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Declaration de l’Assemblée contre le TGV (Pays Basque Sud)

Publie le vendredi 12 décembre 2008 par Open-Publishing

L’Assemblée contre le TGV, depuis la perspective de ses 15 ans de lutte contre le projet de Train à Grande Vitesse, tient à faire connaître les réflexions suivantes :

 L’opposition au TGV doit être la plus ample, la plus populaire et la plus participative possible. Les outils adéquats pour parvenir à la paralysie de cette infrastructure sont l’ information véridique sur les impacts du projet, la désobéissance civile, l’action directe et la mobilisation massive.

 La critique du TGV est aussi une critique du système social qui l’impulse. S’opposer au TGV signifie prendre conscience des graves dommages écologiques et sociaux du développement. Face à la mobilité imposée et au gaspillage de l’énergie et des ressources, nous défendons l’autonomie et la proximité ; face à l’autoritarisme et à la hiérarchie, l’auto-organisation et l’assemblée qui débat et décide.

 Il n’existe pas de violence comparable à celle qu’exercent les Etats et le capitalisme sur la nature et les êtres humains dans leur vie quotidienne. Morts causées par les guerres, par les contaminations, par les accidents de travail, par les voitures-cercueils ; misère salariée, chômage ; corps de police, prisons, etc., ne sont que quelques-unes des formes de la violence, "diffuse" ou non, que nous supportons au quotidien. Les travaux du TGV auront déjà coûté la vie à un ouvrier roumain, dans le village de Luko, le 14 juillet.

Pour toutes ces raisons, suite à la mort d’Inazio Uria, copropriétaire d’une entreprise constructrice du TGV, causée par ETA à Azpeitia le 3 décembre de cette année, l’Assemblée contre le TGV expose ce qui suit :

 Nous exigeons d’ETA qu’elle n’intervienne pas dans ce conflit. Cela ne signifie en aucun cas que nous soutenons en quoi que ce soit la politique "antiterroriste" de l’Etat espagnol mais que nous voulons étendre la réflexion sur les moyens légitimes de lutte pour empêcher qu’on nous impose le TGV et pour préserver l’autonomie du mouvement d’opposition.

 Nous accusons les partis politiques et les entreprises promoteurs du TGV d’avoir appliqué une politique des faits accomplis par laquelle ils essaient d’imposer ce projet en utilisant tous les moyens possibles : occultation des impacts destructeurs du TGV sur les plans social et écologique, intoxication informative et harcèlement policier à l’encontre des opposant-es à l’infrastructure, militarisation des chantiers, propagande mensongère et refus total de prendre en compte les consultations populaires et les multiples formes d’expressions hostiles au TGV.

Que nul ne se serve de cette mort pour appuyer la construction de ce projet dont nous continuons à exiger la paralysie totale.

 De la même manière, nous accusons les médias d’avoir d’abord déprécié cette lutte, puis d’ avoir tergiversé à son sujet jusqu’à ce que se soit produite la mort d’Inazio Uria ; ils se sont alors excités pour des intérêts charognards où l’intoxication médiatique se soumet à une campagne de discrédit et de criminalisation de l’opposition au TGV

 Enfin, nous réaffirmons que nous revendiquons des méthodes de lutte adéquates contre le Train à Grande Vitesse et contre les valeurs que représente cette infrastructure, - la plus dévastatrice qui ait jamais été projetée dans notre pays-, à savoir la conscientisation, la mobilisation, la désobéissance, l’action directe ; et nous appelons la population basque et tous les secteurs opposés au TGV à s’impliquer activement dans la lutte quotidienne jusqu’à l’obtention de la paralysie définitive du projet. Parce que c’est possible, nous y arriverons.

Assemblée contre le TGV, 10 décembre 2008

Declaration de l’Assemblée contre le TGV