INFORMATIONS AUX USAGERS : 1000 TRAINS SUPPRIMES EN AQUITAINE EN 2008.

INFORMATIONS AUX USAGERS

SERVICE PUBLIC EN DANGER

On le sait, depuis 30 ans, la France consacre à l’entretien et à la rénovation de son réseau ferroviaire 30% d’argent en moins que les autres réseaux européens (audit 2005).
Face à ce manque de moyens criant, qui demeure et qui condamne à la fermeture 1/3 du réseau avant 2020, les directions SNCF et RFF pilotées par l’Etat, n’ont pas trouvé mieux que de concentrer l’entretien courant (en dehors des travaux de régénérations) en interrompant toute circulation des trains 3 à 4 heures par jour durant plusieurs semaines successives !
Ce nouveau dispositif est dénommé SPRC (Schéma Pluriannuel de Répartition des Capacités) et serait opérationnel en 2008.

Un entretien des installations ferroviaires victime de cures d’austérité.

Avec la mécanisation des opérations d’entretien (ce qui est une bonne chose) mais surtout avec la fermeture de très nombreuses petites gares et la suppression de voies pour garer les engins, il est devenu de plus en plus difficile d’effectuer correctement cet entretien courant (cela va s’aggraver avec la fermeture de centaines de gares FRET programmée par la SNCF en 2007 et 2008).
Depuis 2000, ces difficultés sont accentuées par la suppression de 20% des emplois des services chargés de l’entretien des installations !
Dans ces conditions l’état de l’infrastructure, déjà vieillissante et victime d’un sous investissement chronique, entraîne une dégradation de la sécurité et de la fiabilité des circulations.
Pour pallier à ces problèmes, liés aux politiques successives imposées par l’Etat, et faute de moyens supplémentaires pour régénérer les voies, la direction de la SNCF a décidé de changer de méthode d’entretien et « d’industrialiser » celle-ci en massifiant la maintenance.
Si cette méthode peut sembler pertinente dans certains domaines, dans celui du ferroviaire, il en est tout autrement en raison de son impact sur la continuité du service.

En Aquitaine près de 1000 circulations de trains dont 800 de voyageurs supprimées en 2008.

Cette modification des méthodes d’entretien se traduirait pour les usagers que vous êtes, par la suppression de toutes les circulations de train sur une période journalière de 3 à 4h00.

Par exemple :
Bordeaux ? Hendaye, du 07/04 au 25/04 et du 17/11 au 28/11
Pas de train entre 7 heures et 11 heures du lundi au vendredi
Hendaye ? Bordeaux du 17/03 au 04/04 et du 01/12 au12/12
Pas de train entre 12 heures et 16 heures du lundi au vendredi
Bordeaux ? Toulouse du 18/02 au 14/03 et du 20/10 au 21/11
Pas de train entre 9 heures et 12 h15 ou 12 heures et 15 heures du lundi au vendredi

Prés de 1000 circulations de trains sont impactées, dont 43 trains de voyageurs par semaine !
Et tout ceci au moment où le conseil régional d’Aquitaine a décidé de mettre en place pour 2008 le cadencement des TER sur ces lignes, au Sud de Bordeaux !

En définitive, la Direction organise le Service Minimum perpétuel !

Si la maintenance a un besoin continuel d’évoluer, en particulier en fonction des innovations technologiques, la solution proposée par la direction SNCF s’affranchit allègrement de la continuité du service public alors que vient d’être votée (contre l’avis des organisations syndicales et des associations d’usagers) une loi sur la continuité du service en cas de grève ! De qui se moque t on ?

Quand baisse des coûts rime avec suppression des trains.

Le seul but poursuivi, c’est de réduire les coûts de maintenance (traduire : nouvelles suppressions d’emplois)
Mais sachez que le problème de fond n’est pas réglé pour autant : remettre à neuf les rails, les traverses, le ballast….. Ce n’est pas en modifiant les règles d’intervention sur des installations pour la plus part très anciennes que les choses vont durablement s’arranger.
Ce n’est pas avec du vieux, même rapiécé, que l’on fait du neuf !

Entretenir le réseau sans supprimer des trains, c’est possible !

Contre ce projet, les organisations syndicales des cheminots font d’autres propositions alternatives qui prennent en compte à la fois les besoins de production, la continuité du service public, une véritable modernisation et un développement du réseau ferroviaire. Par exemple, il est techniquement possible de travailler sur une voie et de faire circuler des trains à contre sens sur l’autre voie. Ces installations existent entre Bordeaux et Gazinet, Bayonne et Hendaye, Langon et Marmande, Paris et Bordeaux. Il faudrait les généraliser sur l’ensemble de ces lignes. Ce dispositif a le double avantage de permettre d’assurer l’entretien sans interruption des circulations tout en constituant une alternative très utile en cas de situation perturbée.

Les cheminots vous informent et agissent.

Parce que nous travaillons pour vous, à votre service, dans une entreprise publique, nous avons décidé de vous informer, par l’intermédiaire de ce tract, de ce qui se trame dans votre dos.

Alerté par les organisations syndicales, le président du conseil régional d’Aquitaine, Mr ROUSSET nous a écrit qu’il n’avait jamais été informé de ces dispositions. Dans un courrier en date du 5 septembre 2007, il a demandé aux directions de RFF et de la SNCF de suspendre ces mesures pour permettre l’organisation au plus tôt d’une concertation avec la région Aquitaine à ce sujet.

Enfin le 18 septembre les cheminots des services chargés de la maintenance des infrastructures ferroviaires se rassembleront à Bordeaux afin de porter au directeur régional SNCF leurs propositions.

Bordeaux le 11 septembre 2007

Les organisations syndicales CGT, CFDT, FO, CFTC, SUD/Rail UNSA et FGAAC des cheminots des régions Aquitaine et Poitou Charentes.