http://www.bastamag.net/article2547.html Le lobbying de Suez contre la gestion publique de l’eau Par Olivier Petitjean (17 juillet 2012) Des documents récemment révélés montrent les tactiques douteuses de la multinationale Suez pour combattre les partisans d’une gestion publique de l’eau. Un cabinet de conseil en communication percevait même un bonus s’il arrivait à convaincre les élus des bienfaits de la privatisation. Comment les multinationales de l’eau parviennent-elles à influencer l’opinion publique et à faire pression sur les élus politiques ? Comment Suez ou Veolia mènent-elles la bataille contre les partisans de la gestion publique de l’eau ? Des documents révélés par Marianne2 montrent à quel point les multinationales sont prêtes à tout pour garder ou gagner des contrats d’exploitation. Le site Internet a publié des contrats passés entre la Lyonnaise des eaux (filiale du groupe GDF-Suez) et le cabinet de conseil en communication Vae Solis. Son rôle ? Lancer une campagne de communication pour décrédibiliser Gabriel Amard, président de la communauté d’agglomération Les Lacs de l’Essonne, et ses efforts pour émanciper cette collectivité locale de la tutelle des multinationales de l’eau. Secrétaire national du Parti de gauche, Gabriel Amard a orchestré le retour en gestion publique du service de l’eau des Lacs de l’Essonne (regroupant les communes de Grigny et de Viry-Châtillon), à compter du 1er janvier 2011. Celui-ci était auparavant délégué à Veolia dans le cadre du Sedif (Syndicat des eaux d’Île-de-France). L’accord convenu à cette époque obligeait la nouvelle régie à acheter son eau en gros à la Lyonnaise des eaux, situation à laquelle Gabriel Amard et ses soutiens souhaitaient ouvertement mettre fin. Pire encore pour Suez : Gabriel Amard n’hésite pas à s’afficher en première ligne dans le débat politique sur la gestion privée de l’eau, parcourant la France pour soutenir les collectivités locales qui envisagent une remunicipalisation de leur service. L’élu a soutenu activement en mars 2012 le Forum mondial alternatif de l’eau (FAME), organisé en opposition au Forum officiel promu par Suez et Veolia. 45 000 euros de bonus en cas de revirement politique Un premier contrat, conclu entre la Lyonnaise [1] et Vae Solis, détaille une stratégie de communication dirigée contre Gabriel Amard et la régie publique des Lacs de l’Essonne. Un des outils de cette campagne : Le blog « Mon Viry Nature » [2], présenté comme l’initiative personnelle d’un simple habitant « gagné par le virus de l’écologie », mais en réalité alimenté par Vae Solis, sur la base d’enquêtes sur les principaux centres d’intérêts environnementaux des Franciliens. Autres modes d’action suggérés : l’organisation de rencontres confidentielles avec des élus, la rédaction d’argumentaires à destination des divers « opposants » aux projets de Gabriel Amard, ou encore l’encouragement à la « médiatisation spontanée » du sujet. Derrière la façade « communicationnelle », c’est bien de lobbying qu’il s’agit. Avec un objectif précis : empêcher que la nouvelle régie municipale des Lacs de l’Essonne ne s’approvisionne à partir de 2013 auprès d’Eau de Paris, et non plus de la Lyonnaise. Le contrat stipule qu’aux 65 000 euros HT de rémunération forfaitaire pour l’« accompagnement » de Vae Solis s’ajoutent 45 000 euros supplémentaires en cas de « succès ». Une prime si le cabinet de conseil parvient à faire changer cette décision politique... Le « lobbyiste » nommé chef de cabinet ministériel Sans doute les services de Vae Solis ont-ils donné entière satisfaction : un nouveau contrat est signé entre Vae Solis et la Lyonnaise des eaux au niveau national. Le cabinet de conseil assurera les mêmes missions de veille, d’élaboration d’argumentaires et d’organisation de rendez-vous avec des responsables politiques, pour Philippe Maillard, directeur général France de la Lyonnaise. Le comble de cette affaire ? Un des principaux dirigeants de Vae Solis, Antoine Boulay, spécifiquement mentionné dans les deux contrats avec la Lyonnaise et signataire du premier, est aujourd’hui chef de cabinet du nouveau ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Il a fait partie de l’état-major de campagne de François Hollande – au moment même où il signait le contrat avec la Lyonnaise. Interrogé par Marianne2, Antoine Boulay déclare ne plus très bien se souvenir de cette mission – qui date pourtant d’il y a quelques mois seulement – et avoir décidé de « changer de vie »… Oubliés, donc, les rendez-vous entre dirigeants de Suez et responsables politiques, ainsi que le lobbying antidémocratique ? Olivier Petitjean Notes [1] via sa branche Île-de-France Sud [2] Le blog Mon Viry Nature a été supprimé depuis. ************************* ****************20.11.2017**************[actions] reportage à voir jusqu'au 23/11 : le poison de la mafia et la loi du silence Le poison de la mafia et la loi du silence Christian Gramstadt https://www.arte.tv/fr/videos/062283-000-A/le-poison-de-la-mafia-et-la-loi-du-silence/ ce reportage est encore visionnable jusqu'à jeudi 23 novembre Arte y révèle un trafic ignoble de déchets en Calabre La mafia calabraise a engrangé , ainsi des millions d'eurs grâce au trafic de déchets radio-actifs . La Calabre, région du sud de l'Italie, véritable paradis sauvage, est au coeur d'un commerce macabre : celui des substances toxiques Dans cette région région pauvre de l'Italie , la mafia a la main mise sur tout. Une centaine d'épaves chargées de déchets toxiques radio-actifs se trouvent ainsi au fond de la Méditerranée , des navires qui auraient été coulés et sabordés volontairement ... Un membre du pôle anti-mafia , Natale de Grazia est mort subitement après un repas ...un décès brutal surprenant : il enquêtait sur ces navires disparus mystérieusement en mer. Effectivement, de l'uranium enrichi immergé en Méditerranée : c'est là une véritable bombe à retardement... Et dans toute la région, on assiste à une recrudescence inquiétante du nombre de cancers. Mais pas de statistiques, pas d'analyses systématique : c'est l'omerta qui s'impose. Les gens ne manifestent pas beaucoup d'émotions, ils se résignent. Les mafieux ont des contacts avec des hauts fonctionnaires, des médecins, des avocats et des juges ... 3333333333333333 Véolia premier industriel franCais incriminé dans ce trafic http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2017/10/24/tv-le-poison-de-la-mafia-et-la-loi-du-silence_5205356_1655027.html TV - « Le Poison de la Mafia et la loi du silence » Notre choix du soir. Le journaliste Sandro Mattioli a mené une enquête approfondie sur la région du sud de l’Italie gangrénée par les déchets toxiques et la ’Ndrangheta (sur Arte à 20 h 50). LE MONDE | 24.10.2017 à 17h45 | Par Alain Constant Une belle région. La plus pauvre d’Italie, certes, mais belle. Avec ses huit cents kilomètres de littoral et ses montagnes majestueuses, la Calabre est au cœur d’une longue, solide et un brin déprimante enquête menée par le journaliste Sandro Mattioli que Christian Gramstadt et Patrizia Venditti, les réalisateurs, ont sui­vi au plus près. Du port de Gioia Tauro au petit village d’Africo Nuovo, de Crotone à Reggio di ­Calabria, de Catanzaro à San Luca, tous trois nous montrent toute une région victime de la ’Ndrangheta, la Mafia locale. Pire encore : à travers le très lucratif businessdu trafic de déchets hautement toxiques venus de toute l’Europe du Nord et parfois de Russie, certains coins de Calabre et des fonds marins proches des côtes de la région sont empoisonnés. De nombreux cas de cancer, touchant aussi bien les enfants que les adultes, font exploser les statistiques dans certains villages où des déchets toxiques sont enfouis dans les vergers, les décharges vétustes, les carrières abandonnées. « Seuls ceux qui se taisent survivent », dit un dicton local. Pourtant, face à un tel danger, des magistrats, des journalistes, des habitants osent enquêter, accuser, crier leur rage face à ce nouveau fléau. La « décharge de l’Europe » Mais pourquoi cette vieille orga­nisation clanique qu’est la ’Ndrangheta s’occupe-t-elle de traitement de déchets toxiques ? « C’est un projet politique. Cela permet aux plus puissants des mafieux d’infiltrer les pouvoirs publics. De fait, ils ont acquis le statut d’industriels », indique un enquêteur. Autrement dit, sans laisser tomber ses traditionnelles activités criminelles (du trafic d’armes à celui de la drogue, en passant par les extorsions de fonds), la Mafia locale a trouvé une nouvelle activité très lucrative, qu’elle peut mener à bien grâce, en partie, à l’hypocrisie des industriels du nord de l’Europe, qui veulent réduire le coût du traitement des déchets toxiques, au point de faire appel au crime organisé. Arsenic, phosphate, déchets métalliques radioactifs dans les sols. Matières encore plus toxiques (l’uranium enrichi) immergées à la suite de naufrages suspects, la réalité est très inquiétante. Les nombreuses archives utilisées dans ce documentaire permettent de comprendre comment fonctionne le système. Et comment les mafieux locaux s’entendent entre eux pour faire de la Calabre la décharge de l’Europe. A titre d’information, le chiffre d’affaires ­annuel des clans de la Mafia calabraise est estimé à plus de 50 milliards d’euros ! Outre la Calabre, la ’Ndrangheta est également très présente en Ligurie et dans certaines localités françaises de la Côte d’Azur. Sans oublier le port de Marseille, comme le rappelle fort à propos le documentaire. Point névralgique de ce vaste trafic de déchets toxiques : le port calabrais de Gioia Tauro, qu’un témoin considère comme « la décharge du monde entier ». A lui seul, le port dégage près de 50 % du PIB de la région. Même si la police et les douanes tentent de ­contrôler les opérations de chargement et de déchargement des gigantesques conteneurs, ils ne peuvent maîtriser l’ensemble des activités, qui, compétitivité internationale oblige, doivent se faire le plus rapidement possible. Le port de Gioa Tauro écoule de 70 % à 80 % des déchets européens. Un témoin estime même que, si l’on pointait sur une carte les emplacements où se trouvent ces déchets en Calabre, le tourisme, la pêche et l’agriculture s’écrouleraient. En somme, toute l’économie de la région Le Poison de la Mafia et la loi du silence, de Christian Gramstadt et Patrizia Venditti (All., 2017, 88 min). 3333333333333333Là aussi ne mentionne pas le nom de la firme française Véolia vmag.lefigaro.fr/programme-tv/le-poison-de-la-mafia-et-la-loi-du-silence-arte-mafia-calabraise-et-peril-ecologique_9037aabe-b8c3-11e7-8bd2-4d87b82d3252/ ARTE/20h50. Ce documentaire allemand évoque notamment le traitement illicite de déchets toxiques par la Ndrangheta. Une enquête intéressante mais pas toujours suffisamment fouillée. Il n’est pas simple de faire un reportage sur la mafia, qui reste un «pouvoir invisible». La difficulté se renforce avec la mafia calabraise qui est une organisation fonctionnant encore sur des logiques familiales, très secrètes, connaissant peu de repentis. Aujourd’hui, la Ndrangheta, nom qu’on donne à cette organisation mafieuse née dans une région parmi les plus pauvres du sud de l’Italie, la Calabre, constitue probablement la plus puissante et la plus méconnue des organisations criminelles d’Europe. À ce titre, le documentaire allemand de Christian Gramstadt, Le Poison de la mafia et la loi du silence, diffusé ce soir sur Arte, représente une initiative intéressante qui suscitera en France bien des surprises (notamment dans la région de Marseille évoquée dans le film pour sa dimension mafieuse souvent méconnue des Français). Il a aussi le mérite d’alerter sur un défi réel: le péril écologique représenté par le traitement illicite de déchets, y compris de déchets toxiques et même radioactifs, et ses conséquences sur la santé. Ce film souligne la responsabilité de certaines multinationales du domaine de l’environnement, notamment françaises, et il apporte certains documents intéressants à l’appui des nombreuses rumeurs qui avaient été colportées depuis les années 1990, en particulier des cas de navires qui auraient été coulés au large de la Calabre en emportant sous l’eau des déchets radioactifs. Fort inquiétant pour tous les touristes des côtes méditerranéennes. Mais aucun de ces bateaux n’a jamais été retrouvé. On s’intéressera tout particulièrement au coup de projecteur sur le port de Gioia Tauro. Ouvrant sur la mer Tyrrhénienne, la zone est contrôlée depuis le XIXe siècle par certaines familles mafieuses. Pour désenclaver la Calabre, l’État voulut lancer un grand programme de modernisation industrielle. Il pensait que ce programme d’État («paquet Colombo») dépasserait les capacités d’investissement de la mafia locale et que celle-ci serait noyée par un tel changement d’échelle. Ce fut hélas le contraire qui se passa. L’État fut incapable de gérer correctement ce vaste programme public et l’immense baie de Gioia Tauro, devenue le premier terminal de containers (transhipment) de la Méditerranée, enrichit considérablement la mafia locale par le «pizzo» (racket). Aux managers récalcitrants, la mafia locale rappelle: «Nous avons le passé, le présent et le futur»… Gioia Tauro est devenue «une poudrière» contraignant, précisait une association patronale, «la partie saine du monde économique à abandonner la partie». Infiltration des loges maçonniques Forte de sa nouvelle puissance, la mafia locale s’est lancée, depuis les années 1980, à l’assaut des cercles dirigeants de Calabre. Le reportage évoque, sans hélas le décrypter suffisamment, le système d’infiltration des loges maçonniques locales permettant aux clans de contracter avec les autorités légales (politiques et économiques), créant ainsi une mafia dans la mafia (la Santa). Jugée très efficace, cette stratégie donna, écrit l’historien Enzo Ciconte, une nouvelle «respectabilité bourgeoise» à la mafia calabraise. On parle en Italie de «bourgeoisie mafieuse». Des explications plus précises auraient permis de mieux saisir la dangerosité criminelle du «modèle» calabrais qui fait aujourd’hui des émules en Europe. Au total, un reportage utile, un peu lent, parfois touffu, qui met sur le même plan la parole de militants (comme ceux du Mouvement de Beppe Grillo) et celle de juges ou de procureurs. Cela ne signifie nullement qu’il faille relativiser le péril mafieux, mais cette contextualisation aurait pu renforcer la crédibilité de certaines assertions. *******touly contre véolia***********http://fricc.over-blog.com/2017/11/management-decembre-2017-lanceurs-d-alerte.html http://fricc.over-blog.com/2017/11/sortie-le-30-novembre-du-livre-les-crapules-de-la-republique-de-r-lenglet-et-jl-touly-chez-first.html Sortie le 30 novembre du livre "Les crapules de la République" de R Lenglet et JL Touly chez First Publié le 11 novembre 2017 par Jean-Luc Touly Enquête sur les profiteurs de l'argent public... Dans cette nouvelle enquête, Roger Lenglet et Jean-Luc Touly s'attaquent au pillage des biens de l'État. Lobbies, élus locaux, ministres, entreprises... les " liquidateurs " de la République redoublent d'imagination quand il s'agit de consolider leur assise politique et d'augmenter leurs revenus. Des appels d'offre truqués aux prises illégales d'intérêts, des détournements de fonds publics aux multiples pots-de-vin et autres fraudes fiscales... ce livre dénonce les tractations inavouables, des attributions frauduleuses de marchés publics, des corruptions devenues systématiques, des arrangements qui aliènent des agents publics au privé. Il dresse le portrait d'élus mais aussi d'hommes de l'ombre participant à ce festin scandaleux laissant Marianne exsangue, allant même souvent jusqu'à hypothéquer la santé de la population. Loin de sombrer dans le découragement, cette investigation est aussi l'occasion de montrer que des citoyens dénoncent ces affaires et en font condamner les responsables par la justice. Un tour d'horizon décapant qui porte enfin à la connaissance de tous des pratiques devenues trop fréquentes et scandaleuses pour être encore tolérées.