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Contre l’arrestation de Cesare Battisti

Publie le jeudi 19 février 2004 par Open-Publishing

Association pour la Défense d’un Espace Européen des Libertés

Communiqué de l’ADEEL

C/o Bourse du Travail de St Denis, 9 rue Génin, 93200 St Denis

Adeel20042004@yahoo.fr

Mardi 10 février à Paris, les agents de la Division Nationale Anti-Terrorisme (DNAT) ont arrêté un réfugié politique italien, Cesare Battisti, qui vivait publiquement en France depuis 15 ans environ, pour l’extrader en Italie où il est condamné à la prison à vie.

Il s’agit là d’un autre épisode qui confirme la collaboration croissante entre le gouvernement CRS (Chirac-Raffarin-Sarkosy) et le gouvernement de la bande de fascistes, racistes, mafiosi et spéculateurs qui gouverne à Rome sous les ordres de Berlusconi. Cette collaboration s’est déjà manifestée récemment avec l’extradition de Paolo Persichetti (25 août 2002) et les actions contre le (nouveau) Parti communiste italien (perquisitions du 23 juin 2003 et emprisonnement de MM Czeppel et Maj), qui se poursuivent avec la mise sous contrôle de ces 2 militants, avec l’arrestation le 4 février dernier d’une militante italienne et l’interrogatoire le 6 février à 6 h d’un militant.

Ces opérations ne concernent pas seulement les militants italiens ou français directement visés. Ce ne sont que des épisodes d’une politique de persécution qui frappe les mouvements d’autodétermination nationale (basques, corses, bretons) dans la suite des politiques d’assimilation forcée (six des onze bretons dont le procès s’ouvrira à Paris en mars sont encore en prison, parfois après 5 ans de détention préventive) ; les travailleurs immigrés et les français qui les aident ; les personnes originaires des pays arabes et musulmans qui sont suspects dès qu’ils n’acceptent pas de devenir des collaborateurs de la police : les français qui s’opposent aux restructurations et aux fermetures d’entreprises, luttent contre la remise en cause des conquêtes sociales et les contraintes exercées sur les travailleurs indépendants et artisans.

L’objectif des autorités françaises et italiennes, clairement affirmé par les deux ministres de la police, Sarkosy et Pisanu, est de faire comprendre à tous que l’Etat ne pardonne pas, que l’Etat n’oublie pas, que l’Etat parvient partout à frapper qui ose défier son autorité. La bande de Berlusconi gouverne l’Italie depuis presque quatre ans. Elle a soulevé une large opposition populaire et cherche à maintenir son gouvernement par la répression, aidée en cela par le gouvernement français.

Non aux persécutions contre les exilés des années 70 ;

Liberté pour tous les prisonniers politiques ;

La solidarité avec les militants pourchassés renforce la résistance des luttes sociales.