les leçons de ces histoires tiennent dans le contrôle démocratique et la gestion ouvrière de la société ainsi que de la réflexion sur des contre-pouvoirs en sociétés post capitalistes, ainsi que la sacralisation des libertés démocratiques, collectives et individuelles, et enfin une réflexion sur le droit.

      Enfin il faut bien à la capacité de castes sociales à se transformer en classes bourgeoises, montrant ainsi une formidable plasticité des classes.

      Enfin de l’enfin :

      Qu’est ce qui différencie une caste stalinienne en passe de devenir classe bourgeoise d’une bureaucratie social-démocrate ou stalinienne dans un pays capitaliste ?

      On a vu le premier cas mais le second montre une caste, une bureaucratie, qui vit des deals passés entre bourgeoisie et classe ouvrière, elle est intermédiaire, tenant sa position de son contrôle sur une classe ouvrière et de sa capacité en retour d’obtenir du grain à moudre.

      Mais cette bureaucratie a le chemin du pouvoir qui lui est barré par la bourgeoisie. La seule espérance de promotion pour un appartchik dans une société capitaliste c’est d’être adoubé pour rentrer dans la classe bourgeoisie (à condition qu’il serve à quelque chose, voir les gémissements d’un Chereque de sentir que pour la classe bourgeoise la personne qui sert à quelque chose maintenant est Thibault est toujours drole).

      Les choses changent profondément quand la bourgeoisie sent qu’elle peut infléchir profondément la ligne de front entre les classes. Les deals qui maintiennent des couches bureaucratiques intermédiaires explosent alors, les fondements du moteur social-démocrate sont sapés, et les bureaucraties qui vivaient de la distribution du grain à moudre passent au social-libéralisme, ou meurent, ou se radicalisent (c’est malheureusement cette dernière voie qui est la plus rare)....

      Fin de la fin de la super-fin, sur le fond les processus de caste dans la social-démocratie ne se distingue pas pour moi du stalinisme. Le stalinisme n’en est qu’une variante très particulière d’un phénomène bureaucratique sous système capitaliste.

      Les sociétés qui ont fait leur révolution et ont subi la création de castes cruelles ne font que confirmer les méthodes d’analyse en termes de classes de Marx sur les sociétés.

      Un dernier petit mot sur Trotsky : Tout le long de son opposition puis de son exil sa position a évolué sur l’appréciation de la société stalinienne. Il est toujours malaisé de prendre un point trop fixe comme certains le font.

      Mais nous sommes prévenus, les questions de la démocratie et du contrôle sont décisives maintenant et doivent être intégrées dans la bataille sociale, comme dans le processus révolutionnaire, comme dans le post capitalisme.

      Il n’y a plus aucune excuse a ignorer les mécanismes concrets de la lutte de classe sur la question des travers bureaucratiques et nomenlcaturistes.

    • "l’instrumentalisation de la menace extérieure", barbarossa ?

      Il n’y a pas de Marx mis en cause dans l’affaire du stalinisme mais un développement imprévu, inconnu de la lutte des classes et qu’il faut prendre comme tel. Il n’y a rien de particulier d’écrit dans le marxisme qui le rende responsable qu’une caste reprenne les méthodes violentes de la bourgeoisie et de l’aristocratie pour se maintenir au pouvoir.

      Marx ne pouvait prévoir l’arrivée au pouvoir d’une classe ouvrière avant que l’accumulation primitive du capital ne soit largement avancée. Le stalinisme est le résultat du choix, volontarisme-travail forcé-socialisme dans un seul pays, pour réaliser cette accumulation plutôt que la NEP de Lénine. Les arguments politiques, culte, centralisation, PCs au service de la "patrie du socialisme" etc.. découlent de ce choix et n’ont pas empéché le rétablissement du capitalisme qu’on voulait eviter en abandonnant la NEP.

      CN46400

    • La classe ouvrière n"a régné qu’un court instant en URSS (4% avant la guerre de 1914, 1% au sortir de la guerre civile et d’une qualité douteuse).

      Encore une fois, si les révolutions qui ont eu lieu dans des pays du tiers monde, avec des circonstances rendant plus malaisé le pouvoir de la classe ouvrière sur son destin, rien ne prouve, si elle ne se dote pas d’outils démocratiques nécessaires, que la classe inattendue ne confisque pas aussi le pouvoir dans des pays développés.

      + encore tout prouve que le risque d’autonomisation d’une caste bureaucratique après, et pendant, le renversement de la bourgeoisie sera là aussi un danger central.
      Il ne s’est rien passé de bien sérieux que déjà même des partis de travailleurs s’y trouvent confrontés...

      On voit déjà à l’œuvre cette tendance sous le capitalisme qui la tient en laisse .

      Par ailleurs pour ce qui est de l’opération Barbarossa les pertes infligées viennent en grande partie de l’incurie de la caste dirigeante et sa paranoïa instrumentalisant la menace extérieure qui lui a permis de détruire une grande partie de l’armée rouge bien avant l’agression nazie.

      Les procès sans cesse enclenchés contre tout l’héritage révolutionnaire et des hommes et femmes qui l’avaient porté des années 20 jusqu’à l’apparition de la troïka Brejnev, Kossyguine et Podgorny (qui a été un deal à l’intérieur de la bureaucratie pour arrêter les frais des proces qui dévoraient la direction) ont toujours été faits sur le thème de la trahison et de la menace extérieure. Le nationalisme grand-russe y fut cultivé pour exploser en haines racistes au passage à un ordre’ bourgeois conforme.

      Pyramide hierarchique, culte de la soumission, nationalisme exagéré, haine au concret de la parole ouvrière, morale réactionnaire, etc, .......... Les états industriels et riches modernes ne sont pas à l’abri de cela par les deux chemins que peut emprunter une nomenclatura moderne en cas de renversement de la bourgeoisie : Les bureaucraties des grands groupes industriels mondiaux qui planifient des stratégies mondiales de production et d’exploitation. Ces bureaucraties non tenues en laisse par les actionnaires auront alors mains libres.

      L’autre chemin qui va courir au devant du premier viendra de nos partis, syndicats, appareils d’état insuffisamment nettoyés, ainsi que de la faiblesse du contrôle ouvrier.

      Y réflechir dés maintenant , et agir dés maintenant au travers de stratégies permettant au mieux que les travailleurs s’entrainent à l’exercice du contrôle démocratique dans les entreprises , comme dans leurs mises en mouvement, en luttes, permettra de réduire les aspects les plus dangereux de la délégation de pouvoir sans controle qui permet à une caste de se retourner contre les travailleurs.

    • La classe ouvrière n"a régné qu’un court instant en URSS (4% avant la guerre de 1914, 1% au sortir de la guerre civile et d’une qualité douteuse).

      Oui, mais trés concentrée (Petrograd, Moscou, Kiev, Bakou et puis quasiment rien ailleurs), ce qui a boosté sa puissance politique.

      Par ailleurs pour ce qui est de l’opération Barbarossa les pertes infligées viennent en grande partie de l’incurie de la caste dirigeante et sa paranoïa instrumentalisant la menace extérieure qui lui a permis de détruire une grande partie de l’armée rouge bien avant l’agression nazie.

      Attention cette thèse, largement admise jusqu’à ces derniers temps est en voie de révision à la lumière d’archives soviètiques, allemandes et anglaises ( Annie Lacroix-Ruiz), notamment sur le procés Toukachevski qui n’aurait pas été aussi "fabriqué" qu’on l’a longtemp prétendu.

      Les bureaucraties des grands groupes industriels mondiaux qui planifient des stratégies mondiales de production et d’exploitation. Ces bureaucraties non tenues en laisse par les actionnaires auront alors mains libres.

      On a vu des capitalistes, un peu "poetes", comme André Citröen, se ruiner sur un coup de dés, mais jamais une bourgeoisie se faire dévaliser par une "bureaucratie", comme on l’a vue en URSS, tout simplement parceque la bourgeoisie contrôle son personnel bien mieux que les prolétaires soviètiques ne contrôlait la leur. Tout un champ d’investigation pour les expériences qui vont suivre..... Ceci dit, on ne saurait confondre bourgeoisie et bureaucratie, l’une est propriétaire des moyen de production, l’autre pas, et c’est, bien plus qu’une nuance !

      CN46400

    • On a vu des capitalistes, un peu "poetes", comme André Citröen, se ruiner sur un coup de dés, mais jamais une bourgeoisie se faire dévaliser par une "bureaucratie", comme on l’a vue en URSS, tout simplement parceque la bourgeoisie contrôle son personnel bien mieux que les prolétaires soviètiques ne contrôlait la leur.

      Tu as raison, mais je parlais bien d’une révolution qui liquide la bourgeoisie mais libère du contrôle de l’actionnaire la bureaucratie , sans se doter des moyens de contrôler cette dernière.

      Et c’est bien le sujet de mon intervention : Même dans des sociétés industrielles, dont l’accumulation ne laisse aucun doute sur le murissement des conditions pour une société socialiste il y a un danger de bureaucratie.

      Sur la question du démentellement de l’armée rouge par Staline, ce n’est pas dans un cas qu’on explique qu’on ait liquidé jusqu’au niveau des capitaines une armée rouge très puissante auparavant (avant que Staline ne la casse).

      Ce n’est pas un homme qui aurait trahi qui puisse expliquer qu’on décime toute une armée qui disposait d’une force considérable et cohérente à l’époque. Sur le fond tout le monde a compris que la paranoïa de Staline considérait l’armée rouge, à tord ou à raison, comme le dernier bastion de la révolution a zigouiller.

      Par contre c’est officiellement que Staline et les dirigeants de l’URSS ont été collabos des nazis dans le pacte germano-soviétique et pas seulement dans des documents secrets des archives dont les nazis comme les dingues de la police politique russe ont eu largement le temps d’en repeindre les couleurs d’une façon admissible.

      Effectivement après avoir concassé l’armée soviétique il n’y avait plus grand chose à faire. Mais ça n’a pas empêché quand même le régime stalinien de ne pas prendre de mesures de défense contre les nazis malgré l’évidence de l’imminence d’une agression nazie. le bordel, très comparable à celui de l’armée française régnait en maitre, comme il n’y avait presque plus personne d’expérimenté....

      Mais bon, on s’écarte..... la plupart des procès staliniens se firent avec une argumentation de plus en plus nationaliste, voir raciste (le procès des blouses blanches)...

      je confirme donc l’aspect profondément réactionnaire de la caste bureaucratique qui reprend tous les travers du capitalisme et de l’oppression pour se maintenir au pouvoir avec une rare violence contre les travailleurs et les communistes .

      Le hiérarchisme (je suis le chef, Royal) se conjugue avec la morale militarisante (encadrement militaires des délinquants de la jeunesse des quartiers, pas la délinquance des jeunes bourgeois), hymnes à la soumission au parti (donc aux dirigeants puisque que ceux-ci étaient sans contrôle de la base), corruption massive, etc....

      On comprend mieux que la bureaucratie devienne plus facilement bourgeoisie quand le système s’écroule, plutôt que révolutionnaire se fondant dans la classe ouvrière....

  • Croizat, ministre de la sécurité sociale en 1945 avait établi, tout compte fait, du communisme avec une sécurité sociale solidaire

    Quand on évacue la question de quelle classe a le pouvoir alors, évidemment, la sécurité sociale devient du communisme en marche.

    Il n’en est rien, c’est une conquête sociale considérable , une conquête très positive particulièrement impulsée par les communistes, mais ce n’est pas du communisme.

    Si on définit le communisme comme un mouvement ce n’est que par les progrès du pouvoir des travailleurs dans la société. La question du "partage" est donc insuffisante en contournant la question de l’absence de pouvoir structuré de la classe ouvrière sur un processus.

    C’est un peu comme la question des nationalisations, elles ne représentent pas une avancée communiste quand elles ne sont pas sous contrôle démocratique des travailleurs qui sont dedans. Les entreprises nationalisées demeurent capitalistes sans l’irruption du pouvoir ouvrier dedans.

    La question de la sécurité sociale ne peut s’abstraire de qui la dirige et quel pouvoir octroyé pour contraindre les capitalistes à se soumettre à celle-ci.

    A force de diluer dans tous les sens les mots , de flinguer le socialisme (parce qu’il implique apparemment un pouvoir de la classe ouvrière), on passe directement à la phase communiste (abolition des classes donc plus de questions à se poser sur le pouvoir du "prolétariat") sous le capitalisme.

    • "elles ne représentent pas une avancée communiste quand elles ne sont pas sous contrôle démocratique des travailleurs qui sont dedans."

      C’est justement ce qui fait de la sécurité sociale un idée communiste , "gérée par les salariés ou leur représentant" (les syndicats) !

      c’est sur cette pierre d’achoppement la démocratie sociale et sur son financement particulier que la gauche butte depuis les années 60 avec le contre l’offensive du patronat via les ordonnances en 67 et toute la suite des contre reformes... !

      Le ps, la sociale démocratie, la droite , refuse le concept de la sécurité sociale , une partie de l’extrême gauche parlant même de la secu comme "cadeau" du patronat ,que ce n’était pas une conquête sociale !

      Les communiste ont été trop souvent seul à défendre cette brèche dans le capitalisme , sauf pendant la période funeste 97/2002, et on le paye très cher (toute la population) aujourd’hui !

      boris

    • C’est justement ce qui fait de la sécurité sociale un idée communiste , "gérée par les salariés ou leur représentant" (les syndicats) !

      Je te parle de communisme, pas d’une conquête du parti communiste.....

      Pour ce qui est de l’ordonnance de 1945 (modifiée) ,elle était beaucoup plus favorable à la présence des représentants des travailleurs en matière de gestion des caisses départementales.

      Avec une tutelle de plus en plus importante de l’état au fur et à mesure qu’on montait dans la structuration nationale .

      Mais elle n’était un morceau de communisme, l’état la chapeautant profondément au plus haut la corruption de certains syndicats faisant le reste (+ les représentants des syndicats patronaux).

      La situation actuelle est beaucoup plus dégradée en matière de contrôle et la sécu n’a pratiquement plus d’indépendance palpable et concrète (gouvernement, hiérarchie de l’état, contrôle du permanent,....).

      Ce qui permet à l’état d’avoir une dette immense auprès de la sécu sans que cela ait de conséquences . Ou autrement dit, les 40 voleurs de l’état bourgeois sont dans la caverne d’ali baba de la sécu...

    • Par contre c’est officiellement que Staline et les dirigeants de l’URSS ont été collabos des nazis dans le pacte germano-soviétique et pas seulement dans des documents secrets des archives dont les nazis comme les dingues de la police politique russe ont eu largement le temps d’en repeindre les couleurs d’une façon admissible.

      En général les historiens sérieux vérifient la véracité des archives qu’ils utilisent. En tout cas :

       1940-l’armée allemande envahit les Pays Bas, la Belgique et la France en 5 semaines
       1941-La même armée, renforcée du matériel récupéré et de l’expérience de l’année précédente, met 4,5 mois pour arriver devant Léningrad et Moscou qui ne seront pas prise ! En clair, l’armée rouge a résisté !

      Quand au pacte, voir les mémoires de Churchill. Staline n’est pas ma tasse de thé mais la necessaire critique objective s’accomode mal avec un à priori méprisant. La "liquidation" des officiers subalternes n’était en fait qu’une "goulaguisation" d’où ils sont sorti pour reprendre leurs fonctions dès le début de la guerre (41). Dans ce domaine comme dans les autres, seule la vérité est révolutionnaire.

      CN46400

    • La liquidation ou l’entolage de tout l’encadrement de l’armée rouge a couté très cher et ceux qu’on a pu effectivement recherché au fond du goulag ont été d’une aide précieuse pour bloquer l’agression nazie. Le bordel dans l’armée rouge était au maximum, les troupes désorganisées, les tankistes souvent loin de leurs tanks, quand les nazis ont attaqués.

      En matière de qualité des blindés et en nombre l’URSS au début de la guerre avait mieux que les nazis, en troupes également, une partie des programmes de développement des canons anti-chars furent bloqués par la buraucratie , les avions étaient de bonne qualité.

      Aucune force ne peut résister dans un premier temps à un choc d’impact à un point en matière militaire mais ce qui a posé problème c’est la mauvaise qualité de l’encadrement, les ordres imbéciles, l’incrédulité devant les preuves de l’imminence de l’agression qui s’est même maintenue un certain temps après l’agression.

      le problème de l’armée russe fut bien la désorganisation de l’encadrement qui conduisit à des pertes gigantesques .

    • 1-"entolage" n’est pas "liquidation"

      2- Paris a été pris, pas Moscou ni Léningrad !

      3- Les T34 (étudiés en 34) sont arrivés en décembre41 sur le front de Moscou, les Katiouchas le 14 juillet 41 devant Minsk. Pour le reste, je suis incompétent !

      Par contre, je pense que parler du pacte sans aucune référence à Munich est une imposture.

      CN46400

    • Par contre, je pense que parler du pacte sans aucune référence à Munich est une imposture.

      Evidemment et même Vl. Fédérovksi ( qu’on peut difficilement soupçonner d’être un fervent admirateur de Staline ...) dans son bouquin sur Staline et Poutine le dit.

      C’est malhonnête du point de vue de l’histoire. C’est comme si on réduisait Trotski à ce qu’en a fait l’historiographie stalinienne.

      La Louve

    • On ne va pas s’embêter et on lira avec profit l’encyclopédie du grand capital Wikipédia :

      Ont été fusillés : 11.000 officiers sur 70.000 (et plus de 20.000 sont internés dans les camps), 136 généraux de division sur 199 (68%), 60 généraux de corps d’armées sur 65 (92%), la quasi-totalité des maréchaux (90%). Les conséquences sur la qualité du corps des officiers sont tragiques. Au moment où l’armée française s’effondre sous les coups de l’armée allemande, à peine 7,1 % des officiers soviétiques possèdent une formation militaire développée ; prés de 25 % sont dans des cours de formation accélérée et 12 % n’ont aucune formation militaire. Plus d’un tiers des officiers soviétiques est donc incapable de remplir un commandement à la veille de l’attaque allemande.

      Les cadres sont choisis par leur soumission et non leurs compétences (ça vous rappelle rien ?).

      Pour ce qui est des blindés, l’armée soviétique oppose 15 000 tanks contre moins de 4000 aux nazis, dont 1800 T34 et KV1, blindés contre lesquels les tanks allemands sont impuissants.

      Il y a des endroits où un seul tank russe à bloqué une colonne blindée allemande jusqu’à ce qu’il n’est plus de munitions ou d’essences.

      Alors que c’est-il passé ?

      La nomenclatura et ses bons à rien paranoïaques.

      Les corps blindés homogènes de Toukhatchevski (le "traître" fusillé avec gosse, femme et famille) ont été dissouts (on ne se sait jamais : si ils foncent sur le Kremlin...).

      "Au moment où la guerre a commencé, beaucoup de commandants en chef et de généraux étaient en villégiature à Sotchi. Beaucoup d’unités blindées étaient occupées à changer les moteurs, beaucoup d’unités d’artillerie n’avaient pas de munitions, pas plus que, dans l’aviation, on n’avait de carburant pour les avions.... Lorsque, depuis la frontière, on commença à avertir par téléphone les états-majors supérieurs que la guerre avait commencé, certains s’entendirent répondre : « Ne cédez pas à la provocation ». Ce fut une surprise, au sens le plus strict, le plus terrible du terme"
      Grossman, le journaliste sovietique qui a suivi les troupes soviétiques jusqu’à la liberation des camps et a fait compte-rendu des procés de Nuremberg (un traitre probablement....).

      Un autre rapporte (Grigorenko) que des tankistes sont cloitrés à un endroit, et leurs tanks à des dizaines de km....

      Alors ?

      Le pacte germano-soviétique a-t-il été mis à profit ? Ou bien non, pas vraiment...

      Je penche pour la dernière hypothèse. Pas parce que Staline aurait tel ou tel caractère (il n’est qu’un produit monstrueux de la caste), mais parce que cette caste est foncièrement conservatrice , bonne à rien et est plus occupée par sa paranoïa de contrôle de la population plutôt que de préparer la guerre inévitable.

      Le pacte germano-soviétique n’est pas mis à profit ou mollement .
      Mais il permet jusqu’à la veille de l’agression nazie de mener des purges dans l’armée rouge , de livrer aux nazis des anti-fascistes autrichiens et allemands (dont un des fondateurs du PC autrichien), les spécialistes en armement qui attirent l’attention sur le danger nazi sont arrêtés, la direction stalinienne ne croit pas les avertissements qui arrivent de toutes parts, et quand l’attaque est enclenchée elle met un temps considérable pour reconnaitre qu’il doit bien se passer quelque chose, on fusille alors quelques généraux en plus et il faut bien faire face à la réalité (les nazis ne font pas de différences eux entre soviétiques et bureaucrates) bref...

      On s’écarte du fond qui est l’incurie, le caractère profondément petit-bourgeois et réactionnaire de la nomenclatura qui reprend bien des travers de la bourgeoisie,...

  • En principe, oui, la Sécurité Sociale est d’inspiration communiste, puisque le communisme signifie le démantèlement de l’Etat. D’ailleurs, dans un extrait du film de Michael Moore où les systèmes américains et français étaient comparés, un médecin français disait que le principe de la Sécurité Sociale est : "De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins".

    Or, la Sécurité Sociale n’est pas un organisme étatique, elle fait partie des trois grandes administrations publiques avec l’Etat et les collectivités locales.

    Imaginons si cet organisme de protection sociale avait été étatisé...L’Etat l’aurait plus spolié qu’il ne le fait actuellement (l’Etat a actuellement une dette de plusieurs milliars d’euros envers la Sécu), puisque son budget n’aurait pas été indépendant. Théoriquement, l’Etat ne peut pas prendre d’argent à la Sécu.

    En quelque sorte, la Sécurité Sociale "échappe à l’Etat", et en cela elle apparaît comme communiste. Même si sa politique budgétaire n’est pas complètement indépendante : politiques de déremboursements, franchises médicales...L’Etat décide de comment la Sécu dépense et de comment elle fait des recettes. C’est comme cela que je peçois les choses.

    • En quelque sorte, la Sécurité Sociale "échappe à l’Etat", et en cela elle apparaît comme communiste.

      Pas de communisme sans pouvoir des travailleurs. de fait la sécu n’est pas sous contrôle des travailleurs, c’est au maximum une gestion paritaire des représentants des salariés et des patrons (donc ce sont les patrons, il leur suffit de corrompre une des forces syndicales bureaucratisées , à tour de rôle FO, puis la CFDT, demain la CGT ?) dans des enveloppes et des contraintes de l’état (bourgeois).

      La sécu, même telle qu’elle est, avec ses limitations est une grande conquête sociale, mais parler de communisme là dedans c’est de la foutaise, une insuffisance de regard sur les fonctionnements concrets.

    • la Sécurité Sociale "échappe à l’Etat" mais tout le monde l’aura remarqué, ou autrement dit cela n’échappe à personne, que la sécurité est une machine à trou ; le trou de la Sécu est comme une bulle financière qui s’éclate sans cesse et que l’on doit renflouer.

      C’est la sssssssssssssssssssssssssécurité patronale du trou à combler des corps malades......

  • Croyez vous vraiment qu’on peut changer la société sans changer d’Etat. Autrement dit, changer les rapports sociaux sans changer l’ordre social.
    Un ordre social prêt à tous les désordres pour se conserver.
    Les péliers les plus rassurants pour l’ordre social dominant sont les organisations syndicales et politiques qui dans le verbe le critiquent (et encore) mais qui,dans l’action, le préservent. Elles sont à son image.
    Depuis mais 68, il n’ y a plus de contre-pouvoir mais des forces concurentes formant l’unité du pouvoir. Le jeu électorale étant la régle qui qualifient l’un par rapport à l’autre et qui en même temps garantit cette unité.
    Le jeu démocratique est la plus belle invention de la domination( voir le film : vol au-dessus d’un nid de coucous).
    On atteint les limites des possibles dans un cadre démocratique.

    Ajouter les qualificatifs "participative" ou "citoyenne" à démocratie, fait partie de la langue du vent et masque les limites de la démocratie.

    En effet, la démocratie est en elle même citoyenne et donc participative. Si des forces politiques comme le PCf et le PS, lui collent ces qualificatifs s’est qu’ils sont dans l’impasse : on ne peut l’ordre avec les instruments de l’ordre.

    Laurent