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Faut-il rénover le PCF ? N°1.

Publie le mardi 1er mai 2007 par Open-Publishing
9 commentaires

Afin d’ouvrir un débat le plus large possible sur l’avenir du PCF, j’ai décidé d’ouvrir mon blog aux camarades du PCF souhaitant contribués à la réflexion. La question posée est simple mais les réponses ne le seront pas forcément..

Le premier à y répondre est Greg OXLEY.

Faut-il rénover le PCF ? N°1.

Voici la réponse de Greg Oxley, militant PCF de Paris.

Je n’emploierais pas le terme « rénover ». Après tout, c’est au nom de la « rénovation » du PCF que, depuis de nombreuses années, son programme a été orienté vers une variété de réformisme particulièrement timide. A l’époque du gouvernement Jospin, c’est également au nom d’un communisme « réinventé » que la direction du parti a participé au plus vaste programme de privatisations jamais réalisé dans l’histoire du pays.

Ce qui est absolument indispensable, à mes yeux, c’est le réarmement politique du PCF. Le programme actuel du parti contient un certain nombre de revendications tout à fait justes concernant les salaires, les conditions de travail, les droits des salariés, le logement, la santé, l’éducation, etc. Aucune organisation en France n’a fait autant que le PCF pour dénoncer les injustices flagrantes causées par le capitalisme et pour encourager les travailleurs et les jeunes à se mobiliser pour se défendre.

Mais dénoncer le système et prôner des mesures « anti-capitalistes » – c’est-à-dire qui vont à l’encontre des intérêts de ces derniers – n’est pas suffisant. Le socialisme (ou communisme, c’est la même chose) ne signifie pas seulement la lutte contre le capitalisme. Il signifie la lutte pour mettre fin au capitalisme. Il faut dire la vérité aux travailleurs. Le système capitaliste est devenu tellement parasitaire, tellement rétrograde, qu’il est incompatible avec les conquêtes sociales du passé, sans parler de nouvelles avancées sociales. Dans ces conditions, le PCF doit, patiemment mais inlassablement, lier la lutte pour la satisfaction des revendications immédiates, lier les luttes dites « défensives » – pour l’emploi, pour le pouvoir d’achat, pour les services publics, etc. – à la nécessité de briser l’emprise des capitalistes sur l’économie nationale.

Il faut attaquer le pouvoir des capitalistes à sa source, à savoir la propriété des banques, des organismes de crédit, des assurances, des grands groupes industriels et les grandes chaînes de distribution. Ces piliers de l’économie nationale doivent être nationalisés, arrachés au contrôle des capitalistes et placés fermement entre les mains des travailleurs, qui doivent eux-mêmes, démocratiquement, en assurer la gestion.

Or, en substance, le réformisme prétendument « anti-libéral » qui forme l’ossature du programme actuel du PCF prétend, au contraire, que l’on pourrait, au moyen de montages financiers, de modifications dans la politique fiscale, complétées par un dispositif de primes et d’amendes pour récompenser ou sanctionner les comportements patronaux, faire fonctionner le capitalisme selon une « logique » anti-capitaliste, et même complètement éradiquer le chômage et la misère, sans toucher à la propriété privé des banques et de l’industrie !

Ce programme est tout simplement irréalisable. Non seulement la masse du salariat et de la jeunesse, mais aussi la couche la plus politiquement avancée de l’électorat potentiel du PCF, sans avoir lu ou étudié le programme du PCF dans le détail, sentent qu’il y a quelque chose qui « ne tourne pas rond » dans tout ce discours « anti-libéral ». Ceci n’a rien d’étonnant. Des millions de salariés vivent dans la crainte d’un « coup dur ». Ils craignent que leur entreprise ne perde un marché. Ils craignent que la concurrence s’avère trop forte, que l’écart entre leurs salaires et ceux qui sont pratiqués à l’étranger incite les capitalistes à délocaliser, à licencier, etc. Les salariés savent que, en fin de compte, puisque c’est le profit capitaliste qui justifie l’activité économique, puisque c’est le capitaliste détient le pouvoir, ce qui nuit à la rentabilité du capital risque de lui retomber dessus. D’où le manque d’enthousiasme pour des mesurettes « anti-libérales » qui nuisent aux capitalistes, qui les irritent, qui suscitent leur hostilité, mais qui laissent intacts la propriété capitaliste et le pouvoir économique qui en découlent. Pour que le PCF commence à reconquérir le terrain perdu, il faut rompre avec le réformisme et rétablir le programme et les idées du marxisme. Il faut revenir à la théorie et aux principes du socialisme scientifique. Il faut présenter aux travailleurs et aux jeunes les plus politiquement avancés – et, à travers eux, à la masse de la population – le programme du socialisme révolutionnaire. C’est pour répondre à cette nécessité que nous avons créé La Riposte.

Greg OXLEY

http://ulrichsavary.gauchepopulaire.fr/

Messages

  • Les fondamentaux du marxisme sont à reprendre et à reformuler, à compléter des acquis de toutes ces dizaines d’années de luttes, de constructions politiques avortées ou momentanément réussies.

    Sachons donner une perspective et un contenu au communisme pour mieux lutter contre le capitalisme fou actuel.

    La contestation du libéralisme, sa forme aboutie actuelle est en régression et se transforme en résurgences nationalistes...attention à ne pas rater le train de l’histoire, celui qui est sur la voie des transformations progressistes

    Pour le marxisme "scientifique", on a déjà beaucoup donné, ça suffit, il faut voir la perspective en termes de droits et de libertés nouvelles à conquêrir.

    Le socle ,insuffisant naturellement et contesté en permanence ( la lutte des classes ça existe) est déjà bien là pour ce qui concerne bon nombre de pays d’europe.Les émancipations acquises et perverties par le capitalisme,nous en avons été les penseurs et les praticiens,cela dans l’idéologie dominante.

    La classe ouvrière est en mutation depuis de nombreuses années, mais elle existe toujours.

    Les régressions que nous promet SARKO vont sans doute sonner le réveil de nouvelles formes et contenus de luttes de classe,sachons être au coeur de ces transformations.

    En attendant, votons, même à contre coeur, SEGO

    • ça suffit ces appels à voter Ségo à tout bout de champ, je pense que les militants savent ce qu’ils ont à faire. Par contre il y a urgence à se poser des questions et à trouver des solutions si on veut que le PCF perdure car devant la double attaque des réformateurs qui veulent une alliance avec la gauche du PS, sans doute pour répondre à l’appel du pied d’Emanuelli, et ceux qui veulent faire une OPA sur le PC pour reconstruire un machin antilibéral piloté par la LCR par exemple, les militants communistes doivent se positionner dans la clarté : veulent-ils oui ou non un parti communiste en France, mais cela doit être clairement tranché pour que chaque militant puisse faire le choix de rester ou de partir en toute conscience. Joelle d’agen

  • Pour moi, l’urgence est de battre SARKO. Il nous reste 5 jours pour

    convaincre les indecis.(mème, ci celà nous creve le coeur de voter SEGO)

    Ensuite, organisons-nous pour un congrès extraordinaire en Décembre.

    JMP-38

    • Non moi j’ai confiance dans les militants communistes, enfin en dehors des Braouzec et Cie.
      Nous avions un bon programme et une bonne candidate. La situation politique est complexe et on ne fait pas ce que l’on souhaite avec 2%. De nombreux électeurs de gauche ont choisi le vote utile, ils n’avaient peut être pas tord car si on enlève les voix de Chevènement, des verts, des notres etc etc.. Ségolène pouvait arrivée en 3è.
      Il faut rester ferme sur nos valeurs en évitant de flirter avec les bobos.
      Cela dit il faut bouger et très vite et éviter de nous déchirer entre nous car nous sommes très affaibli.
      Personnellement je ne suis pas encore certain de mon vote pour Dimanche, et je n’accepte pas que l’on dise que je ne suis pas intelligent.
      Je reviens sur mon idée le mot communiste ne passe plus il est trop synonyme d’atteinte à la démocratie, il faut changer
      Et pour finir un mot sur l’huma celui est bien fait certes et nous l’aidons, mais il est lu que par des in initiés ce n’est pas un grand journal populaire accessible à tous. Amitiés

    • Je suis assez d’accord avec toi Joëlle. Arrêtons ce terrorisme intellectuel ,les communistes sont assez grands pour savoir ce qu’il ont à faire, les communistes n’auraient pas les mêmes droits que tous les électeurs ??

    • Abandonner ce que nous sommes COMMUNISTES c’est dèjà céder à l’adversaire de classe. Je parlerais plus de refondation (tiens, tiens) que de rénovation. Il y a en fait une série de dirigeants du PCF divisés en chapelles concurrentes mais qui ont tous un point commun ILS NE CROIENT PLUS AUX POSSIBILITES DE CHANGEMENT - Qu’il y ai à un moment ou à un autre des majorités d’idées certes mais figées en tendance NON - Il nous faudra revenir sur les statuts. Etre en désaccord Certes mais avoir une pratique qui vise à faire échec à la volonté majoritaire NON. L’attitude de R. HUE est inqualifiable, donner un coup de poignard dans le dos à sa camarade le soir du premier tour C’est ??????????? (En fait son objectif, nous liquider, nous transformer en aile gauche du PS, quand il verra que c’est mission impossible il se barrera) Renoncer à ce que nous sommes (Changer de nom) C’est de fait renoncer à tout espoir de changement C’est accepter la violence du capital c’est se comporter en Cerfs Bernard TRANNOY PCF Bassin Arcachon

  • Arrêtons les grandes théories et remontons nous les manches pour aller devant les entreprises discuter avec ceux qui subissent tous les jours l’exploitations capitalistes. Il faut reconquérir le terrain des luttes sociales et la bataille des idées dans les quartiers, les usines, les commerces, les bureaux etc,etc... N’ayons pas peur d’affirmer ce que nous sommes dans toutes les instances ( sociale, syndicales, associatives etc.etc..) Que les communistes sortent de leur état létahrgique car même avec nos 2 % nous représentons une force de résistance au capitalisme et cette force ne demande qu’à ce développer. Pour ma part je ne suit pas d’accord pour changer de non. Ce qui géne les forces réactionnaire ce n’est pas le sigle PCF mais ce qu’il contient.
    Camarades au boulot, le peuple à besoin du Parti Communiste Français.

    Jodez

  • Il y en a marre des rénovations.
    Plus le Parti se rénove plus ses effectifs fondent comme neige au soleil.
    Il y a maintenant plus de militants communistes(je dis bien militants et non pas adhérents ce qui implique des niveaux d’engagement différents) dans les groupes et organisations issues de l’ancien PCF que dans le PCF social-démocratisé actuel notamment :

    PRCF, URCF, Communistes(Perlican), Combat Communiste etc...

    Ces organisations, sauf le PRCF, appellent à voter

    NUL ou à l’ABSTENTION

    Jean-Yves

    • Je partage, mais pour autant, le fait que nous soyons partis a-t-il fait évolouer les choses. Non, j’ai quitté le parti en 2002,tout en restant proche et disponible pour mener des lutteset des actions, la dernière en date fut la campagne de MGB. En fait, partir c’est évidemment la solution qui nous protège le mieux quand ça devient insupportable pour des militants, mais force est de constater que ceux qui pratiquent sciement ou inconsciement la chaise vide pour garder les mains libres, sont toujours en place et ont une capacité de nuisance très forte, ils tapis dans leur toile et attendent leur moment comme Robert Hue et cie. aujourd’hui, je pense que le PCF est fragilisé par ses directions qui ne sont pas que nationales d’ailleurs. Alors si nous sommes convaincus que le PCF est important comme outil dans lutte anticapitaliste, il faudrait nous réinvestir dans le débat pour aider à une prise de décison consciente sur un éventuel abandon ou disparition du PCF. joelle d’agen