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Grèce, et ça repart !!!

Publie le jeudi 29 juin 2006 par Open-Publishing
13 commentaires

Le mouvement étudiant en Grèce a atteint des niveaux explosifs

de Aris OIKONOMOU

C’est du jamais vu !!!! 407 facultés sont désormais occupées. 241 facultés universitaires sur 258 et 166 facultés des Hautes Ecoles sur 198 dans toute la Grèce. Soit presque 90% des facultés sont occupées par des étudiants.

Pour la faculté de Médicine de Thessalonique, comme pour le plus part des facultés, la session de juin est déjà raté. Cette faculté vient conclure sa 3ème semaine d’occupation- avec trois supers AG qui l’ont confirmé-. Impossible de rattraper les cours, laboratoires et autres activités nécessaires. Encore plus impossible d’entamer la procédure des examens vu que le Secrétariat est fermé et que les salles sont inaccessibles.

Tous les étudiants de Grèce se trouve dans cette même position et leur majorité semble être d’accord sur le point suivant : « Tant que la loi-cadre nous hante nous ne pouvons pas baisser les bras, même si cela veut dire rater notre session d’examens ». La preuve, dans l’espace de deux semaines le nombre des facultés occupées a doublé et la participation aux AGs atteint de chiffre records.

Hier, Jeudi 15/06, même les plus suspicieux (par exemple, le Ministère de l’Education qui parle de désinformation et manipulation des étudiants) ont eu la preuve que ce mouvement est décidé d’aller jusqu’au bout.

15000 à Athènes, 8000 à Thessalonique, 1000 à Ioannina plus ou moins la même chose à Volos, Chalkida, Corfu et 400-500 étudiants à l’île de Mytlini (Chios).

Même si celle-ci est la troisième mobilisation de ce type dans un mois. C’est celle qui a regroupé les plus gens dans les plus des villes.

Toutefois les étudiants ne se mobilisent pas tous seuls. Ils ont le soutient des plusieurs parti politiques (notamment le KKE, le NAR, le SYN et le PASOK), des syndicats (GSEE, ADEDY et du Front Syndical du KKE le PAME), des associations et personnalités.

Le Ministère essaie de se rattraper

Depuis le début du mouvement le Ministère parlait de désinformation des étudiants et de leur manipulation par des groupements gauchistes. Toutefois depuis le début de cette semaine et vu l’ampleur du mouvement, Gianakou (la Ministre de l’enseignement) a changé de ton. Premièrement elle a dit que la proposition de loi qui prendrait les proposition des loi cadres ne sera pas discuter lors de la séance d’été du Parlement comme prévu mais à la séance plénière de la rentré-une fois les élections communales passées. Deuxièmement elle essaie de séduire le mouvement en proposant le dialogue et la négociation sur le contenu de la loi cadre. En fin hier elle a accepté de parler avec une « délégation » de la coordination de occupation- dont la représentativité a été contestée par beaucoup - et elle leur a dit un vague « Il n’y a aucun danger pour asile académique et les syllabus gratuits ».

Il est évident que le Gouvernement sent la pression et sent qu’il a mal géré l’affaire (trop de reformes anti-populaire, manipulation médiatique, répression violentes du mouvement etc.). Surtout à quelques mois des élections il veut apaiser la situation, mais il est probablement trop tard.

Le mouvement rencontre beaucoup des difficultés (massification, participation dans les occupations, vacances etc.). Malgré celle-ci, le mouvement tient encore le coup. Il grandi, acquiert ses expériences, développe sa conscience. Nous ne pouvons que lui faire confiance et tirer les leçons après.

To be continued...

http://publish.indymedia.org/fr/2006/06/841212.shtml

Reforme de l’Education : dernier bras de fer des opposants avec le gouvernement avant les congés d’été

D’importantes mesures de sécurité ont été prises pour accueillir les 35 ministres de l’Education des pays de l’OCDE attendus aujourd’hui à Athènes. Les dernières manifestations étudiantes ont été marquées par des violents débordements

Athènes s’apprête à passer une semaine agitée sous le signe de l’Education. Les universitaires et étudiants s’opposant au projet des reformes du gouvernement ont appelé lundi à la vigilance dans les semaines qui suivent, afin que ne soit pas adopté au Parlement le projet de loi sur les changements dans l’enseignement supérieur en session d’été. Alors que la capitale grecque accueille mercredi la première réunion des ministres de l’Education de l’OCDE hors du siège parisien de l’organisation, les manifestants devraient battre le pavé à peu près tous les jours.

Mardi 27 juin est organisée à Athènes une manifestation a 13h, et une autre le lendemain à l’occasion de la réunion à Lagonissi (site balnéaire de l’Attique) des ministres de l’Education de l’OCDE. Jeudi enfin, un meeting est prévu devant le Parlement où sera débattu l’art. 13 de la Constitution sur l’enseignement supérieur ouvrant la voie à la création d’universités privées.

Etudiants et professeurs prennent position contre leur participation au dialogue avec le ministère, les professeurs déclarent se préparer à une campagne d’information de l’opinion publique sur les problèmes dans les universités.

Toutefois, à l’approche de la période des congés d’été, les universitaires ont annoncé après leur réunion du samedi qu’ils suspendaient leur mouvement de grève à partir de la semaine du 3 juillet.

Au même moment, les enseignants du secondaire se consultent pour programmer au début de la prochaine année scolaire, en septembre, des mouvements de grève. Comme l’a précisé le président de la Fédération des enseignants, Dimitris Bratis, il a été décidé d’une grève de 5 jours une semaine après la rentrée scolaire et donc après le 18 septembre, si les revendications des enseignants ne sont pas satisfaites.

En attendant, Athènes accueille pour deux jours la session des ministres de l’Education des Etats-membres de l’OCDE dont les travaux s’ouvriront mardi 27 juin à Lagonissi (banlieue balnéaire d’Athènes) par un discours de la présidence, le ministre Marietta Giannakou, 35 ministres y étant attendus, ainsi que le SG de l’OCDE, Angel Gurria, 5 autres ministres d’Etats non membres de l’organisme participant à titre d’observateurs, et 200 autres représentants du monde entier.

A l’agenda figurent les dossiers de l’enseignement supérieur, qualité-égalité-rentabilité.

http://www.info-grece.com/modules.p...

Témoignage sur ce qui c’est passé hier et photos.

Hier, il y a eu des affrontements historiques. Des camarades
s’affrontaient aux flics directement, avec beaucoup de risques pour leur
liberte et meme pour leur vies, afin que le reste des manifestant(e)s
puissent entrer dans la faculte de loi pour se sauver. Il y avait plus de
deux milles personnes a l’ interieur et les flics lancaient des dizaines
de grenades par les fenetres. Les leaders gauchistes ont prefere s’occuper des libertaires pour les empecher de lancer du feux par la
terrasse (quand les porcs ont reussit a approcher) et faissaient de la
(leur) politique sur le dos des gens qui ne pouvaient plus respirer... Ils
sont graves, quoi....

Les camarades ont reussit a plusieurs reprises a repousser les flics,
chose particulierement difficile cette fois...

Messages

  • Merci pour ces informations importantes.

    Le black out des mass-média étant toujours aussi monumental (même si je n’ai plus la télé)

    PéKa

  • Magnifiques émeutiers grecs ! Faîtes chuter le gouvernement ! Que les employés et les ouvriers vous rejoignent par des débrayages (de quelques heures, multiples, tournant, à répétition, avec des micro-incidents contre les jaunes, les cadres et les flics venant les protéger) puissants ces magnifiques mobilisations étudiantes et de l’ensemble de la jeunesse. Ce gouvernement d’incapables et de réactionnaires cléricaux, qui vend le pays aux multinationales maffieuses, morceau par morceau, doit partir. Tous les futurs candidats au pouvoir doivent s’engager à renationaliser et à relaîciser un Enseignement Public, de haute qualité, gratuit et ouvert à tous, disposant de triplement immédiat des budgets, et respectant les libertés et droits des pédagogues, des communautés éducatives et des élèves et étudiants. Cà VA GAGNER (et le mouvement fait "tâche d’huile" dans l’Europe et le Bassin Méditerranéen tout entier). C’est extrêmement et extraordinairement encourageant. On va bientôt tous descendre en Grèce, pour passer de bonnes vacances militantes et sportives !

  • C’est la Grèce antique qui a mis au monde la démocratie grâce à ses grands philosophes toujours actuels, qui ont forgé le socle de notre démocratie occidentale, et c’est la Grèce moderne qui porte haut le flambeau du libre accès à l’instruction. Les facs privées ne passeront pas. Ya pas quelque chose à faire, malgré les vacances qui approchent ?

    • Est-il possible de contacter les syndicats étudiants, enseignants,(et tous en fait) français pour qu’à la rentrée la France soutienne la non privatisation des facs grècques, qu’il y ait une coordination européenne pour les grèves de la rentrée ?
      On annonce déjà une mobilisation pour le 6 septembre contre la suppression des 15000 fonctionnaires.

      Il faut passer un cran au dessu pour la mobilisation : le libéralisme est mondial ? Nous aussi.
      L’AGCS touche tout un chacun, à nous tous nous pouvons faire plier l’OMC.

      Voilà ce que je propose naivement : que chacun tente de contacter les syndicats qu’il peut toucher pour les convaincre de se réunir, et d’organiser cette mobilisation européenne de 5 jours pour le 18 septembre, que chacun envoie dès à présent des mails à tous ceux qui peuvent comme quoi à la rentrée nous ferons collectivement et eurppéennement grève, que chacun mette sur son site cet appel.

      Le plan B pour l’Europe c’est celui là : des mouvements soicaux européens.

      xoup.

      ps : idem pour l’Allemagne, idem pour l’Italie, ...

    • C’est une excellente idée le slogan : "Le libéralisme est mondial ? Nous aussi."
      Par contre, je ne sais pas si les manifs actuelles très violentes en Grèce peuvent attendre notre soutien en septembre.

    • La violence est à déplorer, mais parfois si elle est là c’est qu’il y a des raisons : la misère aussi est là.

      Soutenons le combat contre la violence que génère le libéralisme, en nous mobilisant massivement pacifiquement.

      Tous ensemble.

      xoup

    • la violence c’est le libéralisme, les étudiants grecs ne font qu’usage de leur droit à se défendre, un réflexe de survie des plus sains et naturels...

      Allez amis grecs, on est avec vous, tous contre eux.

      leclodo

    • et le liberalisme aboutit à des déploiements policiers de plus en plus grands.

      Ces déploiements policiers énormes, agressifs agissent en provocation permanente pour les mouvements sociaux, cherchent avec avidité les dérapages qui leur permettent ensuite de se déchaîner sur tous les citoyens qui leur passent dans la main dans la rue, pour leur faire peur, les cogner, inscrire dans leur chair la peur.

      En Grèce ces déploiements anti-sociaux des forces policières sont sous la haute main de ceux qui ont autorisé également des vols de la CIA et des opérations d’atteintes graves aux droits de l’homme sur leur territoire, leurs aeroports, leurs cieux... montrant en celà que les mêmes qui agressent la jeunesse soutiennent en sous-main, autorisent des actes des services secrets américains que même les USA ne tolerent pas sur leur territoire.

      Les autorités grecques sont soupçonnées d’avoir autorisé :

      * Des enlèvements d’étrangers d’origine pakistanaise
      * Des transferts et des détentions d’étrangers dans les installations de la base aérienne américaine de Souda, en Crète.
      * D’avoir autorisé l’atterrissage et le séjour d’un avion américain privé à l’aéroport de Iraklion (en Crète) .
      Source : http://www.coe.int/t/F/Com/Presse/Source/SG_Inf(2006)_Fr.doc
      page 23 , rapport de 14 juin 2006, de Terry Davis, Secrétaire Général du Conseil de l’Europe.

      Ce même pouvoir, veul et soumis à une force étrangère qui y accomplit là les basses oeuvres que les USA mêmes n’autorisent pas sur leur propre territoire, réprime le mouvement de la jeunesse du pays.

      Lâches, traîtres à leur peuple et à ses valeurs, traîtant leurs obligations sur les droits de l’homme comme du papier hygiénique, attenteurs des droits de l’homme, ils sont les forces qui precisement, avec d’autres, défigurent l’Europe, attentent à l’honneur du peuple grec et à ses valeurs démocratiques éternelles, enemis de la liberté , ....ils agressent la jeunesse grecque.

      L’ultra-liberalisme c’est la violence, les violences, le nom commence comme le doux mot de liberté mais finit toujours dans le sordide.

      Les questions s’emboitent et sont autant de facettes d"une même politique : Violence de l’état grec contre sa jeunesse , Choix ultra-liberaux qu’on essaye d’imposer du système scolaire jusqu’au reste de la société, Implication dans de graves atteintes aux droits de l’homme, Soumission veule au gouvernement de la puissance dominante la plus agressive de la planête, les USA.

      Avec les mêmes corollaires, le silence des médias anti-democratiques, pas vus pas pris, circulez, il n’y a rien à voir !

      Copas

    • Bravo aux étudiants grecs.
      Et quel dommage que ce silence des grands médias.
      J’aimerais reprendre les infos dans le petit hebdo breton (et bénévole) dont je m’occupe.
      Où puis-je trouver des infos au jour le jour ?
      Merci B.Poiraud -journal La Mée

    • Il y a le site un peu généraliste cité dans l’article :
      http://www.info-grece.com/modules.php?name=News&file=article&sid=3258

      Mais pour les infos au jour le jour il semblerait qu’il faille se mettre au grec, notemment avec Indymedia Athenes : http://athens.indymedia.org/

      Il y a également des infos qui flitrent de temps en temps ici par des amis grecs qui passent (l’article).

      Cop.

    • bonne idee de mutualiser nos actionsdans l’education nationale, face à la mondialisation sauvage neo liberale,nous devons internationanliser nos mouvements contestataires.
      Je contacte mon syndicat le SNES national et le S3 de mon academie.

  • En 1996, les enseignants belges ont fait grève pendant six mois. Aucun média étranger (à l’exception du Monde Diplomatique, parce que j’avais insisté, mais à la fin du mouvement...) n’en a parlé. Un an plus tard l’université de Mexico (étudiants et professeurs) faisait grève pendant plusieurs mois, 270.000 personnes suivant le mouvement, et pas un média européen n’en a parlé, la même année 30 universités brésiliennes connaissaient des grèves et des millions de lycéens italiens descendaient dans les rues, pas un mot en Europe.
    Les médias européens n’ont parlé des trois années de grève et de manifesations des lycéens et enseignants français que lorsqu’ils ont fini par avoir la peau de Claude Allègre. La politique des médias dominants (à la solde des décideurs politiques et économiques) cachent ces mouvements délibérément pour que les enseignants et étudiants se sentent "isoiés" du monde et pour empêcher toute solidarité ou extension des mouvements.
    Depuis 1996, l’OCDE, le FMI, la BM et la Commission européenne développent, en secret, des plans de marchandisation (commercialisation) de l’enseignement à l’échelle mondiale. C’est, selon ces organisations, un "marché" de 2.000 milliards de dollars. Le pactole ! Agissons et luttons tous ensemble. Et faisons circuler l’information.
    Gérard de Sélys, auteur de "Tableau noir, résister à la privatisation de l’enseignement" EPO, Belgique, 1996