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Hôpital de Carhaix, autoroutes payantes, charte des langues… Merde à la France !

Publie le samedi 10 mai 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Hôpital de Carhaix, autoroutes payantes, charte des langues… Merde à la France !

Le Forum Breizh est la seule formation politique bretonne digne de ce nom à avoir dépassé les 5 % des suffrages à une élection municipale, de surcroît dans une agglomération de plus de 50 000 habitants. Depuis, notre formation politique continue à s’exprimer sur tout type de sujet d’actualité en lien avec les aspirations bretonnes.

Les non-résultats attendus des débats à l’ "Assemblée nationale" sur la question des langues dites "régionales" et le refus catégorique de ratifier la Charte européenne des Langues minoritaires, exprimé de la voix de Mme Catherine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, doivent une nouvelle fois rappeler qu’il n’y aura rien à attendre de l’ Etat français. Après 500 ans d’occupation et d’humiliations diverses, oublierait-on des évidences ?

Pour s’en convaincre, si besoin est, il suffit d’observer l’actualité en matière d’aménagement du territoire et de répartition budgétaire, partie la plus visible de l’iceberg politique français :

 Après le financement par la région Bretagne du tronçon TGV Rennes – Le Mans, hors de Bretagne, il est question que la région couvre les frais de la continuité de la ligne TGV Atlantique afin de mettre Brest et Quimper à moins de trois heures de Paris. Les contribuables de 4 des 5 départements bretons devront donc débourser 615 millions d’euros de plus pour renforcer l’omniprésence francilienne en Bretagne et accélérer l’exode massif des Bretons, débuté depuis plusieurs décennies, pour être toujours plus aux petits soins des Franciliens.
En matière de désenclavement, on attendrait plutôt un aménagement plus européen, sans aucune commune mesure avec ce réseau, digne d’une conception du territoire de la III ème République. De son côté, la région Rhône-Alpes a vu son TGV entièrement financé par l’Etat.

 A l’encontre de toute logique, les autoroutes bretonnes devraient devenir payantes ! Au-delà de la légitimité des arguments historiques lointains rappelant l’origine de la gratuité du réseau routier et autoroutier breton, il convient avant tout de replacer le contexte dans lequel les voies rapides bretonnes sont nées et ce que leur gratuité a apporté pour la Bretagne. Les Bretons ont en effet obtenu le droit de construire et de financer par eux-mêmes ce réseau grâce à la pression combinée des actions de résistance du FLB (Front de Libération de la Bretagne) et des manifestations du CELIB (Comité d’Etude et de Liaison des Intérêts Bretons).
Leur gratuité a permis un développement certain en rapprochant les agglomérations, en facilitant la mobilité humaine et le trafic des marchandises.
Après avoir payé une première fois, il va donc falloir que l’on engraisse à nouveau la France ?

 Une politique linguistique d’accompagnement des langues minoritaires serait coûteuse ?
En vérité, plus de 80 % des crédits publics alloués à la culture sont réquisitionnés en Île-de-France, soit 13 % de la population hexagonale.
Dans le même sens, combien de fois, entendons-nous ou lisons-nous que tel ou tel monument historique tombant en ruines ne peut être rénové faute de crédits ? Combien de fois nous sommes nous fait répondre que le financement de projets culturels vivants coûte cher ? En comparaison, nous n’osons même pas vous parler de « petits budgets » de fonctionnement tels celui de la bibliothèque François Mitterrand à Paris ou encore celui de la rénovation du centre Pompidou dans cette même ville…
Pendant ce temps en Bretagne, on voit régulièrement des quêtes et des appels à dons pour financer des initiatives… L’exception culturelle française, fruit de la pensée des salons parisiens, nous éblouissant de ses Lumières, doit-elle nous faire résigner à l’autofinancement de notre pauvre culture ? Il n’y a qu’à regarder la qualité des émissions culturelles audiovisuelles parisiennes pour s’en convaincre !

 Enfin, la médiatique fermeture de services de l’hôpital de Carhaix, s’ajoutant à la longue liste des services publics supprimés, devient un symbole de résistance. Il y a là une attaque frontale de la politique gouvernementale, dénotant clairement de la volonté de délaisser certaines population. Toucher les femmes et hommes du centre de la Bretagne, c’est porter un coup fatal au cœur même de la culture bretonne.
A titre de comparaison, savez-vous que tous les contribuables de l’hexagone financent les transports publics franciliens ? Savez-vous que le budget réservé à ces transports est deux fois supérieur à la somme totale des dépenses consacrés aux transports privés non-franciliens ?
Nous avons aussi le cas des fermetures de tribunaux dans nos villes. A Paris, sur vingt arrondissements, vingt tribunaux d’instance ! La carte judiciaire parisienne permet ainsi à ses habitants d’être à moins de 5 mn en métro d’un tribunal à l’autre, quand ici, les moins lotis devront parcourir des dizaines de kilomètres, sans transports publics, pour assurer leur défense à une audience. Il n’y a plus qu’un pas pour conclure que tant qu’à supprimer les tribunaux, que cette justice qui nous empêche d’exister déguerpisse pour de bon !

En résumé, la France organise notre lente agonie et nous devrions encore l’aider ! Ces quelques exemples de l’actualité ne sont que quelques contorsions des nombreux visages de l’ogre France.

L’esclavage doré dans lequel nous vivons nous a aveuglé. Or, nous avons désormais d’autres manières de nous organiser, de faire fonctionner la diaspora, d’accompagner financièrement nos projets par des partenaires privés. L’heure n’est plus au sentiment lorsque la provenance des fonds n’a finalement que l’odeur de notre portefeuille ; que la malhonnêteté d’un bienfaiteur succombera à la conscience collective. Nous nous battons pour vivre en tant que Bretons ; la culture la plus profonde et la langue ne s’achètent pas, n’ayons crainte. Il est temps de dire merde à la France !

Pour Forum Breizh,
Herve Bossard.

Contacts Forum Breizh : Ti ar c’hevredigezhioù / Maison des associations – 6 straed ar Govuerezh / 6 rue de la Tannerie 56 000 GWENED / VANNES –

Messages

  • Effectivement l’Ile de France indépendante n’irait pas très loin sans le prélèvement financier opéré sur l’ensemble du territoire national.

    D’ailleurs la question de la région parisienne est une aberration couteuse qu’on a laissé s’installer pour des tas de raisons dont pas beaucoup d’honorables.

    Sur la question des désenclavements, bretonnants ou pas, ils sont conçus dans la plupart des cas, de fait, comme des commodités payées par la communauté nationale en faveur d’une région, l’Île de France.

    La logique de la mode du désenclavement, telle qu’elle se pratique concrètement (on peut en imaginer d’autres plus fructueuses pour les habitants) d’ailleurs ne concerne pas seulement la relation de la région parisienne au détriment d’autres régions, mais existe également pour les grandes villes face aux petites villes, des petites villes face aux zones rurales : On crée de belles routes et liaisons pour aider au développement et on se rend compte que ça transforme en banlieues des arrières-pays, ça fait foutre le camp encore plus vite les populations autochtones, et au mieux ça transformes les désenclavées en petites excroissances économiques dépendantes des zones plus puissantes.

    Ce mode de pensée et de logique économique est puissant en France.

    La France est un des pays qui pousse le plus loin ces logiques centralisatrices et inégalitaires liées au territoire.

    Ca appelle de sévères corrections.

  • Ras le bol des français qui viennent nous faire chier avec leurs lois et osent pointer leurs nez et fric dès qu’ils ont quatre jours de vacances en nous disant que PARIS est super car ils ont tous sous la main. Alors pourquoi ce sont eux qui se cassent au lieu de nous qui montons ?
    Empêchons les de venir cette été chez nous car un accident sur CARHAIX sans hôpital va entraîner des décès ! C’est pour leur bien !!!
    Disons leurs que le festival des Vieilles Charrues n’existera plus en 2009 sans hôpital à CARHAIX car le préfet ne laissera pas 160 000 personnes sans bloc opératoire et avec seulement un poste médicalisé avancé.

    BREIZH DIGABESTR !! Gallaoued er maez !!!