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Des questions "racistes" pour tester le tram de Jérusalem

Publie le mercredi 25 août 2010 par Open-Publishing

Un questionnaire de satisfaction proposé aux futurs usagers du tram, financé en partie par Alstom et Veolia et reliant Jérusalem-est à Jérusalem-ouest, comportait des connotations racistes.

Ofra Ben-Artzi, une militante de la gauche israélienne, et belle-soeur de Sara Netanyahu, femme du Premier ministre, n’en a pas cru ses yeux lorsqu’elle a lu le sondage proposé aux futurs usagers du tramway de Jérusalem. Deux questions en particulier provoquent aujourd’hui la colère : "Les passagers, juifs comme arabes, peuvent monter librement à bord du tramway sans passer le contrôle de sécurité, cela vous dérange-t-il ?" et "Le tramway dessert trois stations à Shua’Fat (les quartiers arabes de la ville, ndlr), cela vous dérange-t-il ?". Ben-Artzi ne décolère pas : "Imaginez les mêmes questions à Londres ou a New York ! Cela montre le niveau de racisme que nous avons atteint."

Le tramway de Jérusalem, desservant la partie ouest de la ville (israélienne) et les colonies juives de la partie est (palestinienne) doit être mis en service en avril 2011. Le groupe City Pass comporte des participations des sociétés françaises Alstom et Veolia. A la signature des contrats en 2005, cette collaboration avait été très critiquée et quelques procédures sont d’ailleurs en cours, initiées par des associations pro-palestiniennes qui reprochent au tracé de la ligne de desservir les territoires occupés.

Des remarques qui mettent de l’"eau dans le gaz"

Le ministère des Transports et les officiels de la ville de Jérusalem se sont vivement opposés aux questions du sondage, le qualifiant de "raciste". Yair Maayan, le directeur général de la municipalité a d’ailleurs écrit au président de City Pass Limited, s’indignant :

"Nous sommes abasourdis de voir qu’une compagnie privée traite ces affaires, qui ne la regardent de toute façon pas. Et qu’elle ose poser des questions qui ravivent les tensions à Jérusalem." Maayan demande à l’entreprise une "enquête" pour savoir qui a eu l’initiative d’un tel questionnaire.

Du côté de City Pass, on ne comprend pas le tollé : "Le but de ce sondage était de comprendre certains aspects d’un chantier très complexe, y compris concernant les questions de sécurité." Et de mettre en cause l’indignation de la mairie : "Leurs remarques mettent de l’eau sur le gaz et ne servent pas les intérêts de nos concitoyens".

Source LEXPRESS.fr