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Grève des porteurs de Corse-Matin : toujours pas de négociations en vue !

Publie le mardi 16 mai 2006 par Open-Publishing

Aucune négociation n’était en vue mardi dans le conflit qui oppose, en Corse, les porteurs de presse grévistes et le groupe Nice-Matin, et qui prive, depuis près d’un mois, les habitants de l’île de leur unique quotidien, Corse-Matin ( sources syndicales) .

Les porteurs en Corse de Publinice services, la filiale de Nice-Matin chargée du portage, sont en grève pour une revalorisation de leurs salaires depuis le 18 avril, date à laquelle ils ont bloqué l’arrivée de Corse-Matin aux aéroports de Bastia et Ajaccio. Deux jours plus tard, Nice-Matin avait décidé de cesser d’imprimer l’édition corse de son quotidien.

"Pour l’instant, il n’y a aucune négociation en vue, nous avons demandé une reprise du dialogue mais, ce matin encore, je n’ai pas réussi à joindre la direction", a déclaré mardi Jean-Marie Orsoni, délégué du Syndicat des Travailleurs Corses (STC, nationaliste), le syndicat qui, au côté de FO, mène la grève.

La direction de Nice-Matin n’était pas joignable mardi.

Les grévistes assurent qu’au moins 35 d’entre eux sont payés sur la base d’un statut de porteur de presse, avec environ 800 euros de salaire brut mensuel pour un temps partiel, alors qu’ils travaillent autant que ceux qui bénéficient du statut de "gestionnaires de clientèle portée", à temps plein et dont le salaire est supérieur de 50%.

La direction de Publinice rétorque dans un communiqué que ses salariés sont les mieux payés de France et que le coût du journal porté en Corse, de 55 centimes d’euros, est supérieur de 40 centimes à celui des autres quotidiens régionaux.

En l’absence de négociations, le conflit risque de s’envenimer : le STC a annoncé qu’il réunira mardi soir les représentants de toutes ses branches pour décider de quelle manière "entrer dans le conflit".

"On va vers un appel à la grève générale et au blocage de différents secteurs", avertit M. Orsoni.

Le STC a déjà prouvé, dans un passé récent, sa capacité à paralyser l’île, notamment grâce à ses bastions dans les secteurs des transports (routier, aérien mais surtout maritime).