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En cette fin de saison de chasse à la baleine

Publie le samedi 7 mars 2009 par Open-Publishing

Bonsoir,

Extrait d’un texte de l’association Sea shepherd.
Est ce que le pouvoir corrompts .. ou rend responsable ?

21/02/2009 - Peter Garrett manque de puissance et de passion.
commentaire de Liam Bartlett

En cette fin de saison de chasse à la baleine Liam Bartlett donne une évaluation cinglante de l’homme qui a abandonné la moralité de ses déclarations publiques pour satisfaire ses ambitions personnelles.

Ils ont grandi dans des pays différents mais avec des valeurs semblables. Ils partageaient les mêmes rêves et ont travaillé inlassablement pendant de nombreuses années avec les mêmes buts, se basant sur exactement les mêmes principes.

Ils sont devenus tous deux militants et étaient loués par ceux qui respectaient leur engagement, leur zèle et finalement leur passion sincère pour ce en quoi ils croyaient.

Seuls trois ans les séparent et on vous pardonnera de penser qu’ils doivent toujours être frères d’armes. Mais inexplicablement Peter Garrett et Paul Watson diffèrent par la qualité qui définit peut être le mieux un caractère : l’intégrité.

Sur le court chemin qui lui a permis d’être ministre fédéral, Garrett a démoli sa boussole morale et jeté par dessus bord tout bagage éthique qui pourrait rendre sa position inconfortable dans les couloirs gris de Canberra.

Le capitaine Watson, d’un autre côté, en tant que Capitaine du Steve Irwin, continue à se jeter entre les vaisseaux harponneurs japonais et les baleines majestueuses, prenant de grands risques personnels tout en écopant de critiques publiques, venant même du bureau du ministre Garrett, l’accusant d’être un "extrémiste".

Les contrastes ne pourraient être plus grands, alors où et quand a commencé la divergence ? La réponse facile tient en deux mots : la politique. Plus précisément un siège sûr accompagné de la promesse d’un portefeuille ministériel.

Paul Watson n’a jamais choisi la sécurité. En 1972 il était un des membres fondateurs et dirigeants de Greenpeace.

Il a toujours sa première carte d’adhérent, portant le numéro 007. Un an plus tard, de l’autre côté du monde, Peter Garrett devenait membre d’un groupe Rock appelé Midnight Oil.

Pendant qu’avec ses copains pleins de talent ils produisaient des paroles émouvantes portant sur d’importants problèmes d’environnement ou de société, Watson organisait la première campagne de Greenpeace contre la chasse à la baleine.

Dans les mois qui suivirent, Garrett chantait ses hits dans les pubs pendant que Watson affrontait tout depuis la flotte baleinière soviétique jusqu’au puissant lobby d’affaires des trappeurs de peaux de phoques sur la côte Est du Canada.

Les deux hommes ont eu un grand impact et ils ont tous les deux continué leurs actions. Ils se sont même trouvés une fois côte à côte, contestant la déforestation dans la vallée du Clayquot sur l’ile de Vancouver.

Garrett est devenu président de la Fondation australienne pour la Conservation tout en vendant des milliers d’albums qui couvraient tout les sujets, des droits à la terre à l’avidité des entreprises en passant par la politique étrangère des Etats Unis, les dangers nucléaires et les catastrophes environnementales.

Watson entre temps avait abandonné Greenpeace, écoeuré par ce qu’il considérait comme un manque d’action et un trop plein de bureaucrates. Il fonda Sea Shepherd conservation Society et sous cette bannière devint le fléau des pollueurs et des baleiniers tout autour du globe et fut désigné comme l’un des héros du 20ième siècle par Time Magazine.

Aujourd’hui encore il accuse Greenpeace de porter plus d’intérêt aux donations qu’elle sollicite pour rehausser son profil d’entreprise qu’à la véritable protection de l’environnement. Quand on en vient à la chasse à la baleine, dit-il, "ils ne font pas grand chose à part faire des pantomimes dans l’océan, des campagnes photographiques pour recueillir une masse de fonds et ne pas utiliser ces fonds pour sauver les baleines."

La déconfiture pour Garrett sembla commencer avec une campagne photo en 2004. Embauché par Mark Latham - ce qui explique peut être bien des choses - il balbutia quelque chose sur le fait de pouvoir faire plus de l’intérieur comme décisionnaire que comme contestataire.

Cette ânerie prévisible devint le signe précurseur de l’abandon de son dossier personnel contenant idées et moralité dans une poubelle géante en vue de recyclage.

Maintenant il apparaît que tout ce qui avait conduit à le respecter a été largement abandonné.

Depuis qu’il est devenu ministre, il a approuvé l’expansion d’une mine d’uranium et le dragage d’une baie à l’environnement fragile et il a donné son appui à une usine de pâte à papier, mais peut être que ce qui surprend le plus est sa prise de position sur la chasse à la baleine.

Le 18 septembre 2007 Garrett avait promis : " nous feront respecter la loi australienne interdisant le massacre des baleine dans le Sanctuaire Australien des Baleines." et " le parti travailliste a les tripes pour résister aux baleiniers japonais"

Il y en a encore plus dans la presse, mais tout cela n’est qu’une grosse blague. Dans les élections qui suivirent, Pinocchio Garrett et ses copains empochèrent les votes « Vert » tout en persuadant les braves gens comme Paul Watson de vanter ces bobards. Après avoir gagné, ils laissèrent les japonais tuer autant de baleines qu’ils le voulaient.

De fait, les Japonais opèrent illégalement dans nos eaux territoriales et le bureau de Garrett ne fait rien. Non - pire que rien - il se plie aux exigences des japonais avec sa diplomatie de toutou à mémère et passe son temps à critiquer non les criminels japonais mais les seuls qui ont les tripes de protéger les baleines -les Sea Shepherds de Watson. Peut être parce que Watson rappelle à Garrett qu’il est tombé bien bas.

Nous pensions que ses mouvements épileptiques lorsqu’il dansait étaient la marque d’une personnalité individuelle et unique qui ne bougerait pas sous les plus fortes brises. Nous avions même soutenu ses protestations les plus enflammées parce que, ma foi, c’était tout Garrett et il avait le courage de ses convictions.

Ô combien étions-nous dans l’erreur !

Vous vous rappelez la cérémonie de clôture des jeux olympiques de Sydney ? Difficile de croire que c’était il y a seulement huit ans et demi qu’il faisait un pied de nez à un premier ministre sur une scène internationale, vêtu d’un survêtement noir orné du mot "Désolé". - mais quand vous devenez membre de l’establishment vous vous retournez et vous laissez vos copains ministres vous chatouiller le ventre.

C’est un tournant époustouflant - utiliser un évènement dont le but est de mettre en valeur l’Australie pour marquer votre propre petit point de vue politique minable et ensuite, quand les choses deviennent difficiles, tourner le dos à ce que la plupart des australiens veulent et jeter votre propre système de valeurs par le hublot le plus proche.

La seule chose que Watson ait jamais jeté c’est une ou deux bombes puantes à un groupe de chasseurs japonais déguisés en scientifiques. Mais même si vous n’êtes pas d’accord avec sa tactique, vous pouvez être sûr que Watson essaie de faire ce qui est juste.

J’ai eu le plaisir de passer quelque temps avec lui l’an dernier à Atlanta, où 60 Minutes avait demandé son aide pour mettre en relief la situation lamentable des orques dans l’un des plus grands aquariums d’Amérique.

En dépit de son agenda surchargé, il fit tout ce qu’il pouvait pour s’assurer que nous pourrions ramener l’article et montrer au plus grand nombre de gens possible ce qui arrivait à ces créatures étonnantes. il ne s’intéressait absolument pas à son profil ou à ce qu’on penserait de lui et se moquait totalement de la façon dont le personnel de l’aquarium lui parlait ou le traitait, tant que le sort critique de l’animal était au premier plan et au centre. Ce gars était le vrai de vrai.

Inversement, revenir en arrière et lire les mots que Garrett a aidé à écrire incite à un degré d’incrédulité qui est véritablement d’une grande rareté. Prenez Pouvoir et Passion, par exemple : vous prenez ce que vous obtenez et vous obtenez ce qui vous plaît.

Il est préférable de mourir debout sur vos pieds que de vivre à genoux. A ce compte, le ministre de l’Environnement fait au moins 10 cm de moins que quand il a débuté, et traîne les chevilles pendant que j’écris.

Je pensais autrefois que la partie la plus forte de Garrett était sa conscience mais je réalise maintenant que ce doit être son atout le plus faible. Comme individu et non comme politicien, il est si compromis que je me demande s’il sait encore à quoi il croit.

Et je me demande : comment dort il alors que son lit brûle aussi ostensiblement ?

NDT : Peter Garrett fut le chanteur du groupe Midnight Oil connu dans les années 90 pour son titre "Comment pouvons nous dormir quand nos lits brûlent"(how can we wleep while are beds are burning) sur l’écologie de la planète.

http://www.seashepherd.fr/