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Communiqué de l’ambassade de Bolivie

par Ambassade de l’Etat Plurinational de Bolivie en France

Publie le mardi 26 juin 2012 par Ambassade de l’Etat Plurinational de Bolivie en France - Open-Publishing
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Communiqué

L’Ambassade de l’Etat Plurinational de Bolivie en France a l’honneur de transmettre des
informations sur les événements récents et la situation politique actuelle en Bolivie :

Le 21 juin dernier, plusieurs sous-officiers de la Police Nationale de Bolivie se sont
soulevés dans différentes villes du pays exigeant une amélioration de leurs salaires, mesure
que le gouvernement considère comme juste mais à laquelle les gouvernements antérieurs
ne se sont jamais attaqués, entraînant par là une profonde détérioration de la situation et un
sentiment d’abandon chez certains sous-officiers.

Sur la base de cette demande salariale, de
nombreux abus et actes violents ont été commis à l’encontre de membres de la police
opposés à ce soulèvement. Des actes extrêmes tels que l’expulsion d’un commandant et
d’autres officiers de leurs quartiers généraux, à quelques mètres de la maison du
Gouvernement, ont également eu lieu. La méthode utilisée pour exprimer cette demande
porte atteinte à l’esprit de l’institution policière, qui selon la Constitution Politique de l’Etat,
n’est pas délibérante.

Malgré les agissements violents et inappropriés des policiers pour faire part de leurs
demandes, le Gouvernement de l’Etat Plurinational de Bolivie, dans un esprit largement
démocratique, a procédé à la mise en place de tables de négociation afin d’enregistrer les
réclamations pour y répondre.

A l’aube du 24 juin dernier, les autorités du Gouvernement et certains représentants
de l’Association des sous-officiers, Classes et Policiers (ANSSCLAPOL) et de la Fédération
Nationale Unique des Epouses de policiers et du Haut Commandement de la Police ont signé
un accord en huit points pour mettre fin à la mobilisation des policiers. Cet accord a été
signé en présence de la Présidente de l’Assemblée Permanente des Droits de l’Homme de La
Paz. Les policiers à l’origine de la demande salariale sont également signataires dudit
document.

Grâce à une identification parfaite de la demande des policiers, l’accord a répondu de
manière exacte aux attentes du corps policier en ce qui concerne l’amélioration des salaires
et des conditions de travail. Cependant, sans pouvoir en comprendre vraiment les raisons,
plusieurs groupes de policiers de La Paz et d’autres villes du pays ont refusé l’accord et
décidé de maintenir leurs moyens de pression.

Il s’agit clairement d’un fait qui, s’appuyant sur la base d’une demande salariale s’est
transformé en soulèvement, méprisant par là-même tous les efforts du gouvernement et
révélant la mise en œuvre d’un processus de révolte concertée qui ne cherche aucune
solution aux problèmes mis en avant par les sous-officiers de la Police, mais plutôt à
interrompre l’institutionnalité et à mettre fin a la démocratie en Bolivie.
Plusieurs faits sont actuellement à déplorer, tels que la prise d’assaut des
commandements départementaux de la police, le siège permanent du Palais Législatif,
l’occupation armée des places publiques, le vandalisme contre des bâtiments publiques, la
destruction de la documentation sur des procès judiciaires et, dernièrement, un attentat à la
dynamite contre l’Assemblée Nationale.

Il est maintenant certain qu’à l’intérieur de cette mobilisation policière se trouvent
des ex officiers ayant un passé politique ou liés à des partis politiques adverses, qui sous
couvert de revendications adressée au gouvernement, alimente un siège à son encontre et
encourage la distribution d’armes au sein de la population civile. Cette situation est devenue
un acte de révolte aux intentions politiques très claires.

Le gouvernement de l’Etat Plurinational de Bolivie a su garder son sang froid tout au
long de ces évènements et s’est abstenu d’avoir recours à des Forces Armées en vue de
rétablir l’ordre, insistant par là sur sa volonté d’éviter toute confrontation violente.

En ce sens, le gouvernement a mis en place une nouvelle table de négociation et a
appelé les policiers révoltés à mettre fin à leurs moyens de pression pour avoir recours au
dialogue afin de garantir la sécurité de la population dans tout le pays. Le gouvernement
s’est engagé à rassembler tous les moyens possibles pour parvenir à améliorer les conditions
de vie de tous les policiers boliviens.

Cependant, face à l’imminence d’un processus révolutionnaire, le gouvernement de
l’Etat Plurinational de Bolivie dénonce tous ces faits à la communauté internationale et lance
un appel à la défense de la démocratie face aux intentions putschistes dénoncées par le
gouvernement dans les dernières heures.

Paris, le 26 juin de 2012

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