Hortefeux : c’est la faute à Internet.

Patrick Devedjian et Eric Besson ont accusé Internet et ses dérives d’être à l’origine de la polémique qui vise les propos jugés racistes du ministre de l’Intérieur Brice Horetefeux. La gauche demande toujours sa démission.

C’est la faute de la "Toile". Pour défendre son collègue Brice Hortefeux, Patric Devedjian a expliqué dimanche sur Radio J que "les hommes politiques sont devenus des cibles. La frontière entre la vie publique et la vie privée s’efface de plus en plus. On cherche dans leurs propos les moyens de les accuser". Les mots du ministre de l’Intérieur auraient donc été volés, déformés, et le malentendu se serait propagé à cause d’Internet.

Un peu plus tôt sur Europe 1, le ministre de l’Immigration Eric Besson avait déjà pris la défense de Brice Hortefeux, avec le même argument : "Je crois que c’est quelqu’un qui est humaniste, qui est pétri dans son histoire personnelle de catholicisme social, qui n’a rien de raciste", a déclaré Eric Besson, qui souhaite qu’on laisse "les hommes publics être jugés sur leurs résultats et leurs actions publiques."

Brice Hortefeux a tout fait pour mettre fin à cette polémique dimanche. Il a reçu les représentants de la Licra (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme) dans ses bureaux place Beauvau, avant d’annoncer qu’il participerait à un dîner avec des musulmans lundi pour fêter la fin du ramadan.

Pas suffisant pour François Hollande, qui réclame sa démission, à l’image d’une partie de la gauche. Invité du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro, l’ex-premier secrétaire du PS lui a suggéré de présenter ses excuses, estimant que le ministre ajoutait par ses explications "le grotesque à l’intolérable".

Sur la vidéo filmée pendant l’université d’été de l’UMP le 5 septembre, Brice Hortefeux répond aux propos d’une militante en présence d’un jeune Maghrébin. "C’est notre petit Arabe", lance-t-elle. Réponse du ministre : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes."

Brice Hortefeux assure depuis que les images ne disent pas tout et qu’il parlait en réalité des Auvergnats.

Mises en ligne par Le Monde.fr, les images ont été tournées par des journalistes de la chaîne Public Sénat. La présidente de la société des journalistes de la chaîne explique dimanche que ces propos litigieux n’ont pas été tenus dans un cadre privé, mais en présence de journalistes équipés de caméras et de micros. "Ce ne sont pas des images volées, ces propos ont été tenus dans le contexte d’une réunion publique, il y avait un contexte politique qui justifiait la diffusion de cette information", a déclaré Hélène Risser.

Impossible donc pour le ministre d’oublier qu’il était filmé. Que ce soit par une télévision, ou par un site Internet…

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