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De bonnes choses se passent au Venezuela

Publie le samedi 27 août 2005 par Open-Publishing
15 commentaires

par Michael Parenti

Je viens de visiter le Venezuela. Même avant mon arrivée, je savais qu’il y régnait une grande division de classe. Durant le vol de correspondance entre Miami et Caracas, j’étais assis à côté d’une Vénézuélienne attrayante et très élégamment vêtue. De par son apparence prospère, je m’attendais à ce qu’elle déclare, dès qu’elle en aurait l’occasion, son opposition au président Hugo Chávez. J’avais malheureusement raison.

Notre conversation allait de bon train jusqu’à ce que nous abordions la question de la lutte politique en cours au Venezuela. « Chávez », siffla-t-elle, « est terrible, vraiment terrible », « c’est un menteur », « il trompe le peuple », « il dirige tout seul le pays ».

Propriétaire d’une entreprise de mode féminine pour les classes affluentes, elle faisait affaire avec des compagnies réputées des États-Unis. Je lui ai demandé comment Chávez nuisait à ses affaires. Elle m’a répondu : « Il ne m’a pas du tout affectée ! », ajoutant du même souffle : « Mais plusieurs autres entreprises ont souffert des dommages irréparables, ainsi que l’ensemble de l’économie ». Elle a continué à vilipender rageusement Chávez, affirmant que si ce démon continuait à faire ce que bon lui semble ce serait la catastrophe nationale.

Au Venezuela, j’ai rencontré d’autres personnes opposées à Chávez, qui lançaient le même type d’attaques, constituées de peu de faits mais de beaucoup de venin, et exprimées avec toute la férocité de ceux qui craignent que leurs droits de naissance (c’est-à-dire leurs privilèges de classe) ne soit menacés par ceux qui, situés en dessous d’eux dans l’échelle sociale, reçoivent maintenant une plus grande part du gâteau.

Au Venezuela, plus de 80% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Avant Chávez, la majorité des pauvres n’avaient jamais reçu les soins d’un médecin ou d’un dentiste, leurs enfants n’avaient jamais été à l’école faute d’argent pour payer les frais annuels de scolarité. Les "ajustements" néo-libéraux des années 80 et 90 visant à étendre l’économie de marché n’avaient fait qu’empirer les choses :

les gouvernements précédents avaient sabré dans les dépenses sociales et éliminé les subventions réduisant les prix des biens de consommation. Les gouvernements successifs n’avaient rien fait pour combattre la corruption endémique ou pour réduire le fossé qui grandissait entre les riches et les pauvres, pour combattre la malnutrition et le désespoir croissants.

Loin de diriger tout seul le pays, le gouvernement Chávez a implanté une série de mesures positives :

 il a instauré une réforme agraire pour aider les petits agriculteurs et les pauvres sans terre. Ce mois-ci seulement (mars 2005), la vaste propriété foncière d’une compagnie de viande bovine a été occupée par des travailleurs agricoles à des fins de culture ;

 il a rendu l’éducation gratuite jusqu’au niveau universitaire, ce qui a augmenté, de façon phénoménale, les inscriptions à l’école primaire ;

 il a créé un programme de protection de l’environnement marin et se prépare à implanter des mesures pour protéger les droits et le territoire de pêche des peuples indigènes ;

 il a crée des banques spéciales d’aide aux petites entreprises, aux coopératives de travailleuses/eurs et aux petits agriculteurs/trices ;

 il a bloqué les tentatives de privatiser davantage l’industrie du pétrole dirigée par l’État (80% de celle-ci étant propriété publique et a fixé des limites à la pénétration de capitaux étrangers ;

 Chávez a expulsé les conseillers militaires états-uniens du pays et a interdit le survol du territoire vénézuélien aux aéronefs militaires états-uniens qui se livrent à des activités anti-insurrectionnelles en Colombie ;

 les « Cercles bolivariens » ont créé dans tout le pays des comités de quartiers qui organisent les citoyens/ennes au niveau communautaire pour qu’ils participent aux campagnes d’alphabétisation, d’éducation et de vaccination et à d’autres services publics.

 le gouvernement engage des chômeurs, sur une base temporaire, pour la réparation de rues et de systèmes d’égouts et de distribution d’eau des quartiers pauvres.

Quant au programme de santé, j’ai visité une clinique dentaire de l’État de Barinas, lieu de naissance de Chávez. Le personnel était constitué de quatre dentistes, dont deux jeunes Vénézuéliennes et deux Cubains, engagés dans le cadre d’un programme de un an. Les dentistes vénézuéliennes soulignaient le fait qu’avant Chávez les dentistes n’avaient pas assez de travail. Bien que des millions de citoyens/ennes avaient besoin de soins, l’accès leur était durement limité par les lois du marché privé, c’est-à-dire par leur capacité de payer. Comme tout autre produit ou service, les soins dentaires n’étaient pas dispensés à toutes les personnes qui en avaient besoin, mais seulement aux personnes qui avaient les moyens de payer.

Quand la clinique gratuite de Barinas a été créée, elle a été envahie par une foule de personnes qui avaient besoin de soins dentaires. Pourtant elle n’a refusé personne, ni même les opposant/antes au gouvernement Chávez, qui, mettant de côté leur antagonisme politique, se sont présentés pour recevoir des soins gratuits.

Dans les cliniques de quartier, un grand nombre de médecins et de dentistes viennent de Cuba. Il en est de même d’une grande quantité de fournitures médicales et de produits pharmaceutiques. De plus, Chávez a assigné aux cliniques gratuites des médecins et des dentistes des forces armées vénézuéliennes. Face à ces changements, une grande partie de l’« establishment » médical vénézuélien s’oppose violemment au programme de cliniques gratuites. Il le perçoit comme étant une campagne communiste cubaine visant à "baisser" les normes de professionnalisme médical et à réduire les revenus des médecins.

Le fait que les personnes à faible revenu reçoivent, pour la première fois dans leur vie, des soins médicaux et dentaires, ne semble pas compter beaucoup pour les praticiens qui défendent le plus le "professionnalisme".

Pour ce qui est de la nourriture, j’ai visité un des magasins d’alimentation appuyés par le gouvernement et répartis dans tout le pays, surtout dans les zones à faibles revenus. Ces établissements modestes vendent des aliments en conserve, des pâtes alimentaires, des haricots, du riz et certains produits et fruits à des prix bien inférieurs à ceux du marché. Pour une société ayant des taux élevés de malnutrition, ces magasins sont une véritable bénédiction.

Les marchés d’alimentation populaires ont éliminé, dans leur réseau, les couches de commerçants intermédiaires, rendant ainsi les produits de première nécessité accessibles aux résidents de ces zones. Laplupart de ces marchés sont dirigées par des femmes. De plus, le gouvernement a créé une banque financée par l’État, ayant pour fonction de fournir à des femmes à faible revenu les fonds nécessaires pour le démarrage de coopératives dans leurs communautés.

Le nombre de coopératives de travailleurs/euses a augmenté. L’une d’elles, située à Caracas, est née de la transformation d’un dépotoir en fabrique de souliers et en fabrique de t-shirts. Financée par une somme allouée par le ministère du Pétrole, cette coopérative donne du travail à des milliers de personnes. Les travailleurs/euses semblent enthousiastes et pleins d’espoir.

Est-il surprenant qu’un grand nombre de Vénézuéliens/iennes ne connaissent rien ou que peu de choses sur ces coopératives de travailleurs/euses ? Cela est dû au monopole presque total qu’exerce le capital privé sur les médias écrits et télédiffusés. Les riches magnats des grands médias, tous violemment opposés à Chávez, sont propriétaires de quatre des cinq stations de télévision et de tous les journaux à grand tirage.

L’homme qui a la plus grande part de responsabilité dans les changements révolutionnaires survenus au Venezuela, Hugo Chávez a droit au genre de traitement que les médias états-uniens réservent habituellement à ce type de dirigeant : des attaques constantes contre sa personne. Un article du « San Francisco Chronicle » le qualifie de « président querelleur du Venezuela » [1]. Un texte antérieur du « Chronicle (30 novembre 2001) cite un opposant politique qui traite Chávez de « psychopathe » et de « type extrêmement agressif » [2]. Le « London Financial Times » le présente comme un homme « de plus en plus autocratique », qui gouverne ce que le journal qualifie de « démocratie-voyou » [3].

Dans le journal « Nation » (6 mai 2002), Marc Cooper, un de ces libéraux de la Guerre froide qui aujourd’hui défend l’empire, a écrit un article sur Chávez. Selon lui, le président, qui a été élu démocratiquement, « parle souvent comme une brute » et « frise la mégalomanie ». Cooper poursuit sa litanie : Chávez a un comportement « proche de la paranoïa », il gouverne en ayant recours à de la « démagogie grossière », il a « un style toujours plus autocratique ». Comme beaucoup d’autres opposants, Cooper minimise les réalisations de Chávez et son article présente une liste d’insultes plutôt que des analyses basées sur des faits concrets [4].

Selon d’autres porte-parole des médias Chávez est « d’humeur changeante », a une « mentalité d’assiégé », est un « incompétent », a un « caractère dictatorial ». C’est « un populiste de caserne », « un homme de poigne », une « personne conflictuelle » et, surtout, une « personne de gauche ». Les articles n’expliquent jamais ce qu’est « personne de gauche ». Une personne de gauche est quelqu’un qui préconise une distribution plus équitable des ressources sociales et des services humains, et qui appuie des programmes du genre que le gouvernement Chávez est en train d’implanter. (Inversement une « personne de droite » est quelqu’un qui s’oppose à de tels programmes et qui vise a accroître les privilèges insatiables du capital privé et la richesse de la minorité constituée de riches.)

Si l’expression « personne de gauche » est souvent utilisée dans les médias états-uniens, elle est rarement définie. Servant à étiqueter les gens, sa puissance vient du fait qu’elle n’est jamais accompagnée d’une définition, qu’elle porte en elle un sens abstrait caché, ce qui lui donne un grand pouvoir de démonisation, qui bloque à l’avance toute analyse rationnelle sur son véritable contenu politique.

Inversement, les médias états-uniens présentent les opposants de Chávez d’une toute autre manière. Ceux qui, en avril 2002, avaient organisé un coup d’État illégal et anticonstitutionnel contre le gouvernement démocratiquement élu, sont qualifiés de champions de la gestion des affaires publiques de type « pro-démocratique » et « pro-occidentalï ». En fait ces opposants sont les plutocrates (personnes très riches qui exercent par leur argent une influence politique) du libre-échange et les leaders du complexe militaro-industriel qui veulent maintenir l’ordre social des privilégiés. Au cours du coup d’État qu’ils ont organisé en 2002, ils ont tué, en 48 heures, un nombre de citoyens/ennes supérieur à celui des personnes qui ont été affectées par les changements réalisées par Chavez au cours de toutes ses années au pouvoir [5].

Quand le général Carlos Alfonzo, l’un de ces responsables, a été accusé pour le rôle qu’il y avait joué, le « New York Times » a choisi de le qualifier de "dissident", dont les droits ont été enlevés par le gouvernement Chávez [6]. Quatre autres officiers supérieurs, accusés d’avoir organisé le coup d’État de 2002, subiront probablement un procès. Ils seront sûrement décrits, eux aussi, par les médias, non comme des conspirateurs ou des traîtres qui ont essayé de détruire un gouvernement démocratique, mais comme des "dissidents", comme de simples citoyens respectables, dont le droit de ne pas être d’accord avec le gouvernement a été nié.

Le président Hugo Chávez, dont j’ai écouté trois conférences publiques, s’est révélé, au cours de sa présidence, être une personne éduquée, articulée, particulièrement bien informé et qui a beaucoup lu. Doué d’un caractère généreux, de profonds sentiments humains et d’un esprit pénétrant, il fait preuve d’un dévouement sincère et inlassable à la réalisation de changements salutaires pour la majorité de son peuple. Il a prouvé qu’il est, sous tous ses aspects, à la hauteur de la révolution démocratique, respectable et pacifique, qu’il dirige.

Des millions de ses compatriotes croient avec justesse qu’il est le seul président qui se soit intéressé aux populations les plus pauvres de son pays. Il n’est donc pas étonnant qu’il soit l’objet de calomnies et de tentatives de coups d’État de la part des secteurs dominants de son propre pays et des cercles dirigeants du Nord du continent.

Chávez accuse le gouvernement des États-Unis de préparer un complot visant à l’assassiner. Je crois qu’il a raison.


(Texte traduit par l’équipe de traduction du journal « Clarté »)

Michael Parenti est l’auteur de deux livres récents : « Superpatriotism » (Superpatriotisme) et « The Assassination of Julius Ceasar » (L’assassinat de Jules César). Son dernier ouvrage, « The Culture Struggle » (La lutte culturelle), sera publié en automne. Pour de plus amples informations, consultez le site Internet de Michael Parent : www.michaelparenti.org



[1San Francisco Chronicle, 12 September 2004.

[2San Francisco Chronicle, 30 November 2001.

[3Financial Times, 12 January 2002.

[4The Nation, 6 May 2002.

[5See Gregory Wilpert, ed., Coup Against Chavez in Venezuela : The Best International Reports of
What Really Happened (Caracas : Fundación por Un Mondo Multipolar, 2003).

[6“Venezuelan Court Rules Against Dissident,” New York Times, 16 April 2005.

Messages

  • J’avais croisé un article parlant de lui il y a quelques temps. Son ambition était, parait-il, de faire de son pays un exemple de respect des droits de l’homme. Que des paroles ?

    Cet article tend à montrer que cette fois il ne s’agissait pas d’habituelles et creuses paroles de politicien. L’anecdote de la conversation dans l’avion me semble très révélatrice, autant que l’appel à l’assassinat de Chavez.

    Je vais me renseigner sur la situation au Venezuela, histoire de forger mon opinion. Car si l’espoir y bourgeonne, je veux pouvoir le défendre de ma propre voix.

    Farfadet

    • Espoir ?

      Face à la tutelle US exercée sur les media, la naissance de TELESUR, chaîne de télévision publique destinée à toute l’Amérique Latine :

      http://www.telesurtv.net/

      En espagnol

      Allegria

    • Mon espagnol n’est pas très bon mais je vais faire l’effort de lire. J’apprécierait toutefois des traductions si quelqu’un veut se dévouer à la tâche, ou à défaut quelques commentaires sur cette chaîne pour me guider.

      Farfadet

    • Docs sur le venezuela :

      Chavez Presidente !

      Entretien avec Maurice Lemoine, rédacteur en chef adjoint du Monde diplomatique, spécialiste de l’Amérique Latine et auteur de Chavez Presidente ! (aux éditions Flammarion)
      Chávez presidente ! est un roman d’espionnage qui constitue à la fois une chronique du coup d’Etat contre le président vénézuélien Hugo Chavez en 2002 et une mise au jour des mécanismes des jeux de pouvoirs internationaux.

      http://www.la-bas.org/ram/050617.ram

      http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=714


      Conférence de Maurice Lemoine intitulé « Venezuela : Médias putschistes »

      la conférence

      http://risal.collectifs.net/IMG/ram/mlemoine150503_01.ram

      le débat

      http://risal.collectifs.net/IMG/ram/mlemoine150503_02.ram

      http://risal.collectifs.net/texte.php3?id_article=428

      (En référence au coup d’état de 2002 perpétré contre Chavez...avec le soutien de la CIA et des USA....les seuls à avoir soutenus la dictature de Pedro Carmona les 12 et 13 avril 2002)....


      Alain Lipietz (député vert européen) raconte ses impressions au sujet de l’opposition Vénézuélienne, de Chavez et du processus bolivarien

      http://lipietz.net/blog.php3?id_breve=37

    • INFOS SUR TELESUR :

      http://www.latinreporters.com/venezuelapol25072005.html

      Extraits :

      TITRE :
      "Télévision satellitaire financée aussi par Cuba, l’Argentine et l’Uruguay
      Venezuela : Telesur contre "l’impérialisme communicationnel"

      SUITE :

      CARACAS, lundi 25 juillet 2005 (LatinReporters.com) - Promouvoir l’intégration latino-américaine, préserver l’identité régionale et "combattre l’impérialisme sous toutes ses formes" sont les objectifs déclarés de Telesur (Télésud), qui a lancé dimanche des émissions internationales quotidiennes.

      Cette chaîne satellitaire dont le siège est à Caracas a pour principal promoteur le président vénézuélien Hugo Chavez. Elle associe le Venezuela (51% du capital), l’Argentine de Nestor Kirchner (20%), Cuba (19%) et l’Uruguay de Tabaré Vazquez (10%).

      Créée avec un investissement initial de dix millions de dollars, Telesur devrait émettre 24 heures sur 24 après la phase préliminaire actuelle, limitée à quatre heures quotidiennes.

      ... ... ... ...

      C’est surtout l’emprise continentale de la chaîne américaine CNN, qui émet aussi en espagnol, que Telesur cherchera à réduire.

      Le Conseil consultatif de la nouvelle chaîne comprend des journalistes et intellectuels de diverses régions du monde. Parmi eux, Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique. Des personnalités de l’opposition conservatrice vénézuélienne prétendent que ce mensuel serait devenu "une référence de l’antiaméricanisme et des adversaires de la globalisation".

      A Washington, la Chambre des Représentants avait approuvé mercredi dernier une proposition, qui doit encore être débattue au Sénat, visant à intensifier des émissions radio-télévisées vers le Venezuela pour compenser "l’antiaméricanisme" supposé de Telesur."

      Allegria

    • Est ce que Telesur sera diffusée sur un satellite européen (Astra notamment) ?

    • traductions Español-Français pages web entières , bonne qualité ; ceci n’est pas une pub. mais l’avis de quelqu’un qui parle aussi bien Français que Espagnol :

      http://www.systran.fr/index.html

    • Oui, la traduction systran entre le français et l’espagnole est tellement bonne que nous sommes obligés au service de traduction de la commission européenne, de marquer les pages traduites par ce moyen, un gros message rouge en début de document.

  • Les multiples articles de "The Nation" dédiés au Venezuela sont loin d’être une "liste d’insultes", et présentent l’indéniable avantage de se vouloir, non pas neutre (rappelons que "The Nation" est un journal historique de la gauche radicale américaine), mais lucides dans la mesure du possible.

    l’article de Marc Cooper est consultable :

    http://www.thenation.com/docprint.mhtml?i=20020506&s=marccooper

    et pour d’autres : http://www.thenation.com/directory/hugo_chavez

    On peut défendre le régime de Chavez sans tomber dans l’apologie unilatérale d’un homme sans aucun doute autoritaire, issu des rangs de l’armée (parachutiste). On peut défendre les efforts sociaux fournis par son régime et les "Cercles bolivariens" (cf. l’article de "The Nation" intitulé "Chavez et le petro-populism) sans minimiser les problèmes de délinquance & de corruption énormes qui se posent dans ce pays, ce que tout le monde sait.
    La gauche doit en finir avec les soutiens inconditionnels à ses figures de proues, le scandale récent de Lula le rappelle (même si rien n’a prouvé jusqu’à présent qu’il est impliqué dans ce scandale qui touche avant tout le PT, il est bien triste de voir le PT tomber dans les "pratiques courantes" au Brésil d’achats de voix et de financement illégal de campagnes politiques ; et on peut dénoncer les insuffisances de la politique de Lula et le scandale éclaboussant le PT sans tomber dans une critique caricaturale qui ferait porter à Lula tout le poids de l’histoire du Brésil).

    PS :

    http://www.liberte-algerie.com/ présente le point de vue d’un Algérien sur la situation au Venezuela. Il ne se prétend pas être une "analyse objective des faits", un court séjour n’a permis à l’auteur que de donner ses impressions.

    http://risal.collectifs.net/ très bonne revue sur l’Amérique latine