Être animal ou mourir.

Chacun de nos jours est plus ou moins nul.

Même ceux qui ont une vie passionnante du fait de leur notoriété finissent par se rendre compte que le jour présent n’est pas trop différent que celui de la veille, et que probablement il sera à peu près identique à celui de demain.

Il y a des exceptions.

Certains jours peuvent être pires que les jours normaux.

Comme la mode est « tiré d’une histoire vraie », pour que les gens se disent : quelle incroyable chance ces gens ont vécus des histoires vraies qui sortent de la nullité ordinaire de nos vies de tous les jours.

Donc voici une histoire vraie nulle.

Il y a une chose plus mignon qu’un petit chat, c’est un petit marcassin.

Je vous dis ça car je me promenais avec mon chien quand j’ai croisé, au bord d’un petit ruisseau, trois petits marcassins.

Comme le montre la photo qui illustre cet article, mon chien a réussi à tuer l’un d’entre eux.

J’étais très en colère, car je pensais que mon chien était de gauche, et je lui ais donné un coup, assez fort pour qu’il couine, comme avait couiner le marcassin au moment où mon chien l’avait mordu à la gorge.

Le regard de mon chien en a dit long sur ma non-animalitée.

Finalement, est-ce ma propre mort que j’avais en horreur quand j’ai vu en direct la mort du marcassin ?

Est-ce que la peur de mourir n’est pas la pire des choses qu’il puisse nous arriver, comme si la souffrance n’était pas suffisante.

Donc oui, un petit marcassin mort me fait de la peine, mais pourquoi ?
Parce-ce-que c’est injuste de mourir avant de devenir un gros sanglier aux yeux sanglants ?

Non, il faut l’admettre, j’ai été contaminé par toutes ces conneries d’histoires qui montrent les animaux comme des gentils ou des méchants.

Il n’y a rien de méchant pour un chien de mordre le cou d’un marcassin.

C’est juste que dans une autre vie, le chien n’aurait pas eu besoin d’un maître pour manger tous les jours.

Il aurait eu la chance de tomber sur un marcassin sans mère pour la défendre.

Pourquoi la mère n’était pas là pour la défendre.
Je suis fatigué de mes diatribes anti-chasseur, aussi dirai-je que la mère participait à un débat super démocratique en vue de discuter de la légalité de la couleur jaune.

Je suis fautif, j’ai un chien que j’ai domestiqué.
Je suis fautif, je suis domestiqué.

J’ai peur de la mort, tellement que quand je la vois, je ne peux m’empêcher de la cacher par tous les moyens.
J’ai d’ailleurs pris le cadavre et l’ai dissimulé.

Pourquoi ?
Il deviendra une charogne dégueulasse de toutes façon.
Non, dissimulé car impossible à regarder en face.

Aujourd’hui j’ai compris l’horreur ressentie par le pouvoir quand une révolution risque de venir.
Le fait de vivre, et l’oubli momentané de la peur de mourir.

Maintenant, une angoisse monte en moi.

Est-ce que mon chien a peur de mourir ?