Écoutes du Monde : est-ce une affaire d’État ?

La tempête politique autour de l’affaire Woerth/Bettencourt est repartie de plus belle, plusieurs responsables pointant cette fois-ci un dysfonctionnement général au cœur de l’État.

S’agit-il d’une affaire d’État ?

« Cafouillage », « dévoiement », de la gauche à l’extrême droite, les réactions restaient très virulentes hier au lendemain d’accusations d’espionnages lancées par le Monde contre l’Élysée, tandis que le camp présidentiel maintenait ses dénégations.

La gauche, qui avait déjà réagi vivement après la sortie du Monde, a continué à enfoncer le clou. « Ca ne tourne plus rond au sommet de l’État », a estimé l’ex-patron du Parti socialiste, François Hollande.

Paroles contre paroles.

Le Monde accuse l’Élysée d’avoir sollicité les services du contre-espionnage pour identifier la source d’un de ses journalistes travaillant sur l’affaire Bettencourt-Woerth. Le quotidien du soir a annoncé son intention de porter plainte contre X.

Reste que David Sénat, l’ancien conseiller du cabinet de la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie qui se retrouve au centre des fuites à la presse dans l’affaire Bettencourt, « aurait été suspendu de ses fonctions » s’il ne les avait pas quittées.

Sur la base de relevés téléphoniques, David Sénat a été identifié comme étant la source du Monde.

Malgré les dénégations de l’Élysée, la procédure invoquée pour obtenir des données téléphoniques dans ce cas de figure n’est pas valable juridiquement, a fait valoir hier la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS).

Par ailleurs, la cour d’appel de Versailles autorise la juge Isabelle Prévost-Desprez à poursuivre son enquête sur les révélations des enregistrements clandestins liés à un abus de faiblesse de Liliane Bettencourt.

http://www.ladepeche.fr/article/2010/09/15/906892-Ecoutes-du-Monde-est-ce-une-affaire-d-Etat.html