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Europe ; le PCF et le référendum

Publie le vendredi 9 novembre 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

J’ai pris connaissance avec intérêt de la tribune libre puliée dans l’Humanité du 9 novembre 2007 sous la signature de Jean-Claude LEFORT, député du PCF, sur les " trois raisons fondamentales pour exiger un référendum" sur le nouveau traité européen.

J’adhère bien sûr au raisonnement constitutionnel qui démontre bien que le respect de la démocratie et de la souveraineté populaire nécessite impérativement un référendum.

Les 53 % de français qui ont voté Sarkozy le 6 mai 2007 ne peuvent en effet compter plus que les 55 % qui ont voté NON le 29 mai 2005.Et ce second tour de la présidentielle ne doit pas éclipser le choix émis par les citoyens le 22 avril 2007 lors du 1er tour où, à l’exception de Nicolas Sarkozy, tous les candidats du 1er tour représentant 69 % des exprimés rejetaient l’idée d’une ratification parlementaire. Même Ségolène Royal(qui, il est vrai, varie selon les années sur cette question) candidate du Parti Socialiste, promettait une consultation populaire par référendum.

En quoi effectivement l’élection d’un Président l’autorise-t-elle à modifier le "contrat social" sans consulter le peuple souverain.

Comme l’a montré J.J.ROUSSEAU, l’élection d’un individu dépend toujours en démocratie du " contrat social " et non l’inverse.

C’est le peuple qui investit (et qui destitue)ses élus et non les élus qui " constituent" le peuple.

Sauf à défendre une conception totalitaire de la présidence, en votant Sarkozy, 53 % des citoyens n’ont pas pour autant avalisé d’avance et aveuglément la totalité de ses propositions, sinon à quoi servent le Parlement, les partis, les syndicats et le débat politique.

Pour en revenir à l’article de Lefort c’est la 3éme partie qui pose problème et qui révèle une contradiction fondamentale.

Il tient en effet comme avéré l’existence et la nécessité de l’Europe.

On ne peut qu’être ébahi quand on lit , je cite : " Reconcilier les citoyens avec l’Union Européenne.....La démocratie européeene est une condition de la construction de l’Europe...." ou encore : " on ne fera pas l’Europe en excluant les peuples de sa construction "

La construction européenne a démarré il y a déjà fort longtemps avec divers traités, dont la plupart n’ont pas fait l’objet, à commencer par le traité de Rome de 1957, de référendum.

Cette construction européenne s’est faite pendant des décennies en passant par dessus la tête des citoyens français dont on négligeait les avis et qui s’en désintéressaient. Et puis les politiciens français restaient prudents, sachant que le poids de la RFA dans cette Europe risquait, du fait de la Guerre et de la Résistance, d’entraîner un phénomène de rejet et ce, d’autant plus que l’URSS, le principal vainqueur de l’Allemagne, existait et empêchait l’émergence d’un nouvel impérialisme guerrier en Europe.

L’idée selon laquelle l’Europe serait un fait acquis, selon laquelle l’Europe serait un désir fondamental de notre peuple( et d’autres peuples d’Europe) m’apparaît bien hasardeuse.

Dire que l’Europe est une nécessité, c’est finalement renoncer à la souveraineté nationale et populaire ou dans le meilleur des cas c’est accepter des pertes de souveraineté dans de nombreux domaines, c’est aboutir à la " souveraineté limitée ".

On en arrive ainsi à cette situation dangereuse où " le peuple, détenteur de la souveraineté, abandonne volontairement cette souveraineté".

La pétition sur Internet est du même acabit, est pénétrée de la même contradiction et je ne peux pas décemment la signer car elle dit malheureusement autre chose que " A nouveau traité, nouveau référendum".

Il me semble qu’il aurait fallu en rester aux 2 premiers enjeux car ce dont il s’agit, c’est d’obtenir un nouveau référendum. Et obtenir ce référendum nécessite de mettre de côté un certain nombre de présupposés pour que tout le monde puisse signer la pétition.

Il nous faut une pétition exigeant simplement mais fermement une référendum que les citoyens français puissent tous signer, quels que soient les votes qu’ils aient émis ces dernières années, qu’ils croient à l’Europe sociale ou pas, qu’ils considèrent que l’Europe est une nécessité ou pas, qu’ils soient pour ou contre l’Europe en tant qu’entité étatique et politique.

http://communiste17.canalblog.com

Messages

  • vu le % aux dernières elections, vous feriez mieux d’aller a la pêche.

    • Le PCF avait fait 3,3% aux présidentielles de 2002 pourtant il fit partie d’une coalition qui permit aux classes populaires d’emporter 55% des votes , + que Sarko, + que les partis qui avaient remporté 90% des sièges au parlement.

      Quand une bataille est juste et bien menée , le succès n’est pas loin.

      Là la question de comment la mener au mieux n’est pas tranchée, plutôt que des quolibets diagonaux ne montrant d’aucune façon que le contradicteur se prononce ou pas sur le fond de la nouvelle mouture du traité anti-démocratique.

      Copas

  • Il est un fait acquis que la plupart des dirigeants du PCF (pas tous) ont intériorisé l’idée d’une "autre" Europe" et insistant plus sur des aspects émotionnels que contre les aspects impérialistes de l’Europe. Ce qui du coup diminue les possibilités de réunir les gens contre ce qu’il faut bien appeler un déni de démocratie. Personnellement, je suis d’accord de signer une pétition, de manifester, d’organiser des réunions pour convaincre de la nécessité d’un référendum mais je suis incapable de demander un référendum tout en demandant simultanément une constitution pour une "autre" Europe

    Serge Portejoie (92)

  • Les Français ont été consultés en 2005 sur le T.C.E. et ont refusé son application.

    Cette désicion n’a pas été acceptée par nos gouvernants, CHIRAC et SARKOSY en tete, et donc CHIRAC a cru bon à l’époque de ne pas retirer la signature de la FRANCE pour ce traité.

    Aujourd’hui SARKOSY prétend nous présenter un nouveau traité, CE QUI EST FAUX.

    Pourquoi demandez un nouveau Référendum ?

    Exigeons l’application du vote du 29/5/2005.

    Cessons d’entrer dans le petit jeu de tous ces politicards.

    A. FORCADEL