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Coup de force

Publie le vendredi 2 novembre 2007 par Open-Publishing

Nicolas Sarkozy vient de boucler le scénario de la ratification du traité modificatif européen, qui remplacera le défunt traité constitutionnel, rejeté par les peuples français et néerlandais. Il a pu le faire grâce à la complicité bienveillante de François Hollande, qui a renoncé à exiger la tenue d’un référendum et qui a annoncé que le PS ne ferait pas obstacle à l’adoption de ce nouveau traité. Celui-ci sera signé le 13 décembre, par les chefs d’État et il devra être ensuite être ratifié par chacun des États de l’Union européenne.

Le président de la République a décidé d’effectuer cette ratification par voie parlementaire, en janvier 2008, ce qui constitue un rapt inacceptable du vote du 29 mai 2005, d’autant qu’à l’époque, plus de 85 % des parlementaires étaient favorables au traité. Justifier le recours à la voie parlementaire par le fait que le nouveau traité serait différent de celui qui a été repoussé relève de la supercherie. Une fois n’est pas coutume, donnons la parole à quelques chefs d’État : « La substance de la Constitution est maintenue » (Angela Merkel, chancelière de l’Allemagne) ; « Nous n’avons pas abandonné un seul point essentiel de la Constitution » (Jose Luis Zapatero, Premier ministre de l’État espagnol) ; « Les éléments symboliques ont été retirés et ce qui a réellement de l’importance est resté » (Anders Fogh Rasmussen, Premier ministre danois). Et, pour une fois, ils ont raison.

Le nouveau traité consacre la construction de l’Europe libérale, les institutions antidémocratiques, le démantèlement des services publics, la mise en place d’une défense européenne dans le cadre de l’Otan - autrement dit sous hégémonie des États-Unis -, ce qui convient à la nouvelle politique étrangère de Sarkozy qui s’aligne de plus en plus sur celle de la Maison Blanche, dont une partie des stratèges préparent une nouvelle guerre contre l’Iran.

Face à ce coup de force, il est nécessaire que toutes les composantes du « non » de gauche portent haut et fort l’exigence d’un référendum, mènent campagne pour le rejet de ce traité, tout en défendant la pers¬pective d’une Europe sociale et démocratique au service des peuples.

Léonce Aguirre