FLORENCE, Italie.TRAVAILLEURS/SES SANS PROTECTION : CONFLITS ENTRE SANTE, SALAIRE ET SECURITE

Conférence-débat sur les conditions de travail et de santé Samedi 12 Mars - Via Alamanni, 6 - FLORENCE, Italie

traduit de l’italien par karl&rosa

Programme

Matinée

L’ORGANISATION DU TRAVAIL ET LA PERTE DE LA SANTE : l’expérience des travailleurs et la parole des experts

– Travailler en tunnel : les chantiers TAV (TGV, NdT) dans le Mugello (zone montagneuse de la Toscane traversée par la nouvelle ligne de TGV entre Florence et Bologne, NdT) et le cycle continu

Interventions de :

– Pietro Mirabelli, membre de la RLS (Représentation des Travailleurs pour la Sécurité) et de la RSU (Représentation Syndicale Unitaire)
– Gino Carpentiero, médecin du travail, Florence
– Stefano Piovanelli, Sert (Services toxicologiques) Mugello
– Simona Baldanzi, auteur d’une thèse "Mugello sens dessus dessous : grande vitesse ferroviaire, travailleurs des chantiers et société locale"

– Un modèle d’organisation du travail : le TMC2 (Temps des mouvements liés, 2ème version, NdT) dans les usines FIAT
Interventions :

Rossella Porticati, déléguée du personnel Piaggio de Pontedera
Fulvio Perini, CNEL (Conseil National de l’Economie et du Travail) - Turin
Annalisa Lantermo, médecin du travail, Turin

– Inégalités sociales et sanitaires

Interventions :

Vittorio Rieser, IRES (Institut de Recherche) CGIL - Turin
Andrea Micheli, épidémiologiste - Institut des Tumeurs Milan

– Sécurité des travailleurs et sécurité des citoyens
Interventions :

Mirko Lami, Délégué du personnel Lucchini de Piombino
Andrea Montagni, responsable sécurité du travail, Bourse du Travail de Florence
Paolo Gianardi, Département Travail Région Toscane, Parti de la Refondation Communiste

Valeria Parrini Toffolutti, Association Ruggero Toffolutti

Après-midi :

DISCRIMINATIONS AU TRAVAIL ET LUTTES DES TRAVAILLEURS :

Témoignages et documentaires

Les documentaires suivants seront projetés :

"TMC2 temps des mouvements liés". Dix ans de lutte chez Piaggio.

"Les sauvages sont ceux qui exploitent, pas ceux qui font grève !" Vidéo sur les luttes des traminots à Florence

Libre antenne avec Domenico Guarino de Controradio. Interventions prévues :
Roberto De Paolis - RLS Chemins de Fer ; Angela Recce, Déléguée du personnel Piaggio, Pontedera - Marco Tatini, RLS Ciatti, Scandicci ; Délégué du personnel ATAF (Régie des Transports en commun de la ville de Florence).

Cette initiative s’ajoute à d’autres (des milliers) dans toute l’Italie (films, vidéos, enquêtes, assemblées publiques, solidarité avec des grévistes, recueil de signatures pour des actions populaires contre la fermeture des usines) visant en dernière instance à reprendre le fil d’un récit, mieux, d’une narration qui voit au centre de l’attention le "savoir ouvrier", le savoir pas-seulement-technique incorporé dans l’expérience des travailleurs, apparemment enterré et disparu sous des tonnes de poubelle médiatique et politique. Un savoir qui nous redonne, dans ses moments les plus importants, le sens d’un mot, "public", si méprisé et vilipendé aujourd’hui. Cette initiative voudrait être une occasion pour socialiser les expériences de conflit dans différents lieux de travail, mais aussi un instrument de travail syndical possible, utile à ceux qui sont engagés dans des différends concernant la sécurité et la santé.

C’est pourquoi, à côté des "histoires" des conditions de vie et de travail et des réponses aux formes d’exploitation dont nous parleront ces organismes indispensables et nécessaires que sont les Représentations de base des travailleurs, nous avons voulu inviter des chercheurs et des "scientifiques" militants, qui sont confrontés aux conséquences sur la santé et l’environnement d’une certaine organisation du travail, si typique de la situation italienne. Chacun d’entre nous y est confronté quotidiennement, mais tout aussi souvent chacun d’entre nous est amené à ne plus remarquer que, toujours et de quelque façon que ce soit, il s’agit de "coupures" ou de "coûts", ce sont les personnes réelles qui payent, leur travail vivant. Et c’est ce que nous voulons écouter ici.

Désormais, depuis très longtemps nous semble-t-il, on ne parle plus de travailleurs. Nous trouvons à leur place une série infinie de formules juridiques, de continuelles abstractions. Dans le tertiaire, ils sont appelés des façons les plus fantaisistes : à terme, appelés, intérimaires, co.co.co. (contrat de collaboration coordonnée et continue), co.co.pro. (contrat de mission), ou simplement dégradés à la condition de prestataires de travail dans les secteurs "traditionnels".

Le travail vivant, dur et quotidien, dense de savoir faire, nous est raconté par des faiseurs d’opinion, des journalistes, des experts de marketing avec un regard qui est toujours le même, c’est-à-dire en tant que facteur de production, un point c’est tout. Le point de vue exclusif de ceux qui gèrent et contrôlent la "main d’œuvre" a silencieusement caché une vérité qui semblait limpide comme l’eau, il y a encore peu de temps : que les travailleurs en chair et en os ont une perception bien à eux et une conscience non seulement des situations absurdes dans lesquelles ils se trouvent à travailler, mais très souvent des conséquences que certaines politiques d’entreprise ont pour la collectivité dans son ensemble.

Il n’est donc pas étonnant que les reportages sur les luttes, les grèves, les protestations des travailleurs organisées avec ou sans le consensus des syndicats passent pour du "corporatisme", de l’"égoïsme", ou même du "préjugé idéologique", en privant souvent les citoyens du point de vue des protagonistes. Hélas, ces dernières années où la concertation devenait une créature de plus en plus exsangue, les syndicats n’ont pas toujours compris qu’il fallait rompre absolument ce "monopole du point de vue".

Organisé par Medicina Democratica en collaboration avec le Département Travail du Parti de la Refondation Communiste Toscane, sous le parrainage de la Province de Florence