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Hôpital de Carhaix : une journée sous tension à Quimper

Publie le dimanche 8 juin 2008 par Open-Publishing
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Hôpital de Carhaix : une journée sous tension à Quimper

dimanche 08 juin 2008

Mobilisés mais pas sans humour, les Carhaisiens n’étaient pas venus seuls. Dans le convoi, une catapulte !

Manifestants et forces de l’ordre se sont affrontés une bonne partie de la journée dans le centre-ville de Quimper. Vers 17 h, le maire de Carhaix a ordonné la dispersion.

La journée avait pourtant commencé calmement. Vers 10 h 30, les cortèges de voitures font leur entrée sur les quais de l’Odet à Quimper. Un peu plus d’un demi-millier de manifestants venus soutenir l’hôpital de Carhaix déboulent en centre-ville. Ce qu’ils veulent, c’est sauver les services de maternité et de chirurgie, qui ne fonctionnent plus depuis vendredi, 18 h. Et s’il n’est plus question de fermeture définitive le 13 juin, les Carhaisiens ayant obtenu un sursis de l’Agence régionale de l’hospitalisation (ARH), les manifestants n’ont pas l’intention de faiblir le mouvement.

Pour la première fois, ils avaient prévenu de leur arrivée à Quimper. Car les Carhaisiens, dans leurs précédentes manifestations, avaient toujours tablé sur l’effet de surprise. Personne, pas même les manifestants, ne savait à l’avance où les actions allaient être menées. Ils étaient donc attendus samedi matin. Dès 9 h 30, les gardes mobiles se sont déployés le long des quais, empêchant l’accès à la préfecture du Finistère, bâtiment plusieurs fois pris pour cible, ces derniers jours.

Une catapulte face aux gendarmes mobiles

Et la journée a commencé en musique. Les gavottes des montagnes et autres pach pi se sont enchaînés au son du groupe Re an Are. Des particuliers ou hospitaliers de Quimper, Pont-l’Abbé et Concarneau se sont joints au mouvement. « Par solidarité et parce que le problème de Carhaix n’est pas isolé », confiaient Joël et Joela Touzé de Loctudy.

Après les pas de danse, c’est une catapulte qui est amenée devant les gendarmes mobiles, sur le boulevard Kerguelen. Vestige d’une fête historique que les Carhaisiens avaient pris soin d’emporter avec eux. C’est à partir de ce moment-là que l’ambiance bascule. Des feux de pneus sont allumés à plusieurs endroits sur les quais de l’Odet. Des oeufs sont jetés sur les gendarmes mobiles qui répondent par des tirs de bombes lacrymogènes.

« Nous reviendrons »

La manifestation se scinde alors. Une partie recule vers la place de la cathédrale pour fuir les fumées. L’autre au bout de la rue du Parc, inscrit au sol « l’hôpital de Carhaix en guerre ». Et Quimper devient une ville en « état de siège ». Excepté un interlude pour la sortie d’un mariage et la pause barbecue du midi sur les quais, il n’est plus alors question que de violences. Six manifestants sont interpellés. Tous relâchés en fin d’après-midi et convoqués en septembre devant le tribunal correctionnel de Quimper pour « violences sur personnes dépositaires de la force publique ».

Vers 16 h 30, la quasi-totalité des manifestants est réunie sur la place Saint-Corentin. Christian Troadec, maire de Carhaix, les appelle à se diriger vers le commissariat « pour chercher nos camarades ». Tous se massent dans la rue de Juniville. Ils ne pourront pas aller plus loin. En face, les gendarmes mobiles les accueillent avec des jets de lacrymogènes. Christian Troadec reprend la parole et décide de dissoudre la manifestation devant l’impossibilité d’avancer. « Mais nous reviendrons. Tous les jours s’il le faut. »

Delphine LE NORMAND.

 http://www.ouest-france.fr/Hopital-...

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