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ECHEC A BERLUSCONI

Publie le samedi 16 avril 2005 par Open-Publishing

La crise ouverte du gouvernement italien marque l’inéluctable déclin du berlusconisme. Même s’il arrive à recoller les morceaux de sa majorité, aujourd’hui divisée comme elle ne l’a jamais été, Silvio Berlusconi semble condamné à une pénible fin de législature, contraint de survivre politiquement jusqu’aux élections législatives de 2006, en menant une politique économique et sociale qu’on lui aura imposée.

En cas d’élections anticipées, ce printemps pourrait marquer la fin prématurée d’une expérience politique originale que l’Europe a suivie avec curiosité depuis 2001. L’entrepreneur à succès qui faisait rêver le pays à des lendemains enchanteurs a progressivement déçu son électorat, comme l’indiquent tous les scrutins partiels depuis quatre ans. Son charisme personnel n’agit plus, alors qu’il était le catalyseur d’une majorité politique depuis l’origine très hétérogène. Son optimisme de façade ne rassure plus un pays démoralisé qui redoute son déclin économique. Ses alliés n’acceptent pas d’être aspirés dans la spirale de l’échec d’une politique économique et sociale qu’ils ont souvent critiquée, avant de la cautionner faute de mieux.

Tirant la leçon du cuisant échec de la majorité aux dernières élections régionales, le quotidien Il Secolo d’Italia, l’organe officiel d’Alliance nationale, principal allié de Silvio Berlusconi, a annoncé sans prendre de gants "la fin du berlusconisme". Cette religion de la réussite sociale a suivi la courbe de la situation économique de l’Italie, qui connaît la croissance la plus faible des pays européens.

La mauvaise conjoncture internationale et le bilan des gouvernements précédents ne sont plus des arguments suffisants face à la perte de compétitivité de l’Italie, la baisse de la production et de la consommation, l’augmentation du coût de la vie, la crise structurelle de son capitalisme familial et d’une industrie reposant sur des PMI mal adaptées à la mondialisation des marchés.

Il y a quelques mois, Il Cavaliere a imposé à ses alliés, y compris à son ministre de l’économie, une politique de baisse des impôts sur deux ans afin de relancer la consommation et de préparer au mieux les échéances électorales. Cela n’a pas suffi à renverser la tendance aux régionales. Cela n’a pas désamorcé la grogne sociale, qui promet un printemps agité. Cela a accentué le divorce entre M. Berlusconi et ses pairs entrepreneurs qui réclament des mesures énergiques en faveur d’un pays "en panne".

Le patronat ne cache pas sa préférence pour des élections anticipées plutôt qu’une nouvelle année de campagne électorale, donc d’immobilisme. L’horizon du berlusconisme est d’autant plus bouché que les Italiens devraient apprendre prochainement la nouvelle dégradation des comptes publics. Le déficit atteindrait 3,6 % en 2005 et 4,3 % en 2006, selon les estimations de Bruxelles, qui prépare, pour juin, une procédure contre Rome.

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Très intéressante aussi,dans le meme dossier,la carrière du Vendeur de fumée.

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