Accueil > DÉCLARATION COMMUNE DU COLLECTIF RÉUNIONNAIS POUR LE NON

DÉCLARATION COMMUNE DU COLLECTIF RÉUNIONNAIS POUR LE NON

Publie le lundi 29 mai 2006 par Open-Publishing

29 mai 2005 : le “Non” au Traité européen appelle d’autres victoires

Un an après, bilan et perspectives d’avenir de cet évènement majeur.

NOS RELATIONS AVEC L’UNION EUROPÉENNE

LE 29 mai 2005, le peuple français a voté majoritairement “non” au référendum sur le Traité de Constitution européenne qui lui était soumis.
Le Peuple a refusé que la concurrence libre et non faussée et la marchandisation des services publics et sociaux deviennent le droit commun européen.
Les Français ont rejeté un texte qui s’attaquait au modèle social français acquis après de longues luttes depuis des générations et n’offrait, par ailleurs, aucune garantie sur l’avenir.
Par exemple, la Directive Bolkestein et ses conséquences sont venues illustrer une crainte qui a dépassé nos frontières.
Un mois après ce vote, les Pays-Bas ont suivi la tendance française en repoussant à son tour le texte.
Ces deux votes populaires en faveur du “non” ont mis fin au processus d’adoption quasi-automatique d’un texte impopulaire.
Le non français a libéré la pensée critique et la réflexion, et a permis un véritable débat citoyen.
D’autres pays ont adopté le texte par la voie parlementaire contre leur opinion publique. La résistance se met en place à l’échelon européen, des réseaux tentent de fédérer des luttes communes au-delà des frontières nationales.
À La Réunion, le rejet a atteint 60% et la majorité absolue dans toutes les communes suite à l’action d’information des membres du collectif, en surmontant le consensus médiatico-politique. Ce vote réunionnais est le résultat d’un malaise social grandissant et global.
La population a dit NON à cette société libérale vécue qui accroît chaque jour les inégalités sociales ; cette société où il vaut mieux être actionnaire que salarié, où les profits financiers explosent pour une minorité quand le pouvoir d’achat se réduit toujours plus pour la majorité, où le chômage exclut des millions de personnes et précarise tous les salariés.

Aujourd’hui, un an après, quelle est la situation ?

1. La Directive Bolkestein a été réexaminée mais reste plus que jamais d’actualité avec le risque de mise en place d’une exploitation renforcée du travail. D’autres directives sont proposées pour toujours plus de libéralisme dans tous les domaines.
2. L’Europe, se pliant docilement aux injonctions de l’OMC, a baissé le prix de la tonne de sucre de plus de 36%. À partir de 2009, le prix de référence sera celui du cours mondial, ce qui provoquera la ruine de milliers de planteurs de canne, comme cela se produit pour la banane guadeloupéenne.
3. La Commission Européenne vient d’adopter ce 26 avril 2006 une " Communication " qui vise à libéraliser les Services Sociaux d’Intérêts Généraux (SSIG) : la Sécurité Sociale et les services sociaux. Même les activités des associations à but non lucratif, au sein desquelles œuvrent des bénévoles seront ouvertes à la "concurrence libre et non faussée". Tout est fait pour satisfaire l’appétit des monstres de la finance et de la marchandisation.

En dépit d’un vote clair, les adversaires de la démocratie continuent à sévir au sommet de l’Europe. C’est pourquoi nous devons poursuivre notre résistance comme nous venons de le faire victorieusement contre le CPE.
Pour cela, nous, associations, organisations syndicales, et mouvements politiques, militants progressistes en prise avec le mouvement social allons continuer de lutter concrètement par des actions unitaires contre l’œuvre anti-sociale du gouvernement, des institutions européennes, de l’Organisation mondiale du commerce... pour une société plus juste.

Oui des alternatives sont possibles !

Signataires :
AID - AlterEkolo- ATTAC Réunion - MARON - MGER-Ecologie Sociale - PCR - PRS - PSR -SUD Education