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Des manifestations du 1er mai sous le signe du pacifisme

Publie le samedi 3 mai 2003 par Open-Publishing

BERLIN - Les traditionnelles manifestations du 1er mai ont été
placées sous le signe de l’opposition à la guerre en Irak et se sont
déroulés dans le calme dans la plupart des pays, à l’exception de certaines
capitales européennes comme Londres et Berlin où les forces de l’ordre
s’attendaient à des heurts avec les manifestants.

A Berlin, la police a fait une démonstration de force, déployant 7.500
hommes dans les rues de la ville dans la perspective d’affrontements alors
que 29 policiers berlinois avaient déjà été blessés dans des échauffourées
avec des manifestants quelques heures avant la mise en branle des défilés.

Un groupe de 200 anarchistes s’en est pris aux agents antiémeutes à coup de
pierres et de bouteilles, à l’issue d’un rassemblement pacifique qui avait
réuni 4.000 personnes dans un parc de quartier de Prenzlauer Berg.

Un porte-parole de la police berlinoise a indiqué que le calme était revenu
depuis et que 97 personnes avaient été arrêtées. Des heurts ont également
été signalés à HAMBOURG où la police a procédé à 74 arrestations.

La capitale allemande est coutumière des 1er mai violents depuis 1987.

"ENTREPRISES DE DESTRUCTION MASSIVES"

A Londres, où des groupes d’extrémistes "anti-capitalistes" ont dressé une
listes de plus de 50 "sociétés de destruction massive", la police redoutait
que les manifestations ne dégénèrent.

Les noms et les adresses des sièges de ces entreprises - des groupes
pétroliers, des fabricants d’armes, des banques et autres multinationales -
ont été publiés sur un grand nombre de sites internet alternatifs.

La police londonienne a mobilisé 4.000 hommes dans les rues de la capitale
pour faire face aux risques de violence alors que les organisateurs espèrent
que l’ampleur des manifestations contre la guerre en Irak se confirmera dans
les défilés du 1er mai.

"Le mouvement anti-guerre n’a pas perdu de son souffle. Les gens sont
toujours en colère contre la guerre en Irak", a déclaré Andrew Burgin de la
coordination "Arrêtons la guerre" (Stop the war).

Il y a deux ans, le 1er mai avait tourné à l’émeute dans la capitale
britannique, quand des manifestants cagoulés avaient incendié des voitures,
dévasté un magasin et profané la tombe du Soldat inconnu.

En France, la défense des retraites et de l’emploi a éclipsé les slogans
pacifistes, à Paris comme dans les grandes villes de province, alors que le
mois de mai s’annonce très revendicatif.

A Berne, la capitale helvétique, la police a dû recourir aux canons à eau
pour disperser 300 manifestants qui tentaient de prendre d’assaut une
entreprise d’armements contrôlée par l’Etat. Les manifestants réclamaient
l’interdiction des exportations d’armes par la Suisse.

A Zurich, 7.000 personnes ont défilé dans le calme, selon la police, pour
s’opposer à la guerre en Irak et vilipender les "patrons profiteurs" qui
continuent de se payer généreusement malgré les difficultés que traverse
l’économie mondiale.

A Moscou, les formations politiques pro-gouvernementales et les
organisations syndicales ont mobilisé 25.000 personnes pour un grand
rassemblement, à côté duquel le défilé organisé par les communistes faisait
pâle figure.

La foule a joyeusement déambulé dans l’artère principale de la capitale
russe emmenée par le maire Iouri Loujkov et accueillant dans ses rangs
l’ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev.

LES CHINOIS, CLOÎTRES CHEZ EUX

Au Japon, miné depuis plus de dix ans par la récession, des milliers de
syndicalistes ont manifesté dans tous le pays.

A Séoul, 20.000 manifestants ont réclamé une réduction de la durée du
travail, une amélioration des conditions une plus grande sécurité de
l’emploi.

A Manille, 10.000 manifestant ont défilé pour réclamer de meilleures
conditions de travail.

Dernier grand pays à se réclamer du communisme, la Chine a dû renoncer aux
fastes des commémorations du 1er mai en raison de l’épidémie de pneumonie
qui frappe le pays et tout particulièrement Pékin.

Sur recommandation des autorités, les Chinois sont restés cloîtrés chez eux
alors que plus de 87 millions d’entre eux avaient profité l’an dernier de la
Fête du travail pour regagner leurs province d’origine.