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Debat : violence, non-violence et critique de la politique Marxisme.

Publie le dimanche 27 février 2005 par Open-Publishing
7 commentaires

De JERVOLINO Domenico , Professeur de philosophie, Université de Naples, directeur de la revue Alternative. Section Etudes marxistes.

Après quelques considérations sur le thème de cet atelier, je résisterai à la tentation d’une intervention « philosophique », pour m’arrêter sur le débat qui est né en Italie autour du thème communisme-non-violence, qui est sûrement quelque chose de nouveau pour nos amis des autres pays d’Europe.

Je voudrais partir dans cet exposé de deux citations de textes qu’ « Alternative », la revue que je dirige, va publier dans son prochain numéro 6

La première est tirée d’une présentation que Wolfgang Haug fait de son Dictionnaire historique et critique du marxisme : après avoir dénoncé comme prématurée et intempestive l’annonce de la mort du marxisme, Haug souligne que personne ne peut connaître aujourd’hui quelle serait la forme d’une nouvelle synthèse. Nous n’avons maintenant, à l’aube du XXIe siècle, que des fragments d’un savoir, à la fois lucide et aveugle, traversé par une pluralité d’exigences, d’expériences, d’hypothèses, d’antagonismes, de possibilités.

Dans le même Dictionnaire Etienne Balibar a écrit la voix Gewalt , dont « Alternative » va publier une version un peu réduite. Gewalt dans l’allemand qui était la langue de Marx et des premiers marxistes garde une ambiguïté entre les significations violence, force, pouvoir. Dans ce long texte, Balibar souligne un paradoxe dans la relation que le marxisme entretient avec la question de la violence, c’est- à-dire que, tout en ayant apporté une contribution décisive à l’intelligence du « rôle de la violence dans l’histoire », le marxisme n’en a pas moins été fondamentalement incapable de penser (et donc d’affronter) « le lien tragique qui, de l’intérieur, associe politique et violence dans une unité de contraires elle-même suprêmement ‘violente’ ». Et cela pour plusieurs raisons : le privilège accordé par la théorie marxiste à une forme de domination (l’exploitation du travail), dont les autres apparaissent comme des épiphénomènes ; l’optimisme anthropologique inscrit au cœur de la conception du « progrès » en tant que développement des forces productives de l’humanité ; une métaphysique de l’histoire, enfin, en tant que réalisation concrète du procès d’aliénation et de réconciliation de l’essence humaine générique, par la quelle le marxisme reprend le schème théologique et philosophique de la conversion de la violence en justice.

Selon Balibar, le problème sous-jacent à toute cette histoire est celui d’une « civilisation de la révolution » (Zivilisierung der Revolution) dont dépendent, en contrepartie, les possibilités réelles d’une « civilisation de la politique » et de l’Etat lui-même. Il ne s’agira pas d’ une question particulière, mais bien de la question constitutive de la politique.

A la fin de ce long article que je ne peux ici résumer, Balibar évoque comme l’un des grands « rendez-vous manqués » de l’histoire du marxisme la confrontation qui n’a jamais eu lieu entre la politique léniniste de « dictature du prolétariat » et la politique de « non-violence » et de « désobéissance civique » de Gandhi, celle-ci ayant été l’autre grande forme de pratique révolutionnaire du XXe siècle. La non-violence gandhienne -écrit- il - n’est pas (ou plutôt n’est pas seulement) une morale, mais d’abord une politique, avec sa propre conception du conflit social entre oppresseurs et opprimés, et sa propre façon d’en renverser progressivement le rapport de forces en instituant une « conversion des moyens et des fins ». Il cite Bipan Chandra 1988 comme le seul grand auteur de formation marxiste qui se soit aventuré dans cette direction..

Cette rencontre, qui n’a jamais eu lieu, « pourrait prendre place dans l’esprit des hommes du XXIe siècle, confrontés au développement d’une économie mondiale de la violence et à la crise concomitante de la représentation et de la souveraineté ». Cette rencontre entre communisme et non-violence aurait pour les hommes de notre siècle « l’intérêt d’attirer notre attention non seulement sur la nécessité de civiliser l’Etat, mais sur celle de civiliser la Révolution - l’une n’étant pas plus facile que l’autre, mais conditionnant la reprise d’un héritage théorique marxiste qui a progressivement découvert sa multiplicité en même temps que sa fragilité ».

Or, Haug et Balibar n’ont évidemment rien à voir avec la discussion ouverte en Italie autour et dans Rifondazione comunista à propos de la question communisme-non-violence. Les citations dont je suis parti font simplement de préambule à mon intervention, sans engager pour autant d’autres responsabilités que la mienne. Mais, c’est vrai : le débat italien ambitionne à donner lieu à une nouvelle synthèse, de « refonder » une pensée communiste moderne.

Qu’est-ce que c’est « refonder » ? Je réponds avec une définition donnée par Paul Ricoeur, dans une rencontre philosophique à Amiens, « refonder, c’est relancer les promesses non tenues du passé », en quelque sorte, rouvrir le futur du passé. C’est cela que nous devons, à mon sens, à l’histoire des luttes et des espoirs des générations qui ont vu dans le communisme un horizon de libération future. Mais nous sommes maintenant confrontés à un échec. Peut-on résoudre maintenant cette impasse à la même manière de Bertold Brecht qui dans un poème célèbre demande pardon aux hommes du futur du fait que les hommes des années terribles de la révolution et de la guerre, n’ont pas eu la possibilité d’être gentils ? Ils auraient voulu être gentils, mais la dureté des temps les ont contraints à opposer violence contre violence ! Mais nous savons maintenant que de cette dialectique n’est pas issue une transition vers une société meilleure, un principe d’humanisation, une percée qui nous conduise au delà de la barbarie, mais plutôt une nouvelle sorte de barbarie. L’histoire s’est développée encore une fois du mauvais coté.

Donc il y a quelque chose qu’il faut revoir, ré-examiner dans notre héritage. Bien sur, personne ne croit simplement pouvoir abolir la violence du monde, avec nos désirs, avec nos aspirations pieuses, mais reste le constat que la simple opposition de violence contre violence n’a pas engendré une société de justice : la faute peut-être est dans le mélange ambigu de cette dialectique non questionnée.

L’enjeu de ce questionnement au fond est le sens du politique et de l’action politique.

Il faudrait d’abord, à mon avis - du point de vue philosophique qui est le mien - distinguer la violence de l’usage légitime de la force. Cette question est traitée de façon satisfaisante, à mon sens, par Enrique Dussel dans son Ethique de la libération, un livre maintenant traduit partiellement en français chez l’ Harmattan.

Sa dédicace rend hommage à l’armée de libération zapatiste. Ce détail nous suggère que nous ne nous trouvons pas - dans une éthique de la libération - dans un contexte qui ignore la nécessité de s’opposer avec les armes dans certaines circonstances à l’oppression. Pour les mouvements de libération il faut certes épauler son fusil, mais pour Marcos il faut aussi le déposer le plus vite possible. Et nous savons que l’évolution de la stratégie zapatiste est allée dans cette direction, en passant d’une forme de lutte armée à une initiative non-violente.

Le droit de résistance à l’oppression et le droit de défense des individus et des sociétés ne sont donc pas en question, en formes proportionnées à la gravité des menaces et des enjeux. Mais il faut distinguer soigneusement ces droits des formes de leur exercice. Du point de vue d’une éthique de la libération - qui est aussi le mien - il n’est pas seulement permis, mais il devient même obligatoire dans des circonstances particulières de l’histoire et de la vie, de résister, défendre soi-même, ses proches, son peuple contre une violence agressive et/ou oppressive, mais il faut se garder toujours de ne pas tomber dans des formes de réponses qui se situent au même niveau de l’agression ou de l’oppression. Il y a une veille maxime juridique que j’aime citer, parce dans la prégnance de la langue latine tout est dit ce qu’il faut dire : « Jus incontaminatae defensae », c’est -à-dire : droit de défense sans contamination, sans se laisser contaminer. Dans la littérature de la Résistance européenne contre le nazisme et le fascisme nous pourrions trouver plusieurs témoignages qui expriment au plus haut niveau une conviction pareille ainsi que la préoccupation d’éviter toute forme de contage par la barbarie de la guerre.

Revenons au débat italien. Je crois pouvoir affirmer que personne chez nous n’a remis en question la valeur des luttes de notre passé, notre solidarité aux luttes de libérations des opprimées, la lutte armée de la Résistance dans laquelle nous avons nos racines, pas seulement nous, les communistes mais la République italienne elle-même et sa Constitution. Dans la conscience des résistants il y avait l’aspiration profonde à un monde nouveau, l’espoir de combattre la dernière des guerres : on n’expliquerait pas autrement le pacifisme explicite de notre Constitution qui « répudie » solennellement la guerre et n’admet que (seulement) la « défense de la patrie » en cas d’agression comme « devoir sacré de tout citoyen ». (C’est la raison pour laquelle le gouvernement italien a du cacher sous la forme d’une mission de paix notre intervention en Iraq).

La proposition de Fausto Bertinotti et de la majorité de Rifondazione a été d’ordre politique et elle concerne le présent et le futur prévisible de l’action politique : j’ajoute qu’elle est politique, non pas pour un certain (quelque) mépris de l’éthique, mais parce que nous ne croyons pas au parti-église ni non plus au parti philosophe, au parti historien qui donne une version authentique de l’histoire.

La tâche d’un parti est d’organiser l’action collective, et de lui donner un sens. C’est la politique au sens noble du terme, qui, aujourd’hui, dans nos sociétés en crise risque de disparaître.

Nous partons donc d’un diagnostic de la situation présente du monde globalisé : c’est l’énorme diffusion de la violence, c’est la guerre infinie (plus que jamais) de plus en plus instrument de domination qui nous pousse à la réflexion. La réponse simplement réactive - violence contre violence - à notre avis, ne serait pas une réponse efficace. Elle serait plutôt une réponse désespérée. (Et je me réfère à la violence des pauvres, des masses. La violence terroriste à la Bin Laden, je la considère placée dans le champ adverse, proche de la violence de la guerre). Notre conclusion est donc qu’il faut chercher dans une autre direction, qu’il faut mettre en question radicalement la logique de la guerre et de la politique conçue comme continuation de la guerre. Il faut couper les racines de la violence, avec une pratique active et diffusée de la non-violence. La non-violence est-elle ici une option éthique ? Dans notre proposition elle est surtout une proposition politique. Je ne refuse pas l’idée que ce choix puisse avoir aussi une dimension éthique ou bien éthico-politique au sens gramscien de ce mot. Mais cela appartient à un ordre de réflexion successif, dirais-je.

Ce qu’il faut vérifier, du point de vue de l’action concrète, immédiate d’un sujet collectif tel qu’un parti communiste, est que cette proposition ait une motivation, une cohérence, une possibilité d’être pratiquée et une efficacité réelle.

La première vérification nous vient de l’expérience du mouvement altermondialiste de ces dernières années qui a été aussi le mouvement pour la paix, de facto ce mouvement a pratiqué la non-violence sans la théoriser ; de cette façon il est devenu la seconde puissance mondiale qui s’oppose à la seule super puissance impériale.

Je peux dire que la proposition de Rifondazione donne une forme politique à cette expérience exceptionnelle qui a été la grande nouveauté de notre temps à gauche et dont nous avons été une composante active. Et à mon sens il n’est pas juste de penser que ce mouvement a été battu parce qu’il n’a pas réussi à éviter la guerre, il a réussi au contraire à la limiter et à maintenir ouverte une question guerre-paix : c’est une histoire qui n’est pas finie. Attendons pour dire qui est le vainqueur. Il ne semble pas que ceux qui ont adopté des méthodes de résistance violente jusqu’à présent aient obtenu de meilleurs résultats.

Mon idée est que même des questions cruciales comme la liberté des palestiniens ou celle des iraqiens un jour pourront trouver une solution seulement grâce à une opposition non-violente de masse, telle celle qui a gagné contre l’apartheid en Afrique du Sud. En Afrique du Sud la non-violence a été choisie par une alliance politique qui comprenait aussi les communistes. Rifondazione n’est donc pas seule dans cette recherche d’une stratégie politique adéquate au niveau de la lutte à l’âge de la mondialisation. On peut mentionner encore l’évolution des zapatistes et l’exemple de l’Amérique Latine, où les expériences de lutte armée sont plutôt un résidu du passé, mais sûrement le présent est un présent de luttes démocratiques, non-violentes ou de résistance à la violence des adversaires.

De plus il ne faut pas oublier que la plupart des luttes sociales et ouvrières dans le pays de démocratie libérale se sont développées dans un contexte pacifique, et que les mouvements ouvriers et syndicaux ont considéré justement une victoire la reconnaissance sociale et juridique de la légitimité de ses luttes après la répression étatique souvent violente des premières années.

C’est toujours de luttes, de conflits ce dont nous parlons. Nous considérons la non-violence comme un moyen, pas comme un fétiche. Mais un moyen - si j’ose dire - plus cohérent avec la finalité d’une société d’hommes et de femmes libres et égaux.

Il n’est pas dépourvu de signification le fait de trouver dans le mouvement des femmes une racine des pratiques non-violentes. Mais on n’oubliera pas que dans le mouvement ouvrier aussi il a eu toujours - mêlé peut-être avec des attitudes opposées - une aspiration profonde à la paix, et une opposition radicale à la guerre qui a eu ses martyrs de Jean Jaurès à Rosa Luxemburg. D’autre part, même la phrase de Marx à propos de violence comme accoucheuse de l’histoire n’a pas la signification qu’on a voulu y voir. Marx et Engels ont pris leurs distances par rapport aux idées blanquistes, à toute exaltation de la violence. Avec la sensibilité d’une femme, Hannah Arendt souligne que les douleurs de l’accouchement ne sont pas la cause de la naissance. La violence, pour les fondateurs du marxisme n’était qu’un élément secondaire, cela n’a pas empêché la diffusion du stéréotype du communiste sanguinaire, bien avant les tragédies du XXème siècle.

Mais je ne suis pas à la recherche de saints pères fondateurs : je reconnais que notre recherche d’une rencontre entre communisme et non-violence nous conduit vers une nouvelle constellation, vers une synthèse inédite, plus souple dans le choix des formes de l’action politique, plus respectueuse des individus, qui dans leur vie concrète, sont les sujet d’un autre monde possible. Ce qui décide à la fin, c’est la praxis.

Finalement, c’est vers la question de la politique et du pouvoir que nous sommes ramenés. L’ambiguïté de l’allemand Gewalt qui est à la fois violence et pouvoir cache peut-être en soi aussi le lien entre les deux questions. Notre recherche autour de la non-violence implique une conception du pouvoir, de la nécessité de le transformer, dans le sens d’une démocratie radicale, d’une Demokratisierung de la vie, en partant des relations et des interactions entre les sujets en chair et en os. C’est là, à mon avis, l’enjeu plus profond de notre débat et de tout projet de « refondation » communiste.

http://netx.u-paris10.fr/actuelmarx/m4jervom.htm

Messages

  • Je voudrais réagir sur un point, qui n’est pas l’objet central de cette intervention, mais, pusiqu’il est question de "marxisme", et caitalisme et de communisme, qui détermine au fond toute une position politique, sur une base idéologique.

    Il s’agit de ce passage :

    le marxisme n’en a pas moins été fondamentalement incapable de penser (et donc d’affronter) « le lien tragique qui, de l’intérieur, associe politique et violence dans une unité de contraires elle-même suprêmement ‘violente’ ». Et cela pour plusieurs raisons : le privilège accordé par la théorie marxiste à une forme de domination (l’exploitation du travail), dont les autres apparaissent comme des épiphénomènes ;

    "Le marxisme est l’ensemble des contresens qui ont été faits sur Marx", disait Michel Henry (1976). Or Marx, n’a pas ’privilégié’ l’exploitation : il a montré et démontré qu’elle est la contradiction fondamentale (et non principale), entre capital et prolétariat, par la lutte de classes, qui définit le capitalisme comme mode de production dans lequel sont subsumées (soumises, déterminées) de façon certes dialectique, les autres formes sociales de domination, d’oppression, y compris en redéfinissant les formes historiques sur lesquelles le capitalisme s’est contruit (par ex. le racisme avec l’exclavage et la colonisation, ou le patriarcat dans la structure familiale... le femme comme prolétaire du prolétaire, comme disait Flora Tristan).

    Nous assistons depuis la fin du stalinisme à une relecture de Marx dont on pourrait se réjouir, si elle n’était pas orientée, ceci plus encore depuis l’effondrement de l’URSS (un capitalisme bureaucratique bien réel, comme plusieurs l’ont montré, sur la base de Marx, depuis les années 20, repris dans les années 60, des Conseillistes aux Situationnistes en passant par Socialisme ou Barbarie). Il suffit de se pencher sur les livres de l’édition concernant Marx. On y trouve, en France, de Vadée à Maler, en passant par Bidet, Kouvélakis, Bensaïd, Sève, et y compris plus théoriquement Abensour et Rancière, tout ce qu’on veut autour des thèmes de la démocratie et de la politique (contre) l’Etat, l’utopie, la philosophie etc. Un grand absent : l’exploitation. C’est à se demander de quel capitalisme nous parlent ces "marxistes".

    Le corollaire est que pour sortir de la vulgate stalinienne, de l’orthodoxie du diamat (matérialisme dialectique), pour chasser le très mauvais effet de la "dictature du prolétariat", on est retombé dans une autre forme de lecture sollicitant Marx en fabriquant en son nom une nouvelle idéologie, une analyse du capitalisme qui ne doit pas grand chose à l’auteur du Capital, et donc pour les plus ’radicaux’ au sein des mouvements actuels contre l’ultra-libéralisme, un certain ’anticapitalisme’, très démocratiste, citoyenniste, mais fort peu soucieux d’abolir le Capital, l’exploitation, le travail salarié, les classes etc. (en gros ce qui définit sous une forme ou une autre la révolution communiste)

    Cet anticapitalisme ne s’en prend qu’aux formes produites par l’exploitation capitaliste, au plus visible (l’Etat de guerre, la dérive recoloniale et liberticide conduite par les USA, les marchés, la finance internationale, la marchandise étant le prétexte ’marxiste’ qui reste scotché à une lecture superficielle du premier chapitre du Capital -oeuvre aujourd’hui quasi introuvable en Librairie, dans son intégralité). Les partis et organisations communistes, soucieuses de se refaire une santé après avoir raté l’altermondialisme, surfent allègrement sur le citoyennisme et concoctent tous ensembletous ensemble la super alternative radicale, à grands renforts de surenchères de vocabulaire (plus ’anticapitaliste’ que moi, tu meurs à l’extrême gauche)

    Ce qui s’explique assez bien, c’est qu’avec la perte de l’identité ouvrière, l’affaiblissement des organisations communistes, les nouvelles modalités d’exploitation (le nombre d’ouvrier ne cesse pourtant d’augmenter dans le monde)... l’exploitation est moins visible (chez nous) et les formes de dominations de’oppressions, d’aliénations diverses... le sont davantage, pusiqu’elles coorespondent au besoin pour le Capital de transformer la plus-value en capital aditionnel, sous la pression de la tendance à la baisse du taux de profit : les dominations, et la violence avec, sont donc des élément nécessaires au capitalisme dans le procès de sa valorisation, de sa reproduction, mais ceci toujours sur la base de l’exploitation, ou de la sur-exploitation (d’où la panoplie de mesures de restructurations du temps et de l’espace de travail depuis trente ans).

    A trop vouloir bien faire, pour coller à la perception première que les populations ont du système, et pouvoir les séduire sur le plan politique, on se retrouve inévitablement à oublier les caractéristiques fondamentales du Capitalisme telles que Marx les a analysées. Il n’est par conséquent pas étonnant qu’on lui substitue un ensemble de concepts qui relèvent davantage de la philosophie politique pré-marxienne, et notamment ceux de citoyen, société civile, Etat comme instance neutre... mélanges dont les marxismes orthodoxes français et italiens ont pourtant déjà fait les frais (des mélanges thoréziens aux plus togliatesques...)

    Autant dire que l’on peut avoir quelques doutes sur la possibilité qu’une telle "refondation communiste" puisse abolir le capital, en commençant par nier que l’exploitation demeure son fondement.

    Patlotch

    • Communisme ou stalinisme

      "Le mort continue à peser sur le vivant" aurait dit Marx, et le stalinisme, bien que désormais il soit depuis longtemps un "chien mort" continue à laisser sa charge négative sur la refondation du communisme et de la gauche anticapitaliste. C’est la raison pour laquelle il faut continuer à en analyser les racines et à dénoncer les dégâts qu’il a causés au mouvement ouvrier et à la recherche de construction d’une société alternative au capitalisme.

    • Patlotch sort totalment du stalisme STP...

      ***

      Hors du stalinisme. Pour le communisme

      "Oublier Staline", une tentation toujours présente. Mais, si nous voulons changer le monde, tout refoulement est interdit.

      de Rina Gagliardi

      En 1967, l’Agence NOVOSTI diffusa en Italie une publication de propagande explicite, ayant pour titre L’Union Soviétique. Une petite encyclopédie : un petit livre "naturellement" hagiographique, plein de chiffres et de pourcentages sur l’industrie, l’agriculture et, plus en général, des résultats d’une société désormais acheminée sur la route "de la construction du communisme". La chose la plus singulière de ce texte est qu’un nom y manque complètement : celui de Staline. L’histoire de l’U.R.S.S. - voire de la Russie - y est reconstruite avec une certaine ampleur (à partir du Vème siècle av.J.C. jusqu’à Pierre-le-Grand, de Mikhaïl Lomonosov, fondateur de la première université, jusqu’à la naissance des premières organisations ouvrières), jusqu’à la Révolution d’Octobre. Mais le seul personnage qui y soit nommé est celui de Lénine, puis on passe directement de 1917 au 33ème Congrès du PCUS. Aucune trace de Josif Vissarionovic Dzugasvili, à aucun sujet.

      Un refoulement si éclatant qu’il semble incroyable. Un exemple plutôt maladroit, pourrait-on ajouter, de réécriture de l’histoire par effacement, sinistre technique de type stalinien (immortalisée par Orwell dans son célèbre 1984). Ce refoulement nous livre toutefois un indice intéressant d’une tendance répandue, dans des formes différentes, à l’Est comme à l’Ouest : oublier Staline et le stalinisme. Regarder toute une période historique avec la sensation concentrée, et bien sûr angoissée, d’une "grande et terrible" époque pendant laquelle, comme l’écrivit l’historien américain Stephen Cohen, "une montagne d’énormes réalisations" coexista avec "une montagne de délits inouïs”. Mais s’arrêter là, justement. Chercher secours dans la catégorie de l’"accident historique", fût-il de dimensions importantes, revenir à la fatidique devise de Croce du heri dicebamus. Et surtout résister à l’interrogation de fond : celle du pourquoi et celle du comment tout cela a été possible.

      La réponse "négationniste"

      Les racines du refoulement sont donc très claires et vont au delà de toute recherche historique et politique, même minutieuse, complexe et exigeante. Si la plus grande tentative du XXème siècle de changer une société dans la direction du socialisme s’est terminée, comme elle s’est terminée, par une immense tragédie et par une féroce et sanguinaire dictature, qu’est-ce qui nous garantit qu’il ne s’agisse pas là de l’issue obligée de n’importe quelle transformation révolutionnaire ? Comment redonner à nos mots-clefs - le socialisme, le communisme - le sens qui leur est propre, c’est-à-dire celui d’un grand projet de libération des femmes et des hommes, en les arrachant par une secousse conceptuelle violente, secousse de valeurs et secousse historique, de leurs réalisations concrètes sur cette terre ?

      A ces dures questions, comme nous le savons très bien, une grande partie du mouvement communiste (tout le groupe dirigeant du PCI, par exemple) a répondu en amplifiant le processus de refoulement au-delà de ses limites : c’est-à-dire en statuant que le "mal" était tel déjà dans sa racine et jusque dans ses prémisses. Un siècle et demi d’histoire était ainsi banalisé comme erreur ( "illusion", a dit Furet) et même Staline, dans un sens bien précis, justifié dans ses crimes - en tant que seul interprète autorisé, historiquement légitimé, d’un mouvement, le mouvement communiste, aveugle et auto-trompeur par sa nature même. Vice-versa et parallèlement, le capitalisme et son idéologie spécifique, le libéralisme dans toutes ses acceptions, devenaient le seul horizon possible de l’histoire et de la société - tout juste avec quelques corrections, quelques interventions modestes de la politique.

      Nous remarquons, encore, que cette énorme "reconversion" politique et idéologique s’est vérifiée non pas à la moitié des années 50 quand le voile sur la période stalinienne commençait à se soulever et même pas à la fin des années 60, pendant la longue agonie brejnévienne, mais juste avant la fin de l’Union Soviétique, devenue désormais son propre fantôme. Le PCI fut capable de dépasser le traumatisme du XXème Congrès et du rapport Kroutchev en tant que porteur d’une expérience propre, originale, relativement autonome de la culture politique du stalinisme. En revanche, il ne survécut pas à la chute du mur de Berlin et au moment où le drapeau rouge fut baissé des flèches du Kremlin, parce qu’il avait perdu désormais son identité révolutionnaire, sa raison d’être. Là aussi, il s’agit d’une donnée restée presque inexpliquée, ou peu creusée, dans la discussion de ces dernières années.

      Le stalinisme de Staline

      C’est donc entièrement à nous - aux nouveaux communistes du XXIème siècle, à tous ceux qui ne renoncent pas au projet de la "Grande Réforme du Monde" - d’assumer le poids d’un bilan critique, la tentative d’une véritable mise à plat. Sur Staline, avant tout, et sur le "stalinisme de Staline", aucun justificationisme n’est admissible - surtout si l’on est intéressé, comme nous le sommes de façon vitale, à l’avenir du socialisme.

      "Sous la dictature de Staline", a écrit Aldo Agosti," le processus révolutionnaire a été déformé et défiguré à tel point que le patrimoine d’idées et de valeurs qui avait été à la base de la révolution d’Octobre a été rendu méconnaissable. Le dommage causé à l’image du socialisme, à sa force d’expansion, à sa valeur d’alternative historique pour l’humanité, a été incalculable". Il est vrai : le tyran géorgien hérita, à la mort de Lénine, d’une sorte de mission impossible. La révolution européenne, et surtout celle de lAllemagne, avaient été défaites, noyées dans le sang : la jeune république soviétique où Lénine avait opéré son "forçage" révolutionnaire sur la base de la prévision d’une catastrophe imminente du capitalisme et d’une prolongation indéfinie du conflit mondial, se retrouvait seule - sans amis ni alliés, entourée en revanche d’ennemis internes et externes. Une fois sortie avec succès de cette immense épreuve, elle emprunta le chemin de l’industrialisation accélérée, de la collectivisation forcée de l’agriculture, du dépassement du sous-développement économique : de "maillon faible de la chaîne"impérialiste, la Russie devenait le siège d’élection d’une autre expérience impossible, la construction du socialisme "dans un seul Pays" .

      L’hyper puissance du parti

      Les racines de ce qui a été appelé stalinisme se trouvent avant tout ici, dans le modèle de développement qui a eu le dessus après les grands débats des années 20. En un gigantisme économique concentré surtout sur la croissance quantitative (l’acier, l’industrie de base, l’énergie), sur l’obsession, d’ailleurs logique, de la planification centralisée (les plans quinquennaux), sur une modernisation qui a compromis tout rapport équilibré entre la ville et la campagne.

      Les résultats, mais surtout les coûts payés pour cette véritable "révolution d’en haut" furent d’une portée énorme. Il suffit de citer les chiffres du premier plan quinquennal, 1929 : ils prévoyaient une croissance de la production industrielle de 180%, de l’agriculture de 55%, du PIB de 103%. Des chiffres qui ne furent atteints que partiellement, mais qui restent un exemple de "titanisme" rarement atteint dans un laps de temps si court. Il suffit de s’arrêter aux chiffres approximatifs de la dramatique guerre civile qui se déroula dans les campagnes jusqu’au début des années 30 : plus de 5 millions de paysans déportés, famines, maladies, déplacement forcé vers les villes.

      Les bases structurelles de l’URSS et de la Russie, qui allait devenir une grande puissance économique mondiale, changeaient radicalement.

      Mais les changements, dus à l’époque du système économique entraînèrent ceux du système politique : le parti unique, au long de ce processus et de cette répression gigantesque, devint de plus en plus totalisant, jusqu’à se juxtaposer complètement à l’état et à la source unique du pouvoir. Le parti contrôlait tout, des choix à l’organisation de la culture, la vie politique d’en haut comme celle d’en bas, la vie au quotidien et le sort de chacun. Le parti dictait les plans quinquennaux et contraignait le musicien Prokofiev à réécrire sa Katerina Ismailova selon des critères plus "populaires" et moins avant-gardistes. Le parti dirigeait un développement colossal de l’instruction, de la santé, de l’émancipation de la femme, mais uniformisait tout aux paradigmes du marxisme-léninisme, une doctrine systémique qui aurait donné la chair de poule à Lénine lui-même, un penseur d’un pragmatisme extraordinairement aigu.

      Le parti était son chef, Jozif Vissarionovic Dzugasvili dit Staline, qui transforma toutes les indications léninistes de propositions contingentes en dogmes ossifiés, d’ "états de nécessité" en sempiternels principes. Par le Manuel d’histoire du parti communiste bolchevique, instrument de formation de base pour au moins trois générations de communistes, Staline fit de lui-même un point de repère théorique indiscutable. Prélude aux tueries des années 30 (le mystérieux cas Kirov, l’assassinat de Trotsky au Mexique en 1940) et aux grandes purges de 38, pendant lesquelles furent assassinés tous les grands protagonistes politiques, intellectuels et militaires de la révolution d’Octobre, de Boukharine au général Tukhacewski. Un nombre exorbitant de communistes fut contraint aux "aveux", à la torture, à l’humiliation d’eux-mêmes, à la mort. Et un nombre incalculable de citoyens fut contraint à une vie indigne de ce nom.

      Un héritage dramatique

      Mais combien a pesé la culture politique du stalinisme dans l’histoire des communistes du XXème siècle ? Evidemment beaucoup. Comment aurait-il pu en être autrement, L’Union Soviétique a été, forcément, pendant 70 ans, le repère des communistes (mais aussi de nombre de socialistes, travaillistes, démocrates) : elle était la preuve concrète qu’on pouvait aller au-delà du capitalisme et même avec des résultats de premier ordre. Et, avec la victoire de Stalingrad et le tribut de sang et de sacrifice payé à la lutte contre les armées allemandes, il était aussi et surtout le pays auquel l’Occident tout entier devait d’avoir été sauvé de la barbarie nazie. Quels autres modèles étaient disponibles, reconnaissables, utilisables ? Il y avait, c’est vrai, heureusement, la voie italienne vers le socialisme, avec laquelle Togliatti construisit un parti "nouveau", de masse, assez différent du modèle soviétique.

      Mais Togliatti lui-même n’arriva pas à aller au-delà de l’idée d’un camp socialiste, par rapport auquel une grande autonomie était de mise mais dont la croissance, même contradictoire, demeurait en tant que garantie objective de sa propre position stratégique : la preuve du fait que les communistes avec tous leur distinguo et toutes leurs spécificités nationales, étaient du bon côté de la barricade de l’histoire. Il y avait certes la Chine de Mao qui, pendant plusieurs années, expérimenta un équilibre différent entre industrialisation et agriculture - en allant jusqu’à l’audace de la révolution culturelle qui mettait en discussion la division sociale des rôles, le rapport entre travail manuel et travail intellectuel, la centralité absolue du "Quartier Général". Mais elle était physiquement et culturellement lointaine - et surtout elle n’apparut jamais comme une expérience "gagnante". Il y avait Cuba, avec sa révolution spéciale et autochtone - mais qui rentra bientôt dans l’orbite du système soviétique. Pour toutes ces raisons et pour beaucoup d’autres, la culture politique du stalinisme été forte, rayonnante et enracinée.

      Les nombreux stalinismes

      La vérité est que peut-être, tandis que le "stalinisme" est une abstraction difficile à motiver, en-dehors du contexte historique et politique où il murit, il y a eu (et il y a) en revanche plusieurs "stalinismes". Il y a le stalinisme de qui, comme de vastes masses de millions de communistes, a admiré inconditionnellement ce "merveilleux" georgien et n’a jamais cessé de l’admirer avant et de penser à lui nostalgiquement après. Un mélange d’amour pour le leader fort - l’homme, plus ou moins, de la providence - et pour le leader puissant capable de représenter à lui seul tout l’espoir de rachat de l’humanité subalterne et souffrante. Il s’agit là du stalinisme des "justificationnistes", ceux qui, en suivant à la lettre la dictée de Croce, jurent sur le fait que l’histoire ne se fait pas avec des "si", et donc que tout ce qui est réel est rationnel - étant donné que les goulags, les purges et la terreur sont une donnée inévitable de l’histoire et de la construction du socialisme.

      Il y a aussi le stalinisme comme hérédité, "métabolisée" mais jamais vraiment mise en discussion, de l’agir politique : une hérédité qui attribue au pouvoir, à sa conquête et à son maintien un rôle si privilégié, qu’on finit par considérer "mineure", par rapport à l’horizon du communisme, la dimension de la transformation sociale, culturelle, interpersonnelle. Evidemment, tous ceux qui ont le culte du primat du pouvoir politique ne sont pas des stalinistes. Et d’ailleurs, tous ceux qui ont le culte de l’état ne soutiennent pas pour autant une conception brutale et autoritaire du rôle de l’état. Toutefois, c’est exactement là que se niche le dérapage qui - dans le régime stalinien - devient erreur systématique et horreur : dans l’absolutisation de la sphère du pouvoir, dans la séparation permanente entre fins et moyens pour les atteindre, entre le lieu unique de la "conscience" (le Parti) et donc de la vérité, et les nombreux lieux du désordre (la société), de la partialité, du non savoir. Oui, notre révolution est redevenue pleinement actuelle. Il sera bon cette fois, de la gagner pour de vrai, dans le politique et dans le social.

      Sans partis uniques et sans dépositaires de la conscience extérieure (extérieure à qui ?).
      Si possible, avec les masses.

      Liberazione, 5 Mars 2003

      Traduit de l’italien par Karl & Rosa de Bellaciao

      http://bellaciao.org/fr/art_ge.php?id_article=11929

    • "Patlotch sort totalment du stalisme STP..."

      J’imagine que je dois "sortir du stalinisme", où je ne suis jamais entré, et je ne vois pas en quoi le texte qu’on m’oppose (sauf à entrer dans une bataille rangées de copiés-collés) répond en quoi que ce soit au fait que dans les références au marxisme aujourd’hui, c’est bien souvent l’exploitation qui est sortie... pour se refaire une santé post-stalinienne, mais an évacuant la cracatérisation du capitalisme (dont le stalinisme n’est qu’une production monstrueuse, j’ai donné les références critiques, on peut ajouter Rubel, Marx contre le marxisme, comme étape)

      Il suffirait, pour preuve, d’un copié-collé des orgas, qui censées héritées aujourd’hui de Marx à "gauche de la gauche", se précipitent en courant après leur ombre dans l’alternative radicale : chiche ? PCF, LCR, SUD, CGT, Alternatifs, CNT Vignole, OCL etc. La grande conccurrence sur le marché démocratiste... Au besoin une simple analyse lexicale de leur prose est édifiante, sur la question de l’exploitation... Alors les Italiens et la violence, on sait comment les communistes italiens ont la dialectique souple, relativement à Marx...

      La question de fond ce n’est plus de "sortir du stalinisme" mais du capitalisme, et pour commencer comprendre ce qu’il est aujourd’hui, qui n’est pas une somme de dominations et d’oppression dont l’exploitation... Ou alors jeter Marx avec l’eau, le bébé, la baignoire, le fleuve, le pied, Héraclite etc.

      Mais bon, nul n’est obligé... je sais que ce n’est pas à la mode

      Patlotch

    • PCF, LCR, SUD, CGT, Alternatifs, CNT Vignole, OCL etc. .... et Toni Negri avec le Vert ???? :-)

    • Le négrisme ça va sans dire qui n’est que la partie la plus ob-scène, la plus spectaculaire, du démocratisme radical, mais les thèses du ’revenu universel’ ne fonctionnent pas différemment au fond de tout sytème de redistribution du ’gâteau’, de Gorz à Artous, Bidet... sans parler des Martelli et Sève qui fond rentrer le ’communisme’ dans la bouillabaisse démocratiste, des théoriciens de centre-gauche à ceux de la LCR avec leur phase de transition...

      Je suis peut-être un doctrinaire obsessionnel, mais j’attends qu’on m’explique comment on peut prétendre sortir du capitalisme tout en aménageant le travail salarié et en voulant y faire rentrer à force tous les prolétaires... du moins pour qui considère que Marx n’a pas pissé dans un violon pendant quarante ans de sa vie.

      Si l’on fait une rapide recherche sur les bases théoriques des partis, orgas, assoc... on verra assez vite que la plupart confondent le prolétaire avec le salarié (contre Marx dans quelque écrit que ce soit) ; le prolétaire est l’individu libre qui n’a que sa force de travail à vendre pour vivre... ou crever. Le salarié c’est le prolétaire qui a trouvé à la vendre, et qui est dès lors une force productive du capital... Le chômeur n’est pas a priori un salarié potentiel, mais un prolétaire qui crève dans le capitalisme comme mode de production. Alors quans les ’communistes’ n’ont plus à lui proposer que rentrer dans la danse... ça devient drôlatique.

      Le comble de la supercherie c’est le mot d’ordre alternatif radical citoyen : "abolir le chômage", qui n’est rien d’autre, à y regarder de près, qu’une utopie capitaliste : tous au boulot allons nous faire sucer le sang et adhérons à la CGT et à AC pour nous défendre en faisant élire nos bons représentants purs et sains sur des listes ouvrant ces sectaires de partis... C’est peut-être choquant ramassé comme ça, mais ça fait pas un pli pour tout marxiste qui se respecte.

      Ben que nous voilà un programme pour une poignée d’années, contre l’ultra-libéralisme, le social-libéralisme, avec les vedettes de la nouvelle scène démocratiste et l’extrême gauche dansant la gigue gauchiste pour lui trouver sa pureté révolutionnaire...

      Un piège à con peut en cacher un autre

      Patlotch

    • Finalement je sui en accord avec tout les deux… Domenico e Patlotch