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Communiqué communiste libertaire sur la crise économique mondiale et la réunion du G20

Publie le dimanche 30 novembre 2008 par Open-Publishing
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Communiqué communiste libertaire sur la crise économique mondiale et la réunion du G20

1. La crise actuelle est typique de celles qui apparaissent régulièrement dans l’économie capitaliste. La « surproduction », la spéculation et les krachs qui s’ensuivent sont inhérents au système. (Comme Alexander Berkman et d’autres l’ont fait remarquer, ce que les économistes capitalistes appellent surproduction est en fait de la sous-consommation : le capitalisme empêche un grand nombre de personnes de subvenir à leurs besoins, minant ainsi ses propres marchés.)

2. La solution à la crise proposée par les capitalistes et les gouvernements demeurera une solution capitaliste. Ce ne sera pas une solution pour la classe populaire. En effet, comme dans toutes les crises, les travailleurs, les travailleuses et les pauvres payent – tandis que le capital financier est renfloué avec des sommes énormes. Il est probable que cela continue. Aucun changement au sein du capitalisme ne peut résoudre les problèmes des classes populaires ; il est plus improbable encore qu’une telle solution vienne de politiciens comme Barack Obama. Tout ce que ces politiciens peuvent faire est de contribuer à offrir une échappatoire aux capitalistes, en laissant peut être quelques miettes à la classe populaire au passage.

3. Le renflouement des banques ne montre pas seulement les intérêts que l’Etat sert, mais aussi l’hypocrisie de l’attachement des capitalistes au libre marché. A travers l’histoire, les capitalistes se sont accommodés du marché quand il leurs convenait, et de la régulation étatique et des subventions quand ils en avaient besoin.

4. Aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et ailleurs, les plans de sauvetage ont pris la forme de nationalisations des institutions financières en détresse – avec le soutien total du capital. Cela montre que les capitalistes n’ont aucun problème fondamental avec la propriété d’Etat, et que les nationalisations n’ont rien à voir avec le socialisme. Cela peut être aussi une méthode pour semer le trouble au sein de la classe populaire. C’est nous, et non l’Etat, qui devons prendre le contrôle de l’économie.

5. Etant donnée la mondialisation du capital dans l’ère néo-libérale, la classe dirigeante reconnaît que la solution doit être globale. Le G20 s’est réuni le 15 novembre pour discuter de la crise. Cela est significatif. Les dirigeants des Etats-Unis, de l’Europe et du Japon en viennent à réaliser qu’ils ne peuvent faire face à la crise tout seul, qu’ils ont besoin, non seulement l’un de l’autre, mais aussi d’autres puissances, notamment la Chine (qui émerge en ce moment comme un des principaux producteurs industriel mondial, et est en passe de devenir la troisième économie mondiale). L’Inde, le Brésil et d’autres économies « émergentes » pourront également prendre part aux discussions. Cela pourrait marquer une reconnaissance – en discussion depuis plusieurs années – que le G8 n’est plus le seul décideur de l’économie mondiale. Cela signale peut-être un changement dans la conduite du système économique mondiale.

6. Nous ne plaçons aucun espoir dans l’inclusion de ces nouveaux pouvoirs capitalistes. Les dirigeants chinois peuvent bien prétendre être socialistes, d’autres, comme Lula au Brésil et Mothlanthe en Afrique du Sud, peuvent bien se présenter par moment comme les idoles des pauvres. En fait, tous sont des défenseurs du capitalisme, exploiteurs et oppresseurs du peuple de leur propre pays et, de plus en plus, exploiteurs impérialistes ou sous-impérialistes des peuples d’autres pays.

7. Si l’on veut que la crise mène à quoique ce soit d’autre qu’à la défaite complète des classes populaires mondiales, la pauvreté, l’exploitation et la guerre, les classes populaires doivent mobiliser. Nous devons exiger des plans de sauvetage, pas pour les capitalistes, mais pour nous. En tant que communistes libertaires, nous nous battrons pour que ceux qui ont acheté des maisons avec des crédits hypothécaires à risque soit renfloués et puissent garder leur maison. Nous continuerons à nous engager et à soutenir les luttes pour un travail mieux payé, la réduction du temps de travail, le logement, les services publics, le système de santé, l’aide sociale et l’éducation, la protection de l’environnement. Nous nous battons pour l’arrêt des guerres impérialistes et pour l’arrêt des répressions contre notre classe et contre ses luttes.

8. Nous présentons ces revendications en réponse à la réunion du G20, et nous continuerons à les revendiquer dans le futur. A travers de telles revendications, et tout au long de l’action directe qui permettra de les réaliser, nous travaillerons à construire un mouvement mondial des classes populaires qui puisse conduire à la destruction du capitalisme, de l’Etat et des crises qu’ils engendrent.

Signataires :
Alternative Libertaire (France)
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du Sud)
Federação Anarquista do Rio de Janeiro (Brésil)
Common Cause (Ontario, Canada)
Unión Socialista Libertaria (Perú)
Union Communiste Libertaire (Québec, Canada)

http://www.anarkismo.net

Messages

  • Les nationalisations ne débouchent pas nécessairement sur une situation dégradée, elles peuvent aller soit vers un capitalisme social (hypothèse keynésienne et sociale-démocrate) soit vers le socialisme.
    A debattre...

    Ceci dit j’approuve cette déclaration politique. Sur le G2O je propose cette analyse :

    Bien fraternellement (adelphiquement)
    CD

    Le G20, les bourgoisies et les peuples.

    http://amitie-entre-les-peuples.org/spip.php?article471

    Au G20 on a opposé un G humain - GH - car le groupe G20 est constitué d’une très infime minorité des "représentants" sans mandat de 20 pays, le plus souvent des ministres des Finances . Certes il y a eu un élargissement formel de " pays " "représentés" en passant du G7 au G20 . Derrière le G7 il y avait les plus grandes oligarchies de la planète.

    Pour le dire un peu abruptement, mais pas moins qu’en parlant de "pays", avec le G20 se voit réuni un groupe élargi de bourgeoisies nationales (celles du groupe des 20) qui défendent avant tout leurs intérêts avec quelques concessions secondaires pour les couches sociales d’appui (les capitalistes de niveau infra-national par exemple). Ce faisant, ces classes capitalistes derrière ces "grands argentiers" du G 20 vont à l’encontre des intérêts - d’une part contre tous les peuples-classes des "pays" (sic) représentés au dit G20 et - d’autre part contre les peuples-nations des " pays " non membre du G20 et donc ici les bourgeoisies nationales et les peuples-classes de ces pays.

    Ils auraient décidé de réunir un G50 selon les mêmes modalités que cela n’aurait rien changé de l’aspect dictatorial de la réunion. Car les " recommandations " sont des directives pour tous les Etats du monde.

    Christian Delarue - ATTAC