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EPR - EDF : une note « confidentiel défense » sur Internet

Publie le jeudi 18 mai 2006 par Open-Publishing
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Une attaque terroriste pourrait endommager ou détruire un réacteur nucléaire
de type EPR. Cette note secrète d’EDF vient d’être diffusée, par des
écologistes, sur Internet.

CHERBOURG. - Le document est classé « confidentiel défense ». Il émane
d’EDF. Il évoque la capacité de résistance d’un réacteur nucléaire du type
EPR, comme celui qui doit être construit à Flamanville dans la Manche, en
cas d’attaque terroriste et de crash suicide de type 11-Septembre.
Conclusion : en fonction de l’attaque et de l’avion utilisé, le réacteur
serait endommagé ou détruit. C’est cette note que les Verts de
Basse-Normandie et Greenpeace ont diffusée, hier, sur leurs sites Internet.

Les écologistes entendent ainsi protester après l’arrestation, mardi, par la
DST, de Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire. Le
réseau réunit plus de 700 associations. Les hommes de la Direction de la
sûreté du territoire ont perquisitionné son domicile à Bordeaux. Ils
cherchaient le fameux document secret. « Cette pièce classée « confidentiel
défense » a déjà été largement exploitée, citée et censurée lors des débats
publics sur l’EPR », assure l’organisation écologiste. Elle lance un appel à
la publication « pour que cessent les attaques contre le droit à
l’information des citoyens. »

Les Verts, qui ont choisi, eux aussi de diffuser la note, ajoutent : « Quoi
que l’on pense du projet d’implantation du réacteur EPR à Flamanville, il
est légitime que de telles informations puissent être portées à la
connaissance des citoyens, qui doivent être informés de manière complète et
transparente pour faire leur opinion. » Lors du débat public sur l’EPR,
plusieurs organisations écologistes avaient décidé de ne pas participer aux
discussions estimant qu’elles étaient « tronquées », notamment sur ces
questions d’attaques suicides.

Quels risques encourent ceux qui ont divulgué le document ? Une amende de 75
000 ? et jusqu’à cinq ans de prison.

EDF n’a pas souhaité, hier, réagir à ces nouveaux développements dans le
cadre de l’instruction d’une affaire en cours. L’électricien précise
cependant que « le classement « confidentiel Défense » avait justement été
établi pour préserver la confidentialité nécessaire à assurer la sûreté des
centrales nucléaires du parc de production d’EDF ». Stéphane Lhomme, libéré
après 14 heures de garde à vue, sera prochainement convoqué par le Parquet
de Paris, qui conduit l’enquête préliminaire.

Thierry DUBILLOT
Ouest-France 18/05/2006