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Grève générale en Italie contre la politique sociale du gouvernement Berlusconi

Publie le mercredi 1er décembre 2004 par Open-Publishing

Administrations, usines et transports se sont arrêtés pendant plusieurs heures mardi en Italie à l’occasion d’une grève générale contre la politique sociale du gouvernement Berlusconi, à l’appel des trois principaux syndicats du pays.

Des manifestations se sont déroulées dans environ 80 villes, dont Rome, Milan, Turin et Venise, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de protestataires bravant la pluie. Ils étaient 100.000 à Milan selon les syndicats et quelque 40.000 à Venise.

"Gouvernement, voleur", ont notamment scandé les manifestants dénonçant les baisses d’impôts d’un montant de quelque 6,5 milliards d’euros décidées par le président du Conseil Silvio Berlusconi, qui profiteront aux plus riches selon les syndicats. "Notre pays stagne, tandis que les pays voisins avancent", a déclaré Guglielmo Epifani, dirigeant de la CGIL, une des principales centrales syndicales. La confédération patronale Confindustria a également critiqué les baisses d’impôts, jugés inefficaces et relevant d’une "tactique électorale à court terme".

De nombreux vols ont été annulés à partir de midi (11h gmt), début de la grève, dont 136 à Rome pour la compagnie nationale Alitalia, tandis que les trains ont cessé de circuler entre 9h et 13h (8h et 12h). Les administrations étaient en grève toute la journée. La grève générale, la quatrième depuis l’arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi en 2001, a également affecté les hôpitaux mais les urgences étaient assurées. Les ouvriers des principales usines du pays, dont Fiat, ont également débrayé.

Romano Prodi, qui effectue son retour sur la scène politique nationale après avoir achevé son mandat de président de la Commission européenne, a estimé que cette grève générale traduit clairement le "malaise provoqué par la politique du gouvernement mais aussi la volonté d’union" pour changer de politique. Romano Prodi compte battre Silvio Berlusconi lors des prochaines élections en 2006, à la tête de l’opposition de centre-gauche.

Le sous-secrétaire a la Sécurité sociale, Maurizio Sacconi, s’est de son côté étonné de ce mouvement. "Je n’ai jamais vu une grève contre l’augmentation du revenu net, qui intervient lorsqu’on baisse les impôts", a-t-il déclaré dans une interview au quotidien "Il Giornale".

http://www.matin.qc.ca/monde.php?article=20041130145251