Echec de la Conférence de l’OMC à Cancun

Cancun, le 14 sept. 03

Le blocage de la cinquième conférence ministérielle de l’OMC est le signe
d’une entrée en force des pays en développement sur la scène internationale.
Les ONG françaises de solidarité internationale et de protection de
l’environnement se réjouissent de cette nouvelle donne.
Il suscite l’espoir pour les centaines millions de personnes qui souffrent
quotidiennement des conséquences d’une libéralisation sauvage. Il constitue
une opportunité pour la communauté internationale de changer de cap et de
placer le système commercial multilatéral au service du développement
durable.

Les ONG françaises présentes à Cancun considèrent que le temps est venu de se
saisir des propositions suivantes :
La hiérarchie des normes internationales doit être reconsidérée pour donner
toute leur place aux droits de l’Homme et à la protection de l’environnement.
Concernant l’agriculture, la question des prix des produits de base et de la
maîtrise de l’offre doit enfin être inscrite à l’agenda afin d’assurer une
vie décente aux centaines de millions d’agriculteurs et de petits paysans qui
ne peuvent vivre des fruits de leur travail au Nord et au Sud. L’impératif de
souveraineté alimentaire doit être pris en compte.

Un accord multilatéral sur l’investissement ne peut se concevoir sans
réflexion sur la responsabilité et les devoirs des investisseurs.
Les pays pauvres doivent pouvoir choisir des régimes de propriété
intellectuelle adaptés à leurs besoins sociaux, sanitaires, économiques et
culturels. Ils doivent leur permettre notamment d’accéder véritablement aux
produits de santé et aux semences.

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