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EZLN : de l’Alerte rouge à la Sixième Déclaration

Publie le vendredi 22 juillet 2005 par Open-Publishing

SIPAZ : de l’Alerte rouge à la Sixième Déclaration

De l’Alerte Rouge à la Sixième Déclaration de la Jungle Lacandone

Alerte Rouge zapatiste : incertitudes...

L’Alerte Rouge décrétée par l’EZLN (Armée Zapatiste de Libération
Nationale) le 20 juin dernier a à nouveau attiré l’attention du Mexique et
du reste du monde sur le Chiapas. A travers un communiqué, le Comité
Clandestin Révolutionnaire Indigène - Commandement Général (CCRI-CG) a
décrété la fermeture de ses structures civiles autonomes. Il a fait savoir
que ses membres avaient été mis “à l’abri” et que, jusqu’à nouvel ordre,
ils continueraient leur travail de manière “transhumante”.
L’état d’alerte dans tout le territoire rebelle a également signifié le
regroupement des commandants militaires, des bases de soutien et des
insurgés zapatistes qui réalisaient un travail social dans les
communautés, ainsi que l’évacuation de la société civile nationale et
internationale présente à ce moment-là dans les municipalités autonomes.
Seuls les services de santé communautaire ont été maintenus. L’EZLN a
exclu de responsabilité, quand à ses actions futures, toutes les
personnes, organisations civiles, politiques et comités de solidarité, et
les a remercié de leur soutien à la lutte pacifique des indigènes
zapatistes. Parallèlement, ils ont annoncé la rupture de tous les contacts
existant entre la structure civile zapatiste et les institutions
gouvernementales de l’état du Chiapas.

Ce n’est pas la première fois que l’EZLN se déclare en “Alerte Rouge”.
Elle l’avait également fait en 1995 lors de l’offensive militaire du
gouvernement ainsi qu’en 1997, après le massacre d’Acteal. Mais l’annonce
de cette mesure en plein processus de construction d’autonomie par la
voie des faits a généré une grande incertitude : la réapparition d’un
langage fortement militaire pouvait laisser penser à un éventuel retour
aux armes... ce qui a mis en évidence ­ pour ceux qui tendaient à le
minimiser ­ le fait que la guerre perdure, une guerre où les deux acteurs
(l’Armée Mexicaine et l’EZLN) sont toujours armés, où la déclaration de
guerre de janvier 1994 est toujours valide. En prenant connaissance des
communiqués zapatistes suivants, on a commencé à parler d’un “important
signe politique”. Il était alors clair que les communiqués obéissaient à
une logique de lutte politique et idéologique plus que militaire.
Utilisant son habileté discursive et sa capacité de communication, l’EZLN
a lancé une “provocation” risquée et tout à la fois mesurée pour annoncer
une “nouvelle étape” dans la lutte zapatiste.

...et naissance d’une nouvelle initiative

Dans un second communiqué, suite à l’Alerte Rouge, l’EZLN a annoncé que
depuis l’été 2002, parallèlement au processus autonome, elle avait mené à
bien une restructuration politique et militaire interne qui devait lui
permettre de répondre à toute attaque du gouvernement. Le troisième
communiqué expliquait avec plus de clarté que l’Alerte Rouge avait été une
“mesure préventive” pour protéger un processus de consultation interne
convoqué par le CCRI-CG. Il faut rappeler qu’en février 1995, le
gouvernement d’Ernesto Zedillo avait réalisé une offensive militaire pour
arrêter le Haut Commandement Zapatiste, alors même que l’EZLN réalisait
une consultation interne. L’EZLN a communiqué qu’il s’agissait d’une
consultation entre les insurgés et les bases de soutien pour évaluer les
années de lutte et de résistance avant de convenir d’une “nouvelle étape”,
en assumant ce que cela impliquait, à savoir le risque de perdre “le peu,
ou tout ce qu’ils avaient gagné“. Ils ont encore indiqué que face à ce
processus “tou(te)s les zapatistes ont la liberté morale de continuer ou
non avec l’ EZLN durant l’étape suivante”.

Par la suite, dans une lettre dirigée à la Société Civile Nationale et
Internationale, le Sous-commandant Marcos a définitivement écarté les
doutes en déclarant que la prochaine étape ne serait pas militaire. Il se
rapproche ainsi à nouveau de la société civile pro-zapatiste qui
accompagne le processus autonome civil et qui était resté déconcertée
devant la fermeture des Caracoles et des Comités de Bon Gouvernement, la
partie visible du mouvement zapatiste. Le cinquième communiqué a fait
savoir qu’après avoir consulté les communautés indigènes (par le biais
d’assemblées), l’EZLN avait décidé d’entreprendre “une nouvelle initiative
politique de caractère national et international” qui allait être
expliquée à travers la Sixième Déclaration de la Jungle Lacandone.

Il convient de rappeler que les Déclarations antérieures avaient été ­
sauf la Première qui coïncide avec la déclaration de guerre ­ un appel à
la mobilisation pacifique de la société civile pour parvenir à une réforme
intégrale de l’Etat mexicain. La Seconde Déclaration (1994) annonçait la
Convention Nationale Démocratique ; la troisième, la formation du
Mouvement de Libération Nationale (MLN) ; la quatrième, la création du
Front Zapatiste de Libération Nationale (FZLN) et la cinquième, la
consultation pour la Reconnaissance des Peuples Indiens et pour la fin de
la Guerre d’Extermination. Ces multiples propositions n’ont pas toujours
eu les résultats escomptés en termes de participation.

La Sixième Déclaration dresse un bilan de l’histoire et de la lutte
zapatistes au cours des 11 dernières années. Dans ce long document, les
zapatistes soulignent : “nous sommes arrivé à un point où nous ne pouvons
pas aller plus loin” ; une “nouvelle étape de la lutte indigène n’est
possible que si les autochtones créent des alliances (...) avec les
ouvriers des villes et les paysans”. Les Zapatistes analysent la situation
actuelle à échelle nationale et internationale : on vit “une guerre de
conquête dans le monde entier, une guerre mondiale”. C’est pourquoi ils
proposent la création d’un nouveau “front élargi” à échelle nationale :
“une alliance de personnes et organisations de la gauche authentique,
parce que nous pensons que c’est dans la gauche politique que se trouve la
véritable idée de résistance contre la globalisation néolibérale, et la
construction d’un pays avec justice, démocratie et liberté pour tous”.
Pour ce faire, ils prévoient d’envoyer une délégation de l’EZLN durant une
période indéfinie à parcourir le pays et forger
des alliances avec des groupes politiques et sociaux, indigènes, ouvriers,
paysans et étudiants afin d’unir les résistances contre le néolibéralisme.
L’objectif de ces rencontres est de créer “un programme national de lutte,
mais un programme qui soit clairement de gauche, c’est-à-dire,
anticapitaliste”. Les zapatistes repositionnent ainsi le centre de leur
stratégie à échelle nationale, en se proposant une politique active
d’alliances. Ils choisissent de réactiver la citoyenneté et de “la faire
sortir” de la logique des campagnes électorales partisanes, pour former un
front en faveur des changements de fond dont le pays a besoin, comme une
nouvelle constitution, entre autres.

D’autre part, sur le plan international, les Zapatistes proposent une
nouvelle Rencontre Intercontinentale pour pouvoir entrer en contact avec
les luttes anti-néolibérales du monde entier. Deux rencontres
“Intergalactiques” ont déjà été organisées : à La Realidad (Chiapas) en
1996, et en Espagne en 1997. Ces deux événements sont considérés comme
l’origine des rassemblements altermondialistes qui
ont pris forme à Seattle en 1999.

Contexte de l’Alerte Rouge

Le moment où l’Alerte Rouge a été émise n’a pas été choisi au hasard. Si le
communiqué annonçant l’état d’alerte des structures politico-militaires du
zapatisme a surpris tout le monde, il s’est vite avéré qu’il ne s’agissait
pas d’un coup de tête sinon du fruit d’un long processus de réflexion et
d’analyse ; non d’une fin, sinon d’un commencement. Il convient d’analyser
l’Alerte en prenant en compte le contexte national et tous les communiqués
zapatistes émis depuis un an. Juste avant l’Alerte, l’EZLN a publié
‘L’impossible (impossible ?) géométrie du pouvoir au Mexique’. Dans ce
texte, l’EZLN réaffirme sa position contre les partis politiques
mexicains, jusqu’à prononcer de dures critiques contre Andrés Manuel López
Obrador (AMLO), probable candidat présidentiel du Parti de la Révolution
Démocratique (PRD) avec une certaine chance de l’emporter. Cette année,
toute la politique nationale a tourné autour du thème des élections
présidentielles de 2006. Ces derniers mois, des mobilisations sociales des
plus importantes ont été organisées pour empêcher qu’AMLO ne soit éliminé
de la bataille électorale. López Obrador est considéré par beaucoup
comme une alternative venant du peuple, comparable à Luiz Inácio Lula da
Silva au Brésil ou Tabaré Vázquez en Uruguay. Néanmoins, les Zapatistes ne
voient pas en lui une alternative réelle pour la gauche mexicaine. Ils
font le pari de la construction d’un projet alternatif “à gauche et vers
le bas”, et en ce sens, AMLO représente pour les Zapatistes la ‘droite
modérée’ qui s’inscrit dans un modèle de Nation dépendant du capital
international.

D’autres facteurs se sont rajoutés à l’Alerte Rouge, augmentant la tension
présente dans la région. Quelques semaines auparavant, la banque Bilbao
Vizcaya Argentaria - BBVA-Bancomer avait fermé neuf comptes bancaires de
Enlace Civil A.C., une organisation mexicaine chargée de soutenir les
projets dans les municipalités autonomes zapatistes, en l’accusant de
“blanchissement d’argent illicite”. Par ailleurs, on a pu observer
d’étranges regroupements de bases militaires et policières au Chiapas, un
fait sans précédent depuis 2001. Ces mouvements se sont réalisés sans
aucune explication de la part du Ministère de la Défense Nationale
(SEDENA) ou du gouvernement fédéral. On a enregistré la fermeture de bases
de l’armée à El Calvario (dans le canyon du fleuve Perla), à X’oyep et Los
Chorros (toutes deux dans la région des Hauts-Plateaux), à Bochil et
Escopetazo (partie nord des Hauts-Plateaux), ainsi que deux autres
campements en dehors de la “zone de conflit”. Trois semaines après
l’Alerte Rouge, de nouveaux mouvements se sont produits dans la
municipalité de Chenalhó (Hauts-Plateaux) sans que cela signifie un
retrait de l’armée du Chiapas.

Réactions diverses à l’Alerte rouge

A ce jour, le gouvernement fédéral a émis peu de commentaires sur la
Sixième Déclaration. Xóchitl Gálvez, responsable de la Commission
Nationale pour le Développement des Peuples Indiens (CONADEPI) a fait
savoir : “la Présidence de la République attend les communiqués de l’Armée
Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) pour savoir quand et comment ils
réaliseront les actions annoncées”. L’initiative proposée a été précédée
par des manipulations discursives de la part de la classe politique et
certains signes de guerre.

Le jour même de l’Alerte Rouge, la SEDENA a communiqué qu’elle avait
effectué une opération militaire les 15, 16 et 17 juillet, au cours de
laquelle elle avait détecté et détruit 44 plantations de marihuana en
territoire zapatiste. Les médias ont diffusé la nouvelle au point de
présenter l’EZLN comme une narco-guerrilla. Plusieurs personnalités
politiques ont demandé à l’EZLN des explications quant à ses liens avec le
trafic de drogues. Cependant, il s’est vite avéré que les municipalités où
l’opération avait eu lieu -Tapilula, Rayón, Pueblo Nuevo ­ non seulement
se trouvent en dehors de la zone dite ‘de conflit’ mais qui plus est, il
n’y a pas de présence zapatiste à cet endroit. Finalement le Ministère de
l’Intérieur a dû démentir la première interprétation. On a pu redouter que
ces accusations justifient une contre-offensive du gouvernement juste
avant la nouvelle étape zapatiste.

Dans le milieu du pouvoir, la proposition zapatiste -avant même que la
totalité de la VIe Déclaration soit rendue publique- a été interprétée
comme l’abandon de la voie armée, le choix de l’EZLN pour la voie des
urnes et sa reconversion en parti politique. Le président de la République
Vicente Fox a donné “la bienvenue la plus enthousiaste à ce communiqué
allant dans le sens de l’action politique et le retrait de la voie armée”,
en affirmant qu’il “était aux ordres de Monsieur Marcos pour commencer une
étape d’accords et d’intégration des zapatistes à la vie publique”. Le
porte-parole présidentiel a assuré que le Président Fox était disposé à
annuler le mandat d’arrêt “suspendu” contre le sous-commandant Marcos,
afin qu’il s’incorpore sans obstacle à la vie politique. Le gouvernement a
également insisté sur sa “disposition au dialogue”, et sa “recherche de
rapprochements”.

Les zapatistes ont cependant clarifié que cette nouvelle initiative ne
cherchait pas la reprise du dialogue (dans le sens de la reprise du
processus de négociation) ; qu’ils n’allaient pas laisser les armes ;
qu’ils ne retiraient pas la déclaration de guerre ; et qu’ils écartaient
la possibilité de se transformer en une force politique partisane. La
classe politique liée aux partis avait fait son interprétation en fonction
de son propre penchant pour la voie électoral. Ce décalage a démontré
l’éloignement des deux visions.

La Commission pour la Concorde et la Pacification (COCOPA) a rappelé que
la Loi pour le Dialogue, la Conciliation et la Paix digne au Chiapas de
1995 restait en vigueur et que, de ce fait, il n’y avait aucune raison de
débouter des mandats d’arrêt. Dans le cadre de ces accords, les zapatistes
ne violent pas la loi s’ils respectent le cessez-le-feu et lancent une
initiative politique. Le chargé gouvernemental pour la paix au Chiapas,
Luis H. Álvarez a cependant affirmé qu’il “était incompatible d’opter pour
la voie politique et de rester armé”.

Le gouvernement de l’état du Chiapas, de son côté, s’est gardé d’émettre
une posture officielle face à l’Alerte Rouge, “par manque d’éléments” et
parce qu’il “s’agissait d’une affaire de caractère fédéral”. Deux jours
plus tard, il a annoncé, sans entrer dans les détails, que son
gouvernement avait également suspendu tout contact avec les ‘Caracoles’ et
les ”Comités de Bon Gouvernement”.

Lever de l’Alerte et changements dans la structure civile

Trois semaines après, le 11 juillet, le CCRI-CG de l’EZLN lève l’état
d’alerte et annonce la réouverture des différents Caracoles et des bureaux
des conseils des Municipalités Autonomes. Les Zapatistes invitent la
société civile nationale et internationale à reprendre le contact avec la
structure civile zapatiste, dont le travail reviendra peu à peu à la
normale. De plus, ils annoncent, comme résultat de leur évaluation
interne, une réorganisation des Caracoles. Pour corriger l’interférence
entre la partie militaire et la réalisation du travail civil, une
autocritique maintes fois soulignée, les Commissions de Surveillance seront
désormais composées uniquement de bases de soutien (civiles). Ces
Commissions serviront de pont entre les Comités de Bon Gouvernement et les
visiteurs. Elles informeront également les communautés et les
Municipalités Autonomes pour que celles-ci puissent être consultées et
puissent surveiller le processus autonome depuis la base. Les Zapatistes
ont également annoncé la création d’une nouvelle commission à l’intérieur
des Comités de Bon Gouvernement : les “Commissions d’Information“ chargées
de recevoir les personnes qui viennent pour mieux connaître l’histoire et
la lutte zapatiste.

Les défis de la nouvelle initiative

La nouvelle “étape de la lutte” zapatiste génère de multiples défis, non
seulement pour le mouvement zapatiste, mais pour la société toute entière.
Comme ils l’affirment eux-mêmes, il s’agit d’une initiative risquée en
tant que telle et du fait du contexte politique dans lequel le pays se
trouve. Cette initiative met cependant en évidence plusieurs choses. Elle
confirme la capacité des zapatistes à lancer une proposition depuis leur
vision politique, à un moment critique de l’histoire du Mexique.

Cette initiative souligne aussi la nécessité pour les Zapatistes, s’ils
veulent être cohérent avec un projet de lutte contre le néolibéralisme, de
tisser des liens plus étroits avec les mouvements mexicains et
internationaux de résistance active. Ce virage déjoue certaines critiques
que les zapatistes avaient reçues ces derniers temps, comme l’idée qu’ils
continueraient la voie de l’autonomie sans aller “au delà du Chiapas”.

De nombreux mouvements et organisations sociales nationales sympathisants
de l’EZLN et par ailleurs liés au PRD national ou à la tendance à faveur
de la candidature de Lopez Obrador, ces deux dernières appartenant à la
gauche institutionnelle, se voient obligés à se définir face à la
proposition zapatiste. Ceci peut générer des non-conformités chez ceux qui
soutiennent les deux options. Ce facteur conditionnera l’écho de la
proposition zapatiste auprès de ce qu’ils appellent les différentes
‘gauches’.

Il reste à voir comment un espace de cette amplitude peut fonctionner. Sa
taille ne représente pas seulement de nombreux défis mais aussi le danger
de répéter d’autres expériences frustrées comme la constitution d’une
Assemblée Constituante en 1994. Certaines organisations ont déjà exprimé
leur soutien à la nouvelle initiative zapatiste comme le Syndicat Mexicain
des Electricistes (SME) ou le Congrès National Indigène qui, de même que
les zapatistes, s’est déclaré “en alerte rouge”. On attend encore la
réponse d’autres secteurs de la société civile, qui attendent probablement
que les zapatistes concrétisent leurs actions futures. Un autre défi pour
les zapatistes sera de parvenir à un rapprochement avec des organisations
qui auparavant restaient en dehors de leur orbite, et qui, dans le
contexte national, peuvent voir la proposition zapatiste comme une issue
politique pour le pays. Dans cette logique, le 13 juillet, les Zapatistes
ont annoncé la formation de deux Commissions : “l’Intergalactique” pour
travailler la proposition à échelle internationale, et une comission
nationale qui commencera à se réunir avec toutes les personnes et
organisations d’accord avec la VIe Déclaration de la Jungle Lacandone à
partir du mois d’août.

Le ‘retour’ zapatiste à la politique nationale et internationale ne
signifie pas un recul du processus de construction de l’autonomie par la
voie des faits. La structure autonome dirigée par les Caracoles et les
multiples projets éducatifs, de production ou de santé qu’ils développent
présentent des avancées notables dans différents domaines. A partir de
l’évaluation du processus interne, les zapatistes ont entrepris certaines
modifications pour améliorer le fonctionnement des Caracoles. Sans
anticiper les avancées de la nouvelle proposition zapatiste à échelle
nationale et internationale, on peut imaginer qu’il y aura désormais deux
processus parallèles : la continuation de la construction des alternatives
depuis la base en réponse aux nécessités locales, et le lancement d’un
intense processus politique vers l’extérieur. Certainement les deux voies
se rétro-alimenteront mutuellement.

De manière “non électorale”, mais en profitant d’un calendrier politique
profondément marqué par les prochaines élections, les zapatistes veulent
démontrer la pertinence de faire “une autre politique possible”. Ils ont
ainsi décidé de continuer à exercer la pression sur le pouvoir depuis
l’extérieur, hors du système politique, et de recommencer à générer la
mobilisation citoyenne. Face à l’impossibilité de confronter la “guerre
néoliberale” depuis le système lui-même, les Zapatistes ont choisi de
resserrer les rangs pour le faire depuis la société elle-même.

Bulletin du SIPAZ juillet 2005, Vol X No. 2
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