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François Hollande passe en force

Publie le vendredi 9 novembre 2007 par Open-Publishing
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En choisissant de faire adopter le traité de Lisbonne par un vote au bureau national, le premier secrétaire court le risque de réactualiser des divisions.

de Dominique Bègles

Les couteaux sont tirés, mais la guerre n’aura sans doute pas lieu. Le bureau national du PS, mardi soir a, comme prévu, choisi de dire un « oui » franc si ce n’est massif au mini-traité de Lisbonne, à l’issue d’une réunion confuse sur les objectifs. Pourtant, François Hollande, défenseur d’une ligne prônant durant la campagne présidentielle le dépassement du clivage entre ouistes et nonistes, a rejeté toute position de compromis à laquelle les tenants d’une approche plus critique du texte étaient prêts, suite à la mission en ce sens qu’il avait confié à Benoît Hamon. Pour en finir très vite sans laisser, selon lui, le risque d’ossification d’une nouvelle division s’installer, il a pris le parti - et aussi le risque - d’une opération à chaud en organisant un vote autour de la simple problématique de l’acceptation, obligeant les plus réticents à se compter. Résultat sans suspense : 36 « oui », 20 « non », 2 abstentions, et une non-participation au vote. Précision : les 20 « non » ne sont pas à interpréter comme autant de prises de position refusant le texte, mais mêlent refus et contestation de la méthode, même s’ils sont constitués d’ex-nonistes proches de Laurent Fabius, d’Henri Emmanuelli, de Serge Janquin ou de Jean-Luc Mélenchon.

Lot de consolation qui laisse ouvert le partage des tâches de manière à occuper tout le spectre de la gauche : « Liberté, pour ceux qui ne se retrouvent pas dans le traité de ne pas l’approuver » au moment du vote au Parlement , « nous ne sommes pas dans une logique de sanction », a précisé le dirigeant du PS. La peur de la division n’écarte cependant pas le danger. Aussitôt, Benoît Hamon a démissionné de sa responsabilité au sein du secrétariat national, et les amis de Dominique Strauss-Kahn, à l’instar de Pierre Moscovici, qui avaient plaidé pour le « oui » mais le rapport des forces n’étant pas aussi favorable à une adoption sans nuance que prévu, contestaient eux aussi la brutalité de la consultation : « le PS est tombé dans le piège de la division », le nombre de votes contre, « c’est trop, ça fait un parti qui donne l’impression de ne pas être capable de prendre une position ». D’autant que les amis de Ségolène Royal, partisans du « oui », n’ont pas eu une attitude homogène : Julien Dray n’a pas participé au vote, Malek Boutih et Arnaud Montebourg se sont abstenus. Ce dernier a cependant précisé avec un certain cynisme : « Je n’irai pas au congrès à titre personnel, c’est une manière de laisser politiquement passer ce traité. » Et de s’engager dans une explication de vote absconse : « La position de mon parti est favorable au traité. Ma position personnelle est de dire que nous ne ferons pas obstacle. » Du côté de Laurent Fabius « Rassembler à gauche » a invité, dès hier, les militants de ce courant « à faire campagne en faveur d’un référendum », tout en soulignant que le vote « non » au bureau national « n’était pas, à ce stade, de dire non au texte lui-même, mais de manifester notre total désaccord avec la procédure choisie par François Hollande ». Lequel, officiellement au nom de la lisibilité, a créé une situation kaléidoscopique où il est difficile d’y voir clair. Sauf sur un point dont il souhaite qu’il ne continue pas « à - occuper les gazettes » : le PS dit « oui » à la nouvelle mouture du traité. François Fillon, lui a adressé « toutes ses félicitations ».

http://www.humanite.fr/2007-11-08_P...

Messages

  • le PS dit « oui » à la nouvelle mouture du traité. François Fillon, lui a adressé « toutes ses félicitations ».

    Tu m’étonnes. Chaque fois que l’ump peut enfoncer un clou, et ridiculiser son adversaire, il le fait bien volontiers. Le PS avec ses pratiques douteuses est en train de "se casser la gueule" tout seul. Les orphelins se tourneront vers la gauche, normal, c’est pas Bayrou pour la majorité des socialistes (la base) qui pourra répondre à leurs attentes. N’oublions pas que Bayrou est de droite libérale chrétienne. Libéral et chrétien, ça va pas ensemble, soit dit en passant.