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Chirac barre la route à une candidature unique de la droite (presse suisse)

Publie le samedi 15 juillet 2006 par Open-Publishing

cf 24 heures (quot. suisse)

Toujours muet sur son éventuelle candidature en 2007, le président de la République embarrasse l’UMP avec les dernières réformes de son quinquennat.

En véritable « bête politique », Jacques Chirac n’est jamais plus vigoureux et sûr de lui que lorsque ses adversaires le mettent dos au mur, sur la défensive. Jugée « anachronique » par François Fillon, conseiller de Nicolas Sarkozy à l’UMP, la traditionnelle interview du 14 juillet a laissé entrevoir un chef de l’Etat qui ne veut pas mourir politiquement. Parfois offensif, sans ces notes et lunettes qui le vieillissent, le président de la République a indiqué comment il veut imprimer son propre tempo jusqu’aux échéances électorales de 2007. Déjà, il laisse encore et toujours planer le doute sur sa candidature à sa propre succession. Pour lui, « ce problème n’est pas d’actualité ». Dans les coulisses, son épouse Bernadette répète qu’il a encore « beaucoup de chose à accomplir », et son fidèle grognard, le président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré, précise que ce 14 juillet « est son dernier du quinquennat », mais pas son dernier tout court.

Dernier quinquennat ?

A ce sujet, Jacques Chirac réserve sa réponse « pour le premier trimestre de l’année prochaine ». Fort d’une embellie dans les sondages, il parasite ainsi les plans de l’UMP, qui veut désigner le candidat unique à droite lors d’un congrès fixé au 14 janvier. Poussé vers la sortie par un parti dominé par les « sarkozystes », Jacques Chirac l’a martelé hier : « Je ne me situe pas à l’heure du bilan, je suis à l’heure de l’action. » A ceux qui, comme Patrick Devedjian, le pressent de dresser « une analyse critique » de ses mandats, M. Chirac répond en énumérant les réformes « pas encore faites » qu’il commande à sa majorité : revoir « avant la fin de l’année » les droits de la défense et la responsabilité des magistrats, encadrer le système des stock-options et encourager l’actionnariat ouvrier, moderniser le dialogue social, réduire les délais d’examen à six mois pour les demandes de droit d’asile, et, « principal objectif d’ici un an », passer sous la barre des 8% de chômage... L’UMP a alors beau jeu de saluer hier une intervention « visionnaire pour la France et combative ». Comme l’a observé l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, l’avenir « ne se dessinera pas » sans Jacques Chirac. A droite tout du moins. Car, même s’il ne se re-présente pas, l’hôte de l’Elysée rêve de conserver cette capacité de nuisance qui fait mouche en période électorale.