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Chirac, Debré, Villepin, Sarkozy..., Vergès, Virapoullé : chienlit politique inextricable !

Publie le dimanche 2 avril 2006 par Open-Publishing
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Un éboulis à lui tout seul

Et si je vous disais que Jean-Louis Debré, fils de son père, ex-magistrat - l’un de mes amis m’a fait promettre de ne pas oublier de mentionner ce glorieux état de service - puis ministre d’État, à ce jour président de l’Assemblée nationale, de ce fait quatrième personnage de l’État, n’est plus le grossier personnage, ni même le gros abruti qu’en ouverture de bal je vous avais dépeint la semaine dernière, à bord d’un coucou déglingué d’Air France, dans lequel il voyageait accompagné d’un loufiat et de son porte-flingue, coucou à bord duquel se faisait trimballer aussi, plutôt mal que bien d’ailleurs, une grande dame, Simone Veil.

[1er avril 2006 - 07h45]

Si je vous disais que depuis ça, à la suite d’une rencontre fortuite avec une sorte de fée clochette, le gros abruti qui flanque ses mocassins crottés sur les fauteuils, le grossier personnage qui se cure le nez pour en faire des boulettes, boustifaille avec ses doigts et avant tout le monde, ne laisse pas passer les vieilles dames, ne leur cède pas son fauteuil, ne porte pas leur valise, a brusquement changé, a reconnu ses fautes, ses grossièretés, s’est excusé, a fait amende honorable, m’a demandé, supplié même de vous en faire part. Me croiriez-vous ? Non. Et dire que je ne peux même pas user du quatrième personnage de l’État, de ce clown triste, pour m’en faire un 1er avril. Tout fout le camp, triste époque. Cela dit, à l’exception toutefois d’un certain monsieur Cormier, lecteur de passage, vous futes nombreux à réagir dans le bon sens, outrés, mais pas franchement étonnés me dites-vous, du récit de voyage, du carnet de route que je venais d’effectuer en compagnie de Debré et de Simone Veil. Pour la petite histoire, faut que vous sachiez aussi que le carnet de route en question a fait le tour de l’Assemblée nationale sous forme de photocopie, merci Clicanoo... Et que la partie de l’édito concernant Debré est malicieusement exposée quelque part entre deux dorures au Conseil constitutionnel dont Simone Veil est membre. Cela dit, je n’ai pas encore reçu de démenti et, à ce jour, toujours pas de citations à comparaître devant ces messieurs dames les juges, anciens collègues du quatrième personnage de l’État.

Samedi, Virapoullé entouré de quelques coupe-jarrets d’élus de la Relève et de son fiston, "momon papa lé la", fomente dans un étage du conseil général quelques mauvais coups dont il a le secret à l’adresse de mâme Dindar, présidente du Département. Virapoullé est aux manettes d’une part pour tenter d’imposer "momon papa lé la", à la relève de la garde, de l’autre pour "foutre", c’est lui qui le dit, la pression sur "cette petite conne", c’est toujours lui qui cause, histoire de remettre mâme Dindar dans le droit chemin, c’est-à-dire dans le sien. Et la fine équipe se quitte en se frottant les mains pour aller accueillir Baroin qui arrive, on dira qui déboule.

Le voilà le ministre, plutôt fatigué, épuisé même. Un éboulis à lui tout seul. Une tête d’enterrement si l’on peut dire, bien évidemment. Parce qu’il repart le soir même pour Paris, on se demande bien ce qu’il est revenu faire dans le département. Des remords après le loupé de l’épidémie qui s’est propagée par l’entremise de cette petite salope de femelle mosquito Aedes ? Sauf à penser que François Baroin s’est dit, ou qu’on lui ait soufflé, que dans le cas où, sous les décombres, le chien renifleur, puis les pelleteuses, pouvaient mettre à jour une vingtaine de cadavres et que dans ce cas vaudrait mieux qu’il soit là, au pied des gravats, chapeau bas, mine de circonstance, on ne s’explique pas vraiment l’utilité de sa présence sur les lieux du crime. Ce n’est pas la première fois que la route du littoral tue, engloutit, écrase, ce n’est sans doute hélas pas la dernière. Les assassins sont connus, leurs complices aussi. Ils courent depuis 40 ans au nez et à la barbe des morts vivants, des usagers qui empruntent jour et nuit la quatre-voies, cette roulette russe. Ils ont pour nom, l’État, ses représentants, les préfets, la Région, les présidents de Région et les élus qui vont avec.

Cela dit, si Baroin envisage de se déplacer à chaque descente de cailloux sur la nationale ou accidents de Mobylette faisant deux morts et un blessé grave, autant lui aménager de suite une piaule spéciale, un bureau à la préfecture, une ligne directe avec son ministère et sa mairie de Troyes. Il se fera aimer plus encore du préfet... Reste que ce n’est pas à tenir le cordon du catafalque posé sur le corbillard dans lequel passent nos concitoyens en direction de leur dernière demeure que les Réunionnais seront rassurés et que les élections vont se gagner... C’est en apportant rapidement des solutions pour que justement il n’y ait plus d’enterrements suite aux éboulis de la route qui passe sous une falaise, laquelle dégringole de plus en plus souvent, et n’a pas fini de s’ébouler si l’on en croit les experts, jeunes ou vieux, mandés ou non par l’État et la Région. Justement, parlons-en. Le pharaon, Paul Vergès, président de la pyramide régionale, est dans l’avion du retour qui se pose à la Réunion avec Baroin.

Après avoir envoyé bouler les représentants de l’association Aurc (Association des usagers de la route en corniche), Vergès se prend une piaule au Concorde, c’est plus prudent que de se taper la route de la Montagne sur laquelle, comme le dit quelqu’un de la préfecture, "on fait passer une autoroute" ce qui n’est effectivement pas mieux, peut-être même aussi dangereux, que de faire passer une quatre-voies sous une falaise qui s’effrite et tombe un peu comme si l’on faisait passer une autoroute sous la falaise d’Etretat... C’est pourtant ce qui se passe ici et pas ailleurs en France. En effet et à ma connaissance, il n’existe pas en métropole un lieu, une ville, un village, un hameau, un habitant, un citoyen, un parent d’élève, un conseiller régional, général, municipal, un maire, un député, un ministre-maire, un député-maire qui supporterait d’être contraint d’emprunter et de faire passer administrés, gosses, pères, mères, femmes, cousins... sous une falaise qui menace à tout moment et dans le meilleur des cas de laisser rouler un rocher de 10 tonnes et dans le pire de laisser glisser des centaines de milliers de tonnes de terre et de rochers... Et puis, Baroin pense à repartir après avoir fait le tour du propriétaire et des experts qu’il écoute et qui, soit dit en passant, n’ont rien de plus à raconter que ce qu’ils disent déjà depuis des années. Cette falaise est faite pour tomber. Ce sont des millions de tonnes qui tomberont un jour. Avec ça, amusez-vous et roulez jeunesse.

Une annonce toutefois, histoire que l’État se sente moins seul en cas de gros éboulis avec plein de monde dessous. Le ministre émet la riche idée qu’un comité pourrait se réunir avant de rouvrir la route... Ben voyons, ça valait pas 11 heures d’avion... C’est à ce moment que l’on apprend que Dominique Perben, l’ex de la Justice mais aussi des Dom, à ce jour ministre des Transports, nous fait savoir qu’il a demandé qu’une enquête administrative soit immédiatement enclenchée pour que toute la lumière soit faite... Les occasions de rire sont ces jours-ci peu fréquentes. Alors on en profite et on rigole un bon coup. Dans l’après-midi, alors que la DDE casse les cailloux, que Baroin se casse la tête à trouver une solution, Virapoullé a de nouveau réuni les siens en présence de Nassimah Dindar qu’il s’apprête à casser en deux, histoire d’imposer au Département la Relève et momon papa lé la. Virapoullé attaque : "On ne t’a pas élue pour que tu t’affiches avec Vergès". Alain Bénard, maire de Saint-Paul, arrivé sur les lieux juste avant l’estocade, intervient. Virapoullé se la joue aussitôt profil bas, passe son temps à l’extérieur sans que l’on sache à qui l’on doit ses va-et-vient : la prostate, le portable ou tout simplement le souhait de ne pas se frotter à Bénard. Et Baroin décolle.

Lundi... l’association de Patrick Sabatier "Momon papa lé la", la vraie, celle de Saint-André, laquelle recueille les pauvres et les femmes battues, vient me voir sous le prétexte qu’il serait dommageable, on peut comprendre ça, que l’on puisse les confondre avec Jean-Marie, le fiston de Virapoullé, baptisé par mes soins "momon papa lé la". Le fiston est-il pauvre ? Non. A-t-il une tête de femme battue ? Non. D’un grand couillon prétentieux alors ? Ben... ... Dans ces conditions, en accord avec Sabatier et ses copines, je continuerai d’affubler le fiston de momon papa lé la vu que le Jean-Marie est porté par papa mais supporté, pour le moment du moins, par tous les autres.

Mardi, c’est un grand jour qui commence à la Région... Pour empêcher que les 15 malheureux bénévoles de l’Aurc, l’association des usagers de la route en corniche, ne viennent "envahir" la Région, le lieu saint, siège central et social, tombeau du pharaon, coresponsable avec l’État des morts et blessés graves suite aux éboulis et chutes de gros cailloux, les communistes montent un coup tordu - peuvent-ils faire autre chose ? - une contre-manifestation. Du coup, les élus freedomiens de l’Alliance, Sudre, Jarnac... croyant vraiment avoir à faire à une association de défense de la Région, descendent sur les marches pour la photo. Ce n’est qu’après... avoir identifié les matrones fessues, les nervis avinés et autres CES du Port et de la Possession, les sandwichs, les morceaux de pâté, les bières et les Coca, que Sudre et Jarnac leur ont demandé des comptes... Reste que les manifestants, les vrais, les sincères, n’ont pu pénétrer dans la maison du peuple.

À part cela, faut que vous sachiez qu’à la Région s’agite dangereusement et en toute impunité un perturbé du bocal, un certain Ibrahim Dindar, un compagnon de route que l’on a chargé depuis mardi dernier de monter en vitesse une association des usagers de la liaison la Possession/Saint-Denis... Ce qui fait dire à ce Dindar-là et à Témoignages qui n’a pas eu trop de mal à l’interviewer que mardi dernier "plus de 500 personnes venues de toute l’île se sont réunies dans le hall de la Région Réunion pour tenir l’assemblée constitutive de l’association des usagers de la liaison". Comme dirait mon camarade Jean Saint-Marc, scribe à Témoignages, tout en époussetant le burnous et les babouches du grand pharaon : "Non, cela ne se passe pas comme ça au PCR." Ben si, camarade, c’est pire que ça, la preuve... À part cela, juste pour la route, faut que vous sachiez aussi que ce Dindar-là, un démocrate de la Possession, un traînard alimentaire aux basques de Roland Robert le maire du bled, président du comité de jumelage, haut lieu de la magouille, chassait dans les années 1988 à coups de fusil de chasse mais avec du petit plomb les enfants qui venaient lui voler des mangues... C’est vous dire le niveau. J’allais oublier de vous préciser avant de passer à de Villepin qu’à l’époque, le Dindar était directeur d’école. À méditer...

Les anti-CPE sont dans la rue, les autres restent chez eux... À en croire les sondages, les Français qui souhaitent la mort du CPE sont très largement majoritaires. À la Réunion, ils sont peu à arpenter le bitume et plutôt pacifiques. En métropole, ils sont très nombreux, de plus en plus nombreux, avec de gros casseurs dans les manifs qui curieusement "travaillent" assez facilement au nez et à la barbe des flics... Que dire du CPE ? Que c’est une loi bâclée, bidouillée par un candidat à la présidentielle, Galouzeau de Villepin, pressé d’en découdre, de marquer le coup, de se démarquer, pour emmerder Sarkozy.

Une loi avec passage en force dont on ne retiendra malheureusement que deux choses : qu’elle n’offre pour tout avenir à la jeunesse de ce pays qu’un CDD de deux ans, qu’elle pourrait être une méchante façon de trouducuter le droit du travail. Ouais... Sauf qu’à ce jour, le patron dont il serait peut-être temps de faire autre chose qu’une immonde saloperie, a la possibilité d’une part d’employer des intérimaires certes coûteux mais taillables et corvéables à merci, mais aussi des jeunes ou des pas trop vieux en CDD. Un contrat à durée déterminée pouvant aller jusqu’à 18 mois... À l’exception de la période d’essai, question précarité de l’emploi, vous me chercherez la différence fondamentale avec le CPE... D’autant que l’on n’a toujours pas répondu à la question suivante : quel avenir pour les jeunes ? Comment réduire le chômage et avec ça les dizaines de milliers de jeunes qui pointent à l’ANPE ? Et que je viens d’écouter Jack Lang qui se propose de régulariser les 500 000 sans papiers... Et que j’ai lu attentivement Ségolène Royal qui ne dit pas mieux mais qui a bien élevé ses cinq enfants, ce dont on se fout, et ses concurrents qui ne disent rien d’autre qu’une fois au pouvoir on verra ce qu’on verra...

Pour le moment, le moins que l’on puisse en dire est que le Galouzeau de Villepin est dans une sacrée panade et nous avec et avec lui la droite et avec la droite Chirac dont la fin de règne frise le pitoyable et avec tout ça Sarkozy qui a bien du mal à ne pas sombrer avec le navire, le pacha, les officiers de pont, les embarcations, les bouées de sauvetage... Ce qui peut être une bonne chose pour la gauche, quoique... Ce qui ne fait pas pour autant avancer le schmilblick des jeunes, ce qui n’est pas forcément le meilleur des plans pour la France qui s’enfonce inexorablement face à la concurrence des autres dans une chienlit politique inextricable. Vous conviendrez comme moi qu’au milieu de tout ça, les cailloux qui tombent de la route en corniche... font figure de roubignoles de chats donc et par conséquent...

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