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Et ils osent parler de démocratie ?

Publie le vendredi 26 octobre 2007 par Open-Publishing
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"Lorsque, à la stupéfaction générale en Europe, le “non” français est survenu, l’Allemagne s’est aussitôt sentie investie de la responsabilité de trouver une issue (…). Elle a très vite perçu que la seule solution serait de présenter le même texte sous une autre forme (…). On enlevait la troisième partie, qui n’était pour l’essentiel que la compilation de textes existants (…), et on rabotait quelques symboles (…). Présenter au nouveau président français (…) ce projet de traité simplifié, c’était lui offrir une chance de sortir de l’impasse (…).

L’opportunisme de Sarkozy a été de saisir immédiatement cette chance (…), tout en précisant bien qu’une telle version pourrait être ratifiée par voie parlementaire. Cette dernière précision (...) était essentielle pour convaincre nos partenaires européens que la France ne leur referait pas le coup du référendum raté. "

Ainsi s’exprime, sans même chercher à se cacher, le dénommé Favilla, éditorialiste du quotidien Les Echos. D’ordinaire, ce journal des capitalistes et spéculateurs a le triomphe plus modeste. Il faut croire que, cette fois, son enthousiasme est proportionnel au traumatisme provoqué par la victoire du vote non le 29 mai 2005, lorsque ou-vriers, employés, paysans, chômeurs, retraités, jeunes ont dit haut et fort : à bas l’Union européenne, à bas le traité de Maastricht !

Il n’empêche : sous ce titre, « Merci Angela, bien joué Nicolas », c’est à un cynique éloge de la duperie que se livre le quotidien du capital financier.

Et ces gens-là osent parler d’équité et de démocratie !

Ce serait, paraît-il, un sommet « d’intelligence pratique et de finesse politique » que de piétiner la démocratie en faisant adopter par le Parlement un texte rejeté par le peuple en référendum !

Quant à Ségolène Royal, elle approuve le traité « même imparfait » et l’adoption au pas de charge par le Parlement, car « ce n’est plus une question de principes ».

Principes ? Vous avez dit principes ?

Et après cela, on va dire aux cheminots unis pour la défense de leur régime de retraite que leur grève est scandaleuse parce qu’elle s’oppose aux décisions de l’Union européenne ? Et l’on osera tenir le même langage aux fonctionnaires dont les emplois sont supprimés et les salaires bloqués, aux assurés sociaux, aux internes, aux ouvriers licenciés, aux paysans…

Aux uns et aux autres, on opposera la prétendue légitimité de traités européens… imposés par la ruse, le mensonge, la duperie et le viol du mandat du peuple.

A en croire la presse, le président Sarkozy aurait pour priorité de faire ratifier ce texte au plus vite…

Que croit-il ? Qu’en procédant ainsi au pas de charge, il disposera dans les institutions de Bruxelles des appuis qui lui font défaut ici pour faire taire la classe ouvrière de notre pays ?

La démocratie, c’est le respect du vote du 29 mai 2005.

La démocratie, c’est la lutte de classe unie, travailleurs et organisations, pour défendre et préserver tout ce que Bruxelles veut détruire.

La démocratie, c’est la rupture avec l’Union européenne et la sortie de ses institutions.

Pour la démocratie, pour la rupture avec l’Union européenne, pour un parti ouvrier de lutte de classe, pour dire non au nouveau traité européen, tous à la Mutualité le 16 novembre prochain.

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