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Contre la managérisation de l’Education nationale : Refus du remplacement en interne

Publie le mercredi 28 septembre 2005 par Open-Publishing
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Refus de protocole de remplacements
mardi 27 septembre 2005.

Motion adoptée par les professeurs du collège de Neufchâtel en bray.

Neufchâtel en bray, le 23/09/2005

L’assemblée des professeurs du collège Albert Schweitzer de Neufchâtel en bray (76), réunie le 23 septembre 2005, et leurs sections syndicales exigent le retrait du décret d’août 2005 prévoyant le remplacement « en interne » des enseignants, et refusent que leurs services soient définis localement dans un protocole qui remette en cause leur statut national et rende flexibles et flottants, au gré de remplacements imposés, leurs emplois du temps fixés par VS en début d’année.

Les professeurs et leurs syndicats tiennent à rappeler que les obligations de service des professeurs certifiés et agrégés sont définies nationalement par le décret de mai 1950, en maxima hebdomadaires d’heures de cours dans la discipline de recrutement.

Le terme de « remplacement » est une supercherie dont les élèves seront les premières victimes, et un leurre à l’égard des parents. En effet un cours ne se « remplace » pas au pied levé, sans préparation ni réflexion, sans continuité ni cohérence pédagogiques, sans progression adaptée précisément à tel ou tel profil de classe, sans connaissance des élèves auxquels il s’adresse.

Le principe du remplacement, fondé sur une vision méprisante et dégradée du métier de professeur qui ne peut conduire qu’à une remise en cause de son statut et de sa qualification, est sans égard pour la qualité des cours, pour les programmes et spécialités différents selon les niveaux, et pour la préparation qu’ils requièrent.

Dans les faits, le « remplacement de courte durée » ne sera donc pas un cours, mais se limitera à un saupoudrage de permanences ou de garderies. Ce projet confirme par ailleurs la volonté du ministère de supprimer le corps des titulaires-remplaçants, institution efficace, qui permet de remplacer l’absent auprès de toutes ses classes par un professeur unique de la même discipline, habitué à cet exercice particulier.

Par ailleurs, cette disposition d’obligation de remplacement menace plus précisément les activités et voyages culturels dont bénéficient les élèves, et qui mobilisent longuement leurs professeurs sur les lieux des sorties. Va-t-on, alors qu’ils seront en service, les déclarer absents et remplaçables par leurs "collègues, au risque de voir les voyages et sorties disparaître, et se créer ainsi un climat de suspicion et de censure mutuelles ?

Les actions de formation professionnelle, qui permettent aux professeurs de mieux enseigner leur discipline, les stages syndicaux et les obligations des élus du personnel, sont également menacés.

Refusant le principe même de cette astreinte supplémentaire et trompeuse imposée à une profession qui n’a cessé par ailleurs de voir ses conditions d’existence et d’exercice se détériorer au fil des ans et des « réformes », les professeurs du collège réunis ce jour et leurs sections syndicales invitent leurs collègues de l’académie à refuser partout la mise en place de « protocoles de remplacement », à unir leurs forces et à chercher les moyens de s’ opposer ensemble à l’application du décret.

L’assemblée des professeurs du collège Albert Schweitzer de Neufchâtel en bray (76), réunie le 23 septembre 2005, et leurs sections syndicales.

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